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JUGEMENT DU TRIBUNAL CORRECTIONNEL Chambre 7 22 juillet ...

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2%, leur avait paru une solution acceptable. Elle permettait de mieux suivre le débiteur dans<br />

la mesure où le crédit restait au bilan. En outre, cela participait de la volonté de certains<br />

administrateurs de garder un matelas de provisions proche du milliard de francs, d'une part<br />

pour la valeur symbolique du chiffre, et d'autre part parce qu'une diminution aurait pu être mal<br />

interprétée par l'opinion publique.<br />

S'agissant de la pratique du portage, l'ancien directeur général a déclaré que les entités de<br />

portage ou de mise en valeur existaient déjà, à plus petite échelle, à la CEG. C'était B.M.,<br />

juriste de formation et directeur à l'époque du département AS, qui avait proposé cette<br />

construction. Cette solution avait été adoptée non pas pour éviter la constitution de provisions,<br />

mais afin d'économiser des fonds propres et d'éviter de mettre ces objets en vente à pertes, en<br />

l'absence de tout marché immobilier. F. s'était assuré que ce procédé était possible,<br />

notamment s'agissant de l'absence d'obligation de consolidation. La banque était ainsi arrivée<br />

à la conclusion qu'il n'y avait plus de risque en crédit, mais uniquement un risque de taux. F. a<br />

ajouté que les contrats, avec les avantages conférés aux différents porteurs, avaient également<br />

été avalisés par des juristes internes et externes ainsi que par les autorités de la Banque.<br />

Il a également souhaité rappeler d'une part que la décision de la revente appartenait à la<br />

Banque, ce qui démontrait que le but était d'attendre des temps meilleurs, et, d'autre part, que<br />

ces opérations de portage avaient été portées à la connaissance de la CFB.<br />

Concernant l'activité du comité d'assainissement mis en place en 1999 sous la présidence de<br />

B.Z., F. a indiqué que la DG avait dû en anticiper les effets négatifs car, dès ses premières<br />

réunions, ledit comité avait décidé de pratiquer un assainissement en utilisant souvent des<br />

moyens directs tels que des mises aux poursuites ou des ventes de gages. Or, ce type de<br />

procédure constituait un mode de liquidation qui appelait à la constitution de provisions ou de<br />

fonds propres complémentaires, dans la mesure où, s'agissant par exemple des crédits<br />

hypothécaires, la vente prévisible du gage à perte exigeait de passer d'un provisionnement de<br />

50% du blanc technique à un provisionnement total de ce dernier. Ces effets de la commission<br />

d'assainissement constituaient, avec notamment la diminution du cash flow en regard des<br />

prévisions, l'une des causes qui avaient conduit à l'émergence du problème survenu en 1999.<br />

Enfin, à propos de la manie du secret qui lui était imputée par certains participants à la<br />

procédure, F. a contesté avoir eu un sens du secret allant au-delà de ce qu'exigeait la loi en<br />

matière de discrétion bancaire. Il a rappelé qu'au sein de la Banque, l'information circulait.<br />

S'agissant d'informations sensibles, il était vrai qu'il avait fait preuve d'une certaine prudence,<br />

dans la mesure où, pratiquement depuis les débuts de la Banque, des fuites avaient eu lieu<br />

dans la presse. À la question de savoir si les provisions étaient acceptées par le CB dossier par<br />

dossier, l'ancien directeur général a répondu par la négative. Il a toutefois précisé que cet<br />

organe traitait tous les dossiers importants, qu'il était mis au courant des décisions prises au<br />

niveau du comité des crédits ainsi que de la DG, et que ses membres posaient des questions.<br />

S'agissant des gestionnaires, il était exact qu'ils ne connaissaient pas le montant du<br />

provisionnement des crédits qui leur étaient confiés. F. a indiqué que le but était d'éviter qu'ils<br />

ne se reposassent sur un «oreiller de paresse» en considérant que le dossier était déjà<br />

P/3409/2001

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