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JUGEMENT DU TRIBUNAL CORRECTIONNEL Chambre 7 22 juillet ...

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aussi un risque en capital, et dans le second cas que la Banque détenait une emprise de fait sur<br />

les sociétés de prêt partiaire.<br />

Or en ce qui concerne la nature du risque encouru, et donc la nécessité de provisionner, force<br />

est de constater que F., de même que les organes et le personnel de la Banque (déclaration<br />

G.V., procès-verbal des débats du 28 juin 2011, p. 6, avec réf. à 2'005'123; déclaration D.B.,<br />

procès-verbal des débats du 27 juin 2011, pp. 2-3), croyaient que, de par la reprise du gage<br />

par un nouveau débiteur, la BCGE n'encourait plus qu'un risque de taux (déclaration F.,<br />

procès-verbal des débats du 24 mai 2011, p. 8). C'est ce que les instances de la Banque<br />

considéraient (déclaration S., 2'002'807 et s., avec explications sur la détermination du risque,<br />

2'006'635; cf. aussi déclaration G.D., 2'009'061, et déclaration B.L., 2'008'500) et répétaient à<br />

chaque fois que le sujet était abordé (rapport de la BCGE du 25 juin 1994, 2'001'597; séance<br />

du CA du 12 mars 1998, 7'125'078; rapport A. «Compléments et annexes au rapport de<br />

révision sur les comptes annuels 1998», 2'008'067; 2'005'295, en février 2000); c'est aussi ce<br />

que le Secrétariat de la CFB a retenu des discussions avec la Banque le 14 janvier 1998<br />

(7'<strong>22</strong>0'890: «Sur ces positions vendues à ces sociétés, BCG n'est plus confrontée au risque<br />

ducroire, mais elle assume seule l'éventuel risque de taux»; cf. aussi, en février 2000,<br />

2'005'290; on notera également que, dans une déclaration à la presse faite début 2000, le<br />

directeur de la CFB, D.Z. évoquait les opérations de portage en se demandant uniquement si<br />

certaines banques pouvaient supporter le risque de taux d'intérêt, 2'011'957), étant précisé que<br />

lors du CB du 26 octobre 1995, il a été rapporté que «pour la CFB, en dessous d'un taux<br />

d'intérêt de 4 %, la constitution de provisions devient nécessaire» (7'1<strong>22</strong>'<strong>22</strong>9). Quant à la<br />

question du transfert des risques, en examinant les contrats de prêt partiaire conclus avec les<br />

sociétés de portage, l'inspectorat a, en 1999, conclu que «les pertes éventuelles sont en<br />

principe entièrement supportées par l'emprunteur» (2'000'131).<br />

Pour ce qui est de la consolidation, un élément objectif essentiel, et propre à révéler la<br />

perception des intéressés, est que l'obligation de consolider les comptes des sociétés de<br />

portage aurait fait perdre quasiment tout intérêt à ces opérations, qui visaient, parmi d'autres<br />

buts, à épargner des fonds propres à la Banque. En outre, déjà en 1995, le CA avait reçu des<br />

assurances d'A. (par la bouche de S., séance CA du 9 mars 1995, 7'124'055) selon lesquelles<br />

une consolidation n'était pas nécessaire car les activités des sociétés de mise en valeur<br />

n'étaient pas de nature bancaire. Et en 1999, un avis de droit de M e M.B. et un autre du chef<br />

du SJ D.B. (plus nuancé cependant) parvenaient à la conclusion qu'une consolidation n'était<br />

en principe pas nécessaire. Les déclarations de F. sur ce point sont d'autant plus crédibles que<br />

la pratique du portage avait été introduite à la CEG par le biais du chef du SJ, B.M., dont on<br />

pouvait s'attendre à une prise de position étayée juridiquement.<br />

S'agissant enfin du dessein spécial, le Tribunal relève que ni F. ni les autres membres du<br />

personnel de la Banque ou de ses organes n'avait d'intention de porter atteinte aux intérêts<br />

pécuniaires ou aux droits d'autrui, en particulier les actionnaires. Si F. a fait en sorte que les<br />

comptes annuels ne correspondent pas à la réalité, c'est que, au vu des difficultés économiques<br />

de l'époque, la rentabilité de la Banque était insuffisante et les finances de l'État au plus mal<br />

mais qu'il pensait, comme il l'a du reste lui-même reconnu, que la Banque pourrait se<br />

redresser par elle-même («Nous avions le ferme espoir de nous en sortir par nous-mêmes»:<br />

P/3409/2001

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