JUGEMENT DU TRIBUNAL CORRECTIONNEL Chambre 7 22 juillet ...
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À propos du mandat relatif à la BCGE confié à A., R. a tout d'abord indiqué qu'il avait<br />
toujours eu l'impression que ce mandat était exercé vis-à-vis de la Banque en toute<br />
indépendance. Il n'y avait pas eu de régime particulier appliqué à cet établissement, ni de<br />
pression ou de demande des organes de la Banque pour que le réviseur externe allât dans un<br />
sens ou un autre. R. a ajouté qu'il n'avait pas non plus reçu de telle demande ou subi de<br />
pression de la part de sa propre hiérarchie.<br />
S'agissant de l'importance de ce mandat pour la fiduciaire, l'ancien superviseur a déclaré que<br />
les mandats de révisions des banques cantonales romandes, soit celles des cantons de Vaud,<br />
Valais et Genève, et a fortiori de la seule BCGE, représentaient une part modeste du chiffre<br />
d'affaires d'A. pour la Suisse romande. Ainsi, pour l'année 1996, le total de ces trois mandats<br />
représentait 3,25 % du chiffre d'affaires romand, lequel représentait lui-même environ 30 %<br />
du chiffre d'affaires suisse d'A..<br />
D'un point de vue personnel, R. a indiqué avoir exercé la fonction de colleague partner au<br />
sein d'A. Son activité principale était la responsabilité de la direction et de la coordination<br />
d'A. en Suisse romande. Durant les années 1990, son time sheet annuel était situé entre 2'300<br />
et 2'700 heures. Sur ce total, il a déclaré avoir consacré quelque 180 heures au mandat BCGE<br />
au cours de la période ayant suivi la fusion, son activité s'étant réduite à quelques dizaines<br />
d'heures en 1998. Ce nombre d'heures était à sons sens suffisant pour s'acquitter de ses tâches<br />
de supervision et de représentation.<br />
S'agissant de la rémunération en rapport avec le mandat de révision de la BCGE, il a indiqué<br />
que le second n'avait aucune influence sur la première, de sorte que S. et lui-même n'avaient<br />
aucun intérêt à valider des comptes faux. R. a précisé que sa rémunération était divisée en<br />
deux parts, une part fixe qui représentait 85 % à 90 % de son salaire, et une part variable qui<br />
représentait 10 % à 15 %, laquelle dépendait du chiffre d'affaires et du résultat ordinaire du<br />
groupe suisse. La perte du mandat de la BCGE n'aurait ainsi eu, selon l'ancien superviseur,<br />
aucune ou très peu d'influence sur sa rémunération.<br />
be. S. a indiqué, en substance, qu'il considérait que les comptes certifiés par les réviseurs<br />
étaient justes et que les provisions constituées à chaque fin d'exercice étaient adéquates. En<br />
1996, 1997 et 1998, les réviseurs n'avaient pas estimé nécessaire d'émettre de réserves dans le<br />
rapport de révision. La détermination des provisions, comme la révision en général, n'étaient<br />
pas des sciences exactes. Le calcul des provisions se faisait à un moment donné, tandis que<br />
l'analyse du risque était prospective, avec des recherches de tendances à plus ou moins long<br />
terme.<br />
Selon lui, le rôle du réviseur était de contrôler les comptes, mais pas d'établir ces derniers. Il<br />
s'agissait de vérifier, au plus près de sa conscience et des textes régissant cette profession, les<br />
chiffres fournis par la Banque. Un réviseur ne procédait à aucun acte de gestion, et les organes<br />
de la Banque ne lui avaient jamais demandé une telle chose, étant précisé que lui-même s'était<br />
toujours cantonné à son rôle.<br />
Concrètement, la révision avait été opérée par sondage, sondage dont le taux était évidemment<br />
beaucoup plus élevé dans les trois départements à risque de la Banque (AS, PME et<br />
P/3409/2001