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JUGEMENT DU TRIBUNAL CORRECTIONNEL Chambre 7 22 juillet ...

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4.3.1.4 S'agissant de l'absence de consolidation des portages, l'expertise judiciaire retient que<br />

«la comptabilisation des prêts aux sociétés de portage sous la rubrique "Créances sur la<br />

clientèle - Créances hypothécaires" ne reflète pas la réalité économique. Au moins une partie<br />

de ces créances aurait dû être comptabilisée comme participation» (9'000'254). Cette<br />

conclusion s'appuie sur une analyse préalable (point 1.5.5 du rapport d'expertise, 9'000'056 ss)<br />

de laquelle il ressort que la BCGE avait une influence dominante sur les sociétés de mise en<br />

valeur, notamment en raison du financement accordé, qui dépasse les normes alors en<br />

vigueur, et du droit de regard de la Banque sur des éléments essentiels de la vie économique<br />

de la société, dont le ou les biens portés constituent les actifs essentiels.<br />

Cette influence dominante se voit confirmée par différents éléments du dossier. Certains<br />

porteurs ont confirmé que les prix des biens étaient surévalués, ce qu'ils estimaient<br />

consubstantiels à l'idée de portage (déclaration A.P., procès-verbal des débats du 30 juin<br />

2011, p. 8), et qu'ils n'auraient pas envisagé de payer un tel prix pour un investissement qu'ils<br />

auraient fait à titre privé (déclaration P.D., procès-verbal des débats du 30 juin 2011, p. 6).<br />

Certains porteurs ont par ailleurs indiqué qu'ils avaient refusé des opérations de portage<br />

justement en raison du prix trop élevé (déclaration P.D., procès-verbal des débats du 30 juin<br />

2011, p. 5; déclaration C.S., 2'011'529; déclaration T.B.-M., 2'011'532), étant précisé que,<br />

selon tous les porteurs, les prix de transfert étaient décidés par la Banque (déclaration P.D.,<br />

procès-verbal des débats du 30 juin 2011, p. 4; déclaration A.P., procès-verbal des débats du<br />

30 juin 2011, p. 10; déclaration A.B., 2'011'383; déclaration M.Fe., 2'011'385; déclaration<br />

P.E., 2'011'392; déclaration J.-G.L., 2'011'395 s.; déclaration E.O., 2'011'458; déclaration P.-<br />

L.R., 2'011'462; déclaration O.D., 2'011'473 s.; déclaration G.R., 2'011'477; déclaration N.G.,<br />

2'011'481; déclaration C.S., 2'011'527; déclaration T.B.-M., 2'011'532; déclaration B.R.,<br />

2'011'538). Les conventions de postposition, ou les déclarations en tenant lieu, étaient<br />

nombreuses et démontrent que la plupart des sociétés de portage dépendaient pour leur survie<br />

de la bonne volonté des organes de la Banque. Enfin, plusieurs pièces du dossier montrent des<br />

administrateurs de sociétés de portage soumettant à la Banque des décisions à prendre en vue<br />

de validation (voir les exemples recensés par l'inspectorat, 2'000'133), pratique confirmée par<br />

le témoin E.O. (2'011'458).<br />

Il y a donc lieu de constater que du point de vue objectif, les comptes 1996, 1997 et 1998 ne<br />

reflétaient pas la vérité sur le point de l'influence économique de la Banque sur les sociétés de<br />

mise en valeur et sur l'obligation de consolider les comptes de ces dernières, et que les<br />

comptes consolidés de la BCGE étaient ainsi lacunaires.<br />

En revanche, les seuls faux reprochés par l'acte d'accusation à R. et S. étant les rapports de<br />

révision statutaires, qui ne visent pas les comptes consolidés, le Tribunal ne peut qu'écarter le<br />

reproche de faux dans les titres sur ce point précis vis-à-vis des deux réviseurs.<br />

4.3.1.5. S'agissant de la publication d'un faux bénéfice, le Tribunal considère qu'il s'agit d'une<br />

conséquence réflexe de ce qui vient d'être retenu, en particulier au cons. 4.3.1.1, dès lors qu'un<br />

provisionnement adéquat aurait nécessairement conduit à une absence de bénéfice. Dans la<br />

mesure en outre où l'on constate une insuffisance de fonds propres, il y avait également<br />

impossibilité de servir un dividende, ce dernier étant soumis à l'autorisation de la CFB, qui ne<br />

P/3409/2001

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