enseignement de base au niger :quel bilan - CONFEMEN
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Introduction générale<br />
Le Niger est <strong>au</strong> nombre <strong>de</strong>s pays d’Afrique subsaharienne qui font face à <strong>de</strong> sérieux<br />
problèmes <strong>de</strong> scolarisation, <strong>au</strong>ssi bien en termes d’accès que <strong>de</strong> qualité. En 1990, à Jomtien, le<br />
pays s’est joint à la commun<strong>au</strong>té internationale pour fixer à l’an 2000 l’atteinte <strong>de</strong> la<br />
scolarisation primaire universelle 1 . Huit ans plus tard, le constat <strong>au</strong> Niger n’était guère<br />
encourageant : la h<strong>au</strong>sse <strong>de</strong>s effectifs d’élèves était plutôt modérée et le nive<strong>au</strong> <strong>de</strong>s<br />
acquisitions, peu satisfaisant. Il f<strong>au</strong>t dire que, jusqu’en 1998, le système éducatif nigérien<br />
avait évolué dans un contexte caractérisé par l’absence <strong>de</strong> planification et par un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
gestion reposant sur <strong>de</strong>s décisions prises selon la nécessité du moment.<br />
Le 1 er juin 1998, les <strong>au</strong>torités nigériennes ont décidé <strong>de</strong> réagir à la situation en promulguant la<br />
première loi d’orientation globale du système éducatif. Cette loi établissait une série<br />
d’objectifs à atteindre en vue <strong>de</strong> l’éducation pour tous. Parmi ces objectifs figuraient<br />
l’accélération <strong>de</strong> la scolarisation, par le recrutement massif d’enseignants (2765 nouve<strong>au</strong>x<br />
enseignants par an par rapport à 520 en moyenne sur la pério<strong>de</strong> 1990-1998), et la construction<br />
d’infrastructures. Or ces mesures, qui supposaient une importante mobilisation <strong>de</strong>s ressources,<br />
intervenaient dans un contexte où les recettes intérieures <strong>de</strong> l’Etat étaient à la baisse,<br />
entraînant par là une diminution <strong>de</strong>s ressources affectées <strong>au</strong> secteur <strong>de</strong> l’éducation. Une<br />
solution a alors été envisagée cette année-là pour faciliter le recrutement <strong>de</strong>s enseignants :<br />
inst<strong>au</strong>rer une politique <strong>de</strong> volontaires ou contractuel <strong>de</strong> l’éducation.<br />
Un contractuel <strong>de</strong> l’éducation, c’est un jeune diplômé sans emploi qui a choisi <strong>de</strong> bon gré et<br />
en toute responsabilité <strong>de</strong> se mettre à la disposition du Ministère <strong>de</strong> l’Education Nationale afin<br />
<strong>de</strong> dispenser <strong>de</strong>s cours dans les écoles primaires. La durée <strong>de</strong> formation initiale <strong>de</strong> ces<br />
contractuels est très courte (moins <strong>de</strong> 45 jours) et leurs salaires sont inférieurs à ceux <strong>de</strong>s<br />
enseignants classiques. Grâce <strong>au</strong>x économies réalisées, cette politique a permis <strong>de</strong> recruter un<br />
nombre élevé d’enseignants, et ainsi <strong>de</strong> scolariser plus d’enfants. De fait, entre 1998 et 2003,<br />
le t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> scolarisation <strong>au</strong> Niger est passé <strong>de</strong> 31,5% à 44,7%. Ces progrès sont certes<br />
considérables. Cependant, pour atteindre la scolarisation primaire universelle, le fait<br />
d’<strong>au</strong>gmenter les effectifs d’élèves ne suffit pas ; encore f<strong>au</strong>t-il que ces enfants reçoivent une<br />
éducation <strong>de</strong> qualité.<br />
C’est dans cette optique qu’en 2001, soit trois ans après l’entrée en service <strong>de</strong>s premiers<br />
enseignants contractuels, le gouvernement nigérien a voulu évaluer l’impact <strong>de</strong> sa politique <strong>de</strong><br />
recrutement d’enseignants contractuels sur la qualité <strong>de</strong> l’<strong>enseignement</strong> dispensé. La question<br />
<strong>de</strong> la performance <strong>de</strong>s contractuels nigériens est donc à la <strong>base</strong> du présent rapport.<br />
Pour y répondre, nous avons fait appel à la méthodologie propre <strong>au</strong>x enquêtes du Programme<br />
d’analyse <strong>de</strong>s systèmes éducatifs <strong>de</strong> la <strong>CONFEMEN</strong> (PASEC), centrée sur les acquisitions<br />
1 Objectif repoussé à 2015 lors du forum mondial pour l’éducation tenue à Dakar en avril 2000.