enseignement de base au niger :quel bilan - CONFEMEN

4.2- L’impact des enseignants contractuels sur les
acquisitions
Le statut de l’enseignant constitue une préoccupation majeure dans le contexte nigérien.
Jusqu’en 1998, les maîtres du primaire étaient recrutés par voie de concours et recevaient une
formation professionnelle initiale dans une école normale. A la fin de cette formation, tous
étaient recrutés par l’Etat en tant que fonctionnaires. Face à l’incapacité de l’Etat à employer
tous les enseignants formés et face au besoin massif de recrutement des maîtres, la politique
de recrutement des enseignants contractuels a été décidée. Il s’agit d’un nouveau mode de
recrutement des enseignants ; recrutement par voie de contrat à durée déterminée avec
affectation directe dans des salles de classe. Sont recrutés comme contractuels de l’éducation
les personnes issues d’une école normale et qui n’ont pas été embauchées comme
fonctionnaires, mais également des personnes qui ont un niveau académique au moins égal au
BEPC, chacun postulant de son plein gré.
Un enseignant nigérien est donc, soit titulaire (fonctionnaire de l’Etat), soit volontaire
(contractuel de l’Etat). Cette différence de statut est à rapprocher de la formation
professionnelle initiale, de l’ancienneté et du traitement. En effet, la quasi-totalité des
titulaires a reçu une formation initiale de un ou de deux ans dans une école normale alors que
chez les contractuels, seule une partie a reçu une formation initiale. De plus, la formation
initiale reçu par certains contractuels est identique à celle reçu par les titulaires. Du point de
vue de l’ancienneté, les titulaires ont une expérience professionnelle nettement plus longue.
Elle vaut en moyenne 11 ans avec de très grandes variations ; 16% des fonctionnaires ont une
ancienneté supérieure à 20 ans. Pendant ce temps, l’ancienneté des contractuels ne dépasse
pas 4 ans. En ce qui concerne les traitements, on estime que le salaire d’un titulaire est
supérieur au double du salaire d’un contractuel, et ceci quel que soit le niveau académique ou
le diplôme professionnel.
La présente étude s’atèle à identifier l’influence de la différence de statut des enseignants sur
la progression des élèves. Le paragraphe précédent a révélé l’importance de la formation
professionnelle sur la progression des élèves. Pour prendre en compte aussi bien la question
du statut que celle de la formation professionnelle dans le cas nigérien, il nous a semblé
important de distinguer, à certains niveaux d’analyse, les titulaires (fonctionnaires de l’Etat)
des contractuels diplômés (il s’agit d’un diplôme obtenu à l’Ecole normale) et des
contractuels non diplômés, tous deux contractuels de l’Etat. Le tableau 4.1 rappelle la
répartition des maîtres suivant le niveau d’étude.
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