enseignement de base au niger :quel bilan - CONFEMEN

La question du statut des enseignants est une grande préoccupation au sein des systèmes
éducatifs et l’impact des enseignants contractuels sur la qualité des acquisitions est au cœur
des débats. Il est fréquent d’entendre que les maîtres contractuels sont inefficaces car ils n’ont
pas reçu de formation professionnelle, ou n’ont pas été préparés au métier d’enseignant.
Certains vont même jusqu’à dire que du fait qu’ils reçoivent un salaire relativement bas, les
contractuels réalisent un travail de moindre qualité que les enseignants titulaires. De telles
affirmations se basent rarement sur des études empiriques et c’est ainsi que des avis sont
évoqués sur les facteurs qui peuvent déterminer les acquisitions des élèves.
Les analyses de la partie précédente, basées sur des données recueillies auprès d’élèves, de
maîtres et de directeurs, ont mis en évidence, dans le cas du Niger, deux résultats majeurs.
D’une part, il n’y a pas, à proprement parler, de différence significative sur la progression des
élèves du strict point de vue du statut du maître, d’autre part, la formation professionnelle de
l’enseignant influe positivement sur les acquisitions des élèves. Ces résultats sont assez
généraux et éclairent la politique éducative.
Des analyses plus fines ont montré qu’en 5 ème année, les enseignants qui ont été formés à
l’école normale et qui ont été recrutés en tant que contractuels sont les moins performants.
Ainsi, si le statut n’apparaît pas comme un facteur influençant directement les acquisitions des
élèves, il semble s’inscrire dans une dynamique complexe avec d’autres facteurs comme la
formation professionnelle mais aussi probablement des aspects de motivation des enseignants.
Il est utile de prendre en compte cet aspect de motivation lorsqu’on traite des questions
relatives à la performance des enseignants pour mieux expliquer les résultats.
En effet, parmi les facteurs considérés comme déterminants de la performance des maîtres
figure la satisfaction des enseignants, et la littérature abonde sur ce sujet. Les uns pensent
qu’il faut augmenter les salaires pour motiver les enseignants ; d’autres pensent qu’il faudrait
plutôt agir sur les conditions de travail (réduction de la taille de classe, équipement de l’école,
etc.) pour amener les maîtres à bien exercer leur métier. Malheureusement, de telles analyses
et conclusions s’appuient peu sur des données collectées auprès des maîtres eux-mêmes.
Le questionnaire maître administré dans le cadre de cette étude contient deux questions qui
permettent de juger de la satisfaction des enseignants. Il s’agit du choix que feraient les
maîtres s’ils devaient à nouveau choisir une profession, et de leur nombre de jours d’absence.
Cette partie s’intéresse à la question de la motivation des enseignants. Elle présente tout
d’abord les approches retenues pour juger de la satisfaction des enseignants et, ensuite, grâce
à des modèles économétriques, identifie les facteurs scolaires et extra scolaires qui
déterminent la satisfaction.
Il est utile de faire référence à des études antérieures pour nourrir nos réflexions. Des travaux
sur la satisfaction des enseignants, basés sur les données du PASEC au CM1 dans 5 pays
(Cameroun, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Madagascar, Sénégal), ont été réalisés par K.
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