enseignement de base au niger :quel bilan - CONFEMEN

5.1- Le désir de rester enseignant et l’absentéisme comme
mesures de la satisfaction
Avant toute analyse, il est important de préciser ce que nous entendons par satisfaction. Il
n’est pas aisé de lui donner un sens dans la mesure où elle peut être considérée de façon
différente d’un enseignant à un autre. Bien souvent, la satisfaction de l’enseignant est assimilé
à son salaire, et on considère qu’un maître est satisfait si son revenu est relativement élevé.
Une telle approche de la satisfaction la limite à un simple aspect financier et ne prend pas en
compte les éléments liés à l’engagement ou à l’amour que le maître peut avoir pour son
travail. Il est utile, pour prendre en compte plusieurs dimensions de la satisfaction, de lui
donner un sens qui intègre à la fois le revenu et l’engagement que le maître montre dans
l’exercice de sa fonction. Dans le cadre de cette étude, nous considérons qu’un enseignant
est satisfait s’il aime son métier. Cette définition parait simple, mais mesurer la satisfaction
sur cette base est plus complexe.
Lors de l’enquête, il avait été demandé aux enseignants quel métier exerceraient-ils si le
choix était à refaire. Ces derniers avaient le choix entre une profession médicale, juridique,
agricole, administrative, technique, financière, commerciale et à nouveau la profession
d’enseignant. Il est fort probable qu’un maître qui aime son métier, et donc un enseignant
satisfait, choisirait à nouveau la profession d’enseignant. Pour peu que cette question soit bien
renseignée, le regroupement des réponses en ceux qui choisissent à nouveau l’enseignement
et ceux qui choisissent une autre profession permet de construire un indicateur de satisfaction.
Un enseignant sera considéré comme satisfait s’il choisit qu’il exercerait à nouveau le métier
d’enseignant. Une telle mesure de la satisfaction prend bien en compte les aspects de salaire et
de d’engagement dans le travail. En effet, il est fort probable que si un enseignant n’est pas
satisfait, s’il trouve que son salaire est bas, ou s’il n’est pas engagé dans son métier, il aura
plus tendance à choisir une autre profession.
Pour affiner notre appréciation de la satisfaction, nous pouvons étudier également le nombre
moyen des journées d’absence des maîtres. L’hypothèse qui est faite est qu’un enseignant
satisfait sera moins absent. Les absences du maître sont appréhendées à travers la question :
« Au cours du mois précédent, quel a été le nombre de journées de vos absences, endehors
des fêtes scolaires ? (maladies, grèves, séminaires, journées pédagogiques,
paie...) ? » Telle que posée, la réponse à cette question rend compte des absences du dernier
mois avant l’enquête. Elle ne prend pas en compte les absences de l’année, ce qui constitue
une limite. Cependant, il semble plus aisé pour un maître de se rappeler de ses absences sur
un mois plutôt que sur toute l’année.
L’examen des réponses aux questions montre que 9% des maîtres interrogés n’ont pas déclaré
leurs nombres de jours d’absence au cours du mois précédent l’enquête. Afin de les prendre
en compte dans les analyses et rendre statistiquement plus fiables les résultats, nous avons
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