enseignement de base au niger :quel bilan - CONFEMEN

Un résultat important mis en évidence est l’absence d’effet du statut sur le désir de rester
enseignant. En effet, que le maître soit contractuel ou fonctionnaire, les probabilités de choisir
à nouveau l’enseignement si le choix était offert sont comparables, toutes choses étant égales
par ailleurs. Par contre, si on distingue les contractuels ayant reçu une formation
professionnelle de ceux qui n’ont pas été formés, on constate que le coefficient de la variable
contractuel non diplômé qui est positif, se rapproche de la significativité au seuil de 10% 38 . Ce
qui veut dire que même si le statut n’apparaît pas réellement comme un facteur influant la
satisfaction des enseignants, elle entretien des relations avec d’autres variables, notamment la
formation professionnelle, qui sont à prendre en compte.
Le second modèle intègre la formation professionnelle. Son pouvoir explicatif est également
de 9%. Ce modèle montre que les enseignants ayant reçu une formation professionnelle de un
an ont tendance à choisir une autre profession. Les analyses montrent que les maîtres ayant
reçu une année de formation professionnelle ont en moyenne 14 ans d’ancienneté contre 7 ans
pour ceux qui ont reçu une formation de deux ans et 4 ans pour ceux qui n’ont pas reçu une
formation dans une école normale. Etant donné ce résultat, un 3 ème modèle qui prend en
compte l’ancienneté a été estimé.
Le premier apport de ce 3 ème modèle est le gain en pouvoir explicatif. Il est de 12.5%,
indiquant que sa spécification est meilleure que celle des modèles précédents. En plus des
résultats déjà présentés, il met en évidence l’effet de deux variables : le niveau académique et
l’ancienneté.
Lorsqu’un maître est titulaire d’un diplôme académique élevé (supérieure au baccalauréat), il
est peu probable qu’il choisisse à nouveau l’enseignement. Ces résultats vont dans le sens de
celles mises en évidence par K. Michaelowa dans ses travaux sur les 5 pays et constitue un
constat récurent dans les analyses factuelles sur les maîtres du primaire. Selon elle,
l’explication de cette insatisfaction réside dans le fait que, les titulaires du baccalauréat (ou
tout autre diplôme supérieur au baccalauréat) se seraient attendus à exercer un métier qu’ils
considèrent plus valorisant que l’enseignement. L’enquête qualitative a révélé que la plupart
des maîtres, notamment ceux qui n’ont pas de diplôme professionnel, sont arrivés à
l’enseignement parce qu’ils ne trouvaient pas d’autre emploi, en rapport avec leurs diplômes
académiques.
Ce modèle montre également que l’ancienneté a un effet négatif très significatif (au seuil de
1%) sur le désir de rester enseignant ; plus un maître a de l’ancienneté, moins il est motivé
dans sa profession. Les enseignants ayant une plus grande ancienneté se trouve en majorité
parmi les fonctionnaires car les contractuels ont au plus 4 années d’ancienneté. Quant on sait
que les fonctionnaires sont les mieux payés et que les analyses montrent qu’ils sont les moins
38 Ce coefficient est significatif au seuil de 15%.
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