les ruines - Notes du mont Royal

Il8 LES RUINES.
ifagre §rla soie dorée dn Danois; la face aplatie do
(klmouqae, ses petits yeux en angle, son nez éerasé,
a la face ovale et saillante, aux grands yeux biens,
an nez aquilin dn Circassim et de l'Ahatan. J'opposais
aux toiles peintes de l'Indien, anx étoffes
savantes de Y Européen, aux riches fourrures du
Sibérien, les pagnes d'ëcorce, les tissus de jonc, de
feuilles, de pltmies, des nations sauvages, et les
figures bleuâtres de serpens, de fleurs et d'étoiles
dont leur peau était imprimée. Et tantôt le tableau
bigarré de cette multitude me retraçait les prairies
entaillées du Nil et de l'Euphrate, lorsqu'après les
pluies ou le débordement, des mHHons de fleurs
naissent de tontes parts; tantôt il me représentait,
par son murmure et son mouvement, les essaims
innombrables de sauterelles qui, du désert, viennent
au printemps couvrir les plaines dn Battra*.
Et, à la vue de tant d'êtres animés et sensibles,
embrassant tout à coup l'immensité des pensées «t
des sensations rassemblées dans cet espace; d'antre
part, réfléchissant à l'opposition de tant de préjugés
, de tant d'opinions, au choc de tant de passions
d'hommes si mobiles, je flottais entre l'étonnémeift,
l'admiration et une crainte secrète , quand le
législateur, ayant réclamé le silence, attira tonte
mon attention.
' * Habitans de la terre, dit-il, une nation fibre
et puissante vous adresse des paroles de justice et
de paiitf et elle vous offre de surs gagés de ses