les ruines - Notes du mont Royal

CHAPITRE SXI. 1&3
à l'esprit humain une énigme insoluble. Tout ce
qu'il peut y comprendre de plus clair, c'est que la
matière ne périt point; qu'elle possède essentiellement
des propriétés par lesquelles le monde est régi
comme un être rivant et organisé ; que la connaissance
de ces loi», par rapport à l'homme, est ce
qui constitue la sagesse; que la vert» et le mérite
i résident dans leur observation ; et le mal, le psehé,
: le vice, dans leur ignorance et leur infraction ; que
,,: le bonheur et le malheur en sont le résultat, par la
-même nécessité qui fait que .les choses pesantes descendent,
que les légères s'élèvent, et par une fatalité
de causes et d'effets dont la chaîne remonte depuis
le dernier atome jusqu'aux astres les plus éleyés.
Voilà ce qu'a révélé au lit du trépas notpe Boudah
Somona Goutama. »
A ces mots, une foule de théologiens de toute
»eote s'écrièrent que cette doctrine était un pur
Matérialisme ; que ceux qui la professaient étaient
des impies, des athées, ennemis de Dieu et des hommes,
qu'il fallait exterminer. — « Eh bien! répondirent
les chômons, supposons que nous soyons en
erreur ; cela peut être, car le premier attribut de
t'esprit humain est d'être sujet à l'illusion; mais de
*pwl droit 6terez-vous à des hommes comme vOUs,la vie
Çae le ciel leur a donnée ? Si ce ciel nous tient pour
coupables, nous a en horreur, pourquoi nous distrjbue-t-il
les mêmes biens qu'à vous? Et s'il nous
traita a*ec tolérance, quel droit avei-vous dèire