les ruines - Notes du mont Royal

53 LES RUINES.
Et les peuples, devenus riches, appliquèrent le
superflu de leurs moyens à des travaux d'utilité
commune et publique; et ce fut là, dans chaque
Etat, l'époque de ces ouvrages dont la magnificense
étonne l'esprit; de ces puits de Tyr, de ces dignes
de l'Euphrate, de ces conduits souterrains de la
Médie (1), de ces forteresses du désert, de ces aqueducs
dePalmyre, de ces temples, de ces portiques...
Et ces travaux purent être immenses sans accabler
les nations, parce qu'ils furent le produit d'un
concours égal et commun des forces d'individus
passionnés et libres.
Ainsi, les anciens Etats prospérèrent, parce que
les institutions sociales y furent conformes aux véritables
lois de la nature, et parce que les hommes ,
y jouissant de la liberté et de la sûreté de leurs
personnes et de leurs propriétés, purent déployer
toute l'étendue de leurs facultés, toute l'énergie de
l'amour de soi-même.
(I) Voyei pour ce» faits le Voyage en Syrie , et le» Recherche*
nouvelle» sur l'Histoire ancienne.