les ruines - Notes du mont Royal

60 LES RUINES.
•ans indemnité, perdit le courage; et le commerçant
ge voyant dépouillé, 8e dégoûta de son industrie;
et la mnltitude, condamnée à demeurer
pauvre, restreignit son travail an seul nécessaire,
et toute activité productive fut anéantie.
La surcharge rendant la possession des terres
onéreuse, l'humble propriétaire abandonna son
champ, ou le vendit à l'homme puissant ; et les
fortunes se concentrèrent en nn moindre nombre
de mains. Et toutes les lois et les institutions se
partagèrent entre un groupe d'oisifs opulens et une
multitude pauvre de mercenaires. Le peuple indigent
s'avilit, les grands rassasiés se dépravèrent;
et le nombre des intéressés à la conservation de
l'Etat décroissant, sa force et son existence devinrent
d'autant plus précaires.
D'autre part, nul objet n'étant offert à l'émulation
, nul encouragement à l'instruction, les esprits
tombèrent dans une ignorance profonde.
Et l'administration étant secrète et mystérieuse,
il n'exista aucun moyen de réforme ni d'amélioration
; les chefs ne régissant que par la violence et
la fraude, les peuples ne virent plus en eux qu'une
faction d'ennemis publics, et il n'y eut plus aucune
harmonie entre les gouvernés et les gouvernans.
Et tous ces vices ayant énervé les Etats de l'Asie
opulente, il arriva que les peuples vagabonda et
pauvres des déserta et des numt» adjacens, convoitèrent
les jouissances des plaint* fertiles; et, par