les ruines - Notes du mont Royal

CHAPITRE X. 4g
rent, les cultures s'étendirent, et la terre, couvert*
de nombreux habitans, se partagea en divers domaines.
Alors que les rapports des hommes se furent
compliqués, l'ordre intérieur des sociétés devint
plus difficile à maintenir. Le temps et l'industrie
ayant fait naître les richesses, la cupidité devint
plus active ; et parce que l'égalité, facile entre les
individus, ne put subsister entre les familles, l'équilibre
naturel fut rompu : il fallut y suppléer par
un équilibre factice; il fallut préposer des chefs,
établir dos lois, et, dans l'inexpérience primitive,
il dut arriver qu'occasionées par la cupidité, elles
eu prirent le caractère; mais diverses circonstance*
concoururent à tempérer le désordre, et à faire
aux gouvernemens une nécessité d'être justes.
En effet, les Etats, d'abord faibles, ayant à redouter
des ennemis extérieurs, il devint important aux
chefs de ne pas opprimer les sujets : en diminuant
Yintèrét des citoyens à leur gouvernement, ils eussent
diminué leurs moyen* de reaufonce, Us eussent
facilité les invasions étrangères, et, pour des jouissances
auperinés, compromis leur propre existence.
A. l'intérieur, le caraotère des peuples repoussait
là tyrannie. Les hommes avaient contracté de trop
longues habitudes d'indépendance; ils avaient trop
pan de besoins et un sentiment trop présent de leurs
propres forces.
Les Etats étant resserrés, il était difficile de di-