les ruines - Notes du mont Royal

CHAPITRE XI. 6l
«ne cupidité commune, ayant attaqué tes empires
policés, ils renversèrent les trônes des despotes;
et ces révolutions furent rapides et faciles, parce
({ne la politique des tyrans avait amolli les sujets,
rasé les forteresses, détruit les guerriers, et parce
que les sujets accablés restaient sans intérêt personnel,
et les soldats mercenaires sans courage.
Et des hordes barbares ayant réduit des nationé
entières a l'état d'esclavage, il arriva que les ent*
pires formés d'un peuple conquérant et d'un peuple
conquis, réunirent en leur sein deux classes essentiellement
opposées et ennemies. Tous les principes
de la société furent dissous : il n'y eut plus ni intérêt
commun, ni esprit public; et il s'établit une
distinction de castes et de races, qui réduisit en système
régulier le maintien du désordre; et selon
que l'on naquit d'un certain sang, l'on naquit serf
ou tyran, meuble ou propriétaire.
Et les oppresseurs étant moins nombreux que les
Apprîmes, il fallut, pour soutenir ée faux équilibre,
perfectionner la icience de l'oppression. L'art de
gouvernei' ne fut plus que celui d'assujettir au plus
petit nombre le plus grand. Pour obtenir une obéissance
si contraire à l'instinct, il fallut établir des
peines plus sévères; et là Cruauté des lois rendit
les moeurs atroces. Et la distinction des personnes
établissant dans l'État deu* codes, deux justices,
deux droits, 'le peuple, rjl.TCé entré lé penchant de
son cœur et le setment de sa bouche, eut deux