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Tunisie - ACSTdigitalstorytellingTSFrenchproject

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J.-C.). Celui-ci érige le territoire punique<br />

au rang de résidence royale. Grâce à<br />

son alliance avec Rome contre Carthage,<br />

détruite en 146 av. J.-C., la cité numide<br />

profi te d’une certaine indépendance<br />

pendant près d’un siècle avant d’être<br />

soumise à l’Africa nova en 46 av. J.-C.<br />

Sous la domination romaine, un vent<br />

de prospérité élève Dougga parmi les<br />

cités les plus fl orissantes d’Afrique. Les<br />

autochtones (habitants de la civitas, «cité»<br />

d’origine) et les colons romains (occupants<br />

du pagus, «bourg» de la colonie<br />

romaine de Carthage) se côtoient dans<br />

une paix relative, car les premiers, sujets<br />

dépourvus des avantages juridiques des<br />

seconds, n’obtiendront leur citoyenneté<br />

romaine que sous le règne de Septime<br />

Sévère. Au cours des deux siècles qui<br />

suivent, on assiste au syncrétisme des<br />

langues et des rites libyco-puniques et<br />

romains, ainsi qu’à l’érection de nombreux<br />

monuments d’importance qui<br />

transformeront d’une manière signifi cative<br />

la silhouette de la cité d’origine, grâce<br />

aux dons de riches citoyens. En 205 apr.<br />

J.-C., sous l’empereur Septime Sévère,<br />

Dougga parvient au rang de municipe et,<br />

56 ans plus tard, elle devient une colonia<br />

digne de ce nom.<br />

Le mystère plane sur la période qui<br />

marque la chute de Dougga. La ville<br />

connaît d’une part des périodes troubles<br />

et, d’autre part, des moments où la vie<br />

urbaine reprend son cours normal.<br />

On note toutefois que, durant tout le<br />

IV e siècle, d’importants travaux de restauration<br />

furent entrepris afi n de préserver<br />

les monuments. Avec l’arrivée<br />

des Byzantins au VI e siècle, Dougga se<br />

pare de fortications, notamment autour<br />

du forum et du capitole, afi n d’assurer<br />

entre autres la sécurité des citoyens.<br />

Les siècles suivants débarrassent de son<br />

lustre la cité qui autrefois brillait de tous<br />

ses feux. En revanche, la ville, malgré ses<br />

déboires, n’a jamais été complètement<br />

désertée par ses habitants, qui trouvaient<br />

refuge parmi ses ruines. Au milieu<br />

du XX e siècle, et ce, pour faciliter la tâche<br />

des archéologues qui envahissent le<br />

site, les habitants sont relogés dans un<br />

village (Dougga al Jadida ou Dougga la<br />

Nouvelle) construit pour eux à quelques<br />

kilomètres de l’antique cité.<br />

La visite du site<br />

Comme la visite du site peut s’avérer assez<br />

longue et passablement épuisante,<br />

en raison du soleil qui frappe parfois<br />

avec beaucoup de vigueur, n’hésitez pas<br />

à prendre une pause fraîcheur à la terrasse<br />

de la petite buvette (café, boissons<br />

gazeuses, eau minérale, biscuits…) aménagée<br />

près du théâtre et du stationnement.<br />

Les tables sont dispersées au frais<br />

sous les arbres, et la vue sur la vallée est<br />

fort jolie de là.<br />

On estime que le théâtre romain<br />

fut érigé grâce à la générosité du fl amine<br />

(prêtre du culte impérial) Publius Marcius<br />

Quadratus en 168 ou 169 av. J.-C. Par ce<br />

geste, le citoyen Quadratrus exprimait<br />

sa gratitude à l’égard de son «fl aminat»<br />

perpétuel. Le monument, aujourd’hui<br />

bien conservé, renfermait une cavea (du<br />

latin cavus, «creux, profond») de 15 m<br />

composée de 19 gradins qui pouvaient<br />

accueillir autour de 3 500 spectateurs et<br />

étaient séparés à trois reprises par des<br />

galeries de circulation. La scène est isolée<br />

de l’orchestre par un muret de 1 m.<br />

À l’arrière-plan, le portique de la scène,<br />

jadis haut de deux étages, révèle une<br />

colonnade qui, grâce au travail d’archéologues<br />

français, a retrouvé sa place d’origine.<br />

Lorsque les chauds rayons du soleil<br />

dardaient cruellement les spectateurs, on<br />

déployait un velum (grande étoffe) soutenu<br />

par une colonnade installée sur la<br />

partie supérieure des gradins et rattaché<br />

au mur de la scène, aujourd’hui disparu.<br />

La place dite de la R ose des Vents apparaît à<br />

la fi n du II e siècle de notre ère. Également<br />

dénommée l’area macelli (la place<br />

du marché), elle était ceinte d’un portique<br />

étalé sur trois de ses côtés et terminée,<br />

à l’est, par un hémicycle disposé<br />

de manière à dissimuler une partie du<br />

temple de la Fort une, dont l’architecture<br />

n’inspirait pas le goût du jour. Son nom<br />

actuel, elle le doit à une imposante rose<br />

191<br />

Le Nord-Ouest - Attraits touristiques - Dougga

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