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Tunisie - ACSTdigitalstorytellingTSFrenchproject

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Les Aghlabides: le siècle des bâtisseurs<br />

La dynastie des Aghlabides fut fondée par l’émir Ibrahim ibn el-Aghlab et succèda<br />

à celle des Abbassides. Les Aghlabides, malgré la vassalité qui les lie d’autorité au<br />

califat abbasside, jouissent bientôt d’un pouvoir conforme à celui d’un État indépendant.<br />

Ce siècle témoigne de grandes réalisations telles que le palais de Raqqada,<br />

l’érection, en deux temps, de la grande mosquée de Kairouan, la mise en chantier<br />

de ribats, notamment à Sousse et à Monastir, de mosquées (Sousse, Tunis et Sfax)<br />

et de nom breuses installations hydrauliques comme le bassin des Aghlabides situé<br />

à Kairouan.<br />

On note également, au sujet de cette période, l’éclosion d’une vie intellectuelle et<br />

religieuse parcourant avec éclat des domaines liés aux sciences, à la théologie et<br />

à la jurisprudence dont le centre d’activité demeure la ville de Kairouan. La dynastie<br />

aghlabide connaît aussi des succès maritimes grâce au débarquement de<br />

ses armées en Sicile (autour de 827), à la prise de Palerme en 831 et de Syracuse<br />

en 878.<br />

Dès lors, plusieurs s’accordent pour dire que les Aghlabides assurent un développement<br />

spectaculaire en Ifrîqiya, et qualifi ent d’âge d’or le siècle qui a vu naître<br />

leur œuvre. En revanche, au tournant du X e siècle, les Aghlabides, affaiblis par leurs<br />

conquêtes maritimes, s’exposent aux nouveaux assaillants fatimides. On assiste alors<br />

à un profond bouleversement des idéologies déjà en place dû à la manifestation d’un<br />

schisme chiite qui provoquera la fuite du dernier émir aghlabide en 909.<br />

Les Fatimides et les Zirides: secrets de familles<br />

Les Fatimides se réclament les descendants d’Ali et de Fatima, respectivement le<br />

gendre et la fi lle du Prophète (d’où l’appellation Fatimide), et constituent de véritables<br />

adversaires du khalife de Bagdad. Longtemps persécutés par les Omeyyades<br />

et les Abbassides, les partisans d’Ali prêchent et érigent les fondements de leur doctrine<br />

dans le secret. Un prédicateur, du nom d’Abou Abd Allah, les sortira de l’ombre.<br />

Ce dernier, par ses discours enfl ammés, parvient à réunir une armée en Kabylie<br />

composée de Berbères kotoma qu’il a recrutés en Afrique du Nord. S’ensuit un vent<br />

de propagande qui balaie une partie importante de l’Ifrîqiya.<br />

La rapide propagation de la doctrine chiite (qui stipule que seul Ali demeure le descendant<br />

légitime du prophète, en conséquence de quoi seuls ont droit à la souveraineté<br />

les descendants d’Ali) en Ifrîqiya découle du mécontentement berbère face au<br />

despotisme des derniers émirs aghlabides et au déclin économique qu’ont suscité les<br />

coûteux débarquements en Sicile. Au cours de leur règne, les Fatimides érigent, en<br />

guise de siège maritime et commercial, la ville de Mahdia, qui devient ainsi en 916 la<br />

nouvelle capitale du Madhi Obeid Allah, au profi t de Kairouan. Les Fatimides, pour<br />

qui l’Ifrîqiya ne constitue qu’un simple entracte avant d’entreprendre la conquête de<br />

l’Égypte et la fondation du Caire (en 973), maintiennent tant bien que mal l’unité du<br />

Maghreb.<br />

Les Berbères sont mécontents du sort qu’on leur réserve, encore une fois, et s’insurgent<br />

contre les impôts élevés et les divergences religieuses. On témoigne d’un important<br />

soulèvement berbère dirigé par Abou Yazid, un agitateur que l’on surnomme<br />

«l’Homme à l’âne» et qui clame haut et fort aux plus démunis l’urgence de réinstaurer<br />

la justice. Cette révolte précipite ainsi le fi ls d’Obaïd Allah, Abou el Qasim (934-946),<br />

au cœur d’un cruel confl it le confi nant, lui et son gouvernement, aux limites de la<br />

ville de Madhia. La bataille sera toutefois résorbée par des renforts venus d’Alger.<br />

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Portrait - Histoire

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