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Tunisie - ACSTdigitalstorytellingTSFrenchproject

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qu’a connues le Destour, désormais relégué aux oubliettes. Le Néo-Destour prône<br />

la laïcité et mène une campagne plus agressive en faveur de l’indépendance du<br />

pays. Le nouveau parti étend ses activités partout au pays. Cependant, elles sont vite<br />

paralysées à la suite des émeutes meurtrières survenues à Tunis le 9 avril 1938. La<br />

<strong>Tunisie</strong>, victime de l’état de siège proclamé à cause des derniers événements, assiste<br />

impuissante à la dissolution du Néo-Destour et à l’emprisonnement de ses leaders,<br />

accusés de complot contre le salut de l’État. La liberté de presse est abolie. Au loin,<br />

les rumeurs de la Seconde Guerre mondiale se font déjà entendre.<br />

De novembre 1942 au mois de mai 1943, l’Allemagne occupe le territoire tunisien.<br />

Durant cette période, sachant la France affaiblie et aux mains des intérêts germaniques,<br />

Moncef Bey (le «bey du Destour») tient les rênes du mouvement national. Il parvient<br />

à maintenir un gouvernement sensible aux revendications nationalistes. Le souverain<br />

Moncef réclame et obtient la libération des prisonniers politiques. Son règne,<br />

de courte durée, se termine par une ordonnance de destitution proclamée le 15 mai<br />

1943. Au lendemain de la libération de la <strong>Tunisie</strong> par les troupes alliées, la France<br />

l’accuse d’avoir ourdi quelque intrigue pour le compte des occupants allemands.<br />

D’abord déporté en Algérie, Moncef abdique et meurt cinq ans plus tard à Pau.<br />

À la fi n du second confl it mondial en 1945, différentes actions d’importance prennent<br />

forme tant au pays qu’à l’étranger. La même année, Habib Bourguiba réside<br />

d’abord au Caïre, au Proche-Orient puis aux États-Unis afi n de faire campagne pour<br />

l’indépendance de la <strong>Tunisie</strong>. En janvier 1946, Farhat Hached fonde l’Union générale<br />

des travailleurs tunisiens après avoir mené une chaude lutte à l’égard de la Confédération<br />

générale des travailleurs (CGT) française, qui s’oppose vivement à l’adhésion<br />

de la nouvelle union au sein de la Fédération syndicale mondiale. Trois ans plus<br />

tard, Bourguiba revient au pays et s’associe au regroupement d’Hached. Les années<br />

suivantes témoigneront de la chute et de l’ascension des principaux acteurs de cette<br />

page d’histoire de la <strong>Tunisie</strong>.<br />

Au début des années 1950, le mouvement nationaliste nage en eaux troubles. En<br />

août 1950, Louis Périllier, résident général, rassemble tant bien que mal un gouvernement<br />

prodestourien présidé par Mohamed Chenik et auquel participe Salah Ben<br />

Youssef, secrétaire général du Néo-Destour. S’ensuivent des négociations avec la<br />

France qui tourneront résolument au vinaigre. Chenik est révoqué; les membres sont<br />

arrêtés. L’agitation et la répression reprennent de plus belle avec l’assassinat de Farhat<br />

Hached, le 5 décembre 1952, par l’organisation contre-terroriste de «la Main rouge»,<br />

composée de colons français de <strong>Tunisie</strong>.<br />

Durant cette période, Bourguiba est assigné à résidence surveillée, et ce, pour la<br />

seconde fois. Cependant, le 31 juillet 1954, à la veille du retour triomphal de Bourguiba,<br />

un important discours de Pierre Mendès France, à Carthage, redonne espoir<br />

aux nationalistes en reconnaissant l’autonomie interne de la <strong>Tunisie</strong>. Le 1 er juin 1955,<br />

Bourguiba, au sommet de sa popularité, rentre enfi n au pays acclamé par une foule<br />

importante. Le 20 mars 1956, l’indépendance de la <strong>Tunisie</strong> est proclamée.<br />

Celui qui succédera à Moncef Bey, Mohamed Lamine Pacha Bey, deviendra en 1956 le<br />

premier monarque de <strong>Tunisie</strong> lors de l’accession à l’indépendance. En re vanche, le 25<br />

juillet 1957, on assiste à l’abolition de la monarchie et à la proclamation de la République.<br />

La naissance de cette dernière sonne le glas du long règne des Husseinites.<br />

Dès les premiers mois qui ont suivi l’Iindépendance, le nouveau gouvernement tunisien<br />

a clairement démontré qu’il entendait faire de la <strong>Tunisie</strong> un pays tourné vers<br />

le progrès et la modernité. En promulgant le Code du statut personnel, le gouvernement<br />

interdisait la polygamie et introduisait le principe d’égalité entre la femme et<br />

l’homme. Du point de vue social, l’effort fut porté sur l’accessibilité à l’éducation ainsi<br />

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Portrait - Histoire

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