Téléchargez le rapport complet - Bureau national interprofessionnel ...
Téléchargez le rapport complet - Bureau national interprofessionnel ...
Téléchargez le rapport complet - Bureau national interprofessionnel ...
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
J O U R N E E T E C H N I Q U E D E L A S T A T I O N V I T I C O L E<br />
2.3 - Débourbage des moûts<br />
En l’absence de débourbage, il convient de veil<strong>le</strong>r à ce que <strong>le</strong>s opérations pré-fermentaires<br />
génèrent <strong>le</strong> moins possib<strong>le</strong> de bourbes afin notamment de limiter la synthèse des alcools<br />
supérieurs et de préserver <strong>le</strong>s esters. Cependant, d’après KLINGSHIRN (1988), l’impact des<br />
bourbes sur la synthèse des alcools supérieurs est lié non seu<strong>le</strong>ment à la concentration mais<br />
éga<strong>le</strong>ment à la tail<strong>le</strong> des particu<strong>le</strong>s. L’impact de la qualité des bourbes sur la synthèse des<br />
esters et alcools supérieurs, en relation avec l’état de maturation des baies d’Ugni blanc, n’a<br />
pas fait l’objet d’études.<br />
Des essais de débourbage statique pendant une durée de 2 à 3 heures et permettant<br />
d’atteindre un niveau de bourbes de 1 % à 4 % (v/v, mesuré après 24 h de décantation) ont été<br />
réalisés à la Station Vitico<strong>le</strong>. Ces conditions de débourbage induisent une réduction sensib<strong>le</strong> de<br />
la synthèse des alcools supérieurs (<strong>le</strong> methyl2 butanol1 et <strong>le</strong> méthyl3 butanol1 sont plus<br />
particulièrement affectés). La synthèse des esters légers est par ail<strong>le</strong>urs légèrement augmentée.<br />
En revanche <strong>le</strong>s effets du débourbage sur la synthèse des esters éthyliques d’acides gras à<br />
moyenne chaîne n’ont pas été caractérisés. De plus, <strong>le</strong> débourbage ne semb<strong>le</strong> pas affecter<br />
significativement la teneur des vins en acétate d’éthy<strong>le</strong> d’origine fermentaire. Dans ce cas, la<br />
déconnexion des effets observés entre <strong>le</strong>s teneurs en acétate d’éthy<strong>le</strong> et acétate d’isoamy<strong>le</strong><br />
(composés généra<strong>le</strong>ment corrélés) pourrait s’expliquer par une action des estérases (hydrolyse<br />
des esters légers en présence de bourbes). Par contre, en absence de sulfitage, la mise en<br />
œuvre de cette pratique peut conduire à une synthèse accrue d’acétate d’éthy<strong>le</strong> liée à<br />
l’expression indésirab<strong>le</strong> de la microflore préfermentaire. Pour contourner cet obstac<strong>le</strong>, certains<br />
opérateurs réduisent <strong>le</strong>s temps de décantation à ¾ d’heure environ. Cette pratique peut être<br />
intéressante au point de vue qualitatif mais n’a pas d’effet très sensib<strong>le</strong> sur la réduction des<br />
alcools supérieurs. Dans ces conditions, pour mieux assurer l’implantation de la souche de<br />
<strong>le</strong>vure sé<strong>le</strong>ctionnée, il est possib<strong>le</strong> d’apporter <strong>le</strong>s LSA très tôt (sous <strong>le</strong> pressoir) sans<br />
compromettre l’étape de décantation (REYNOSO PUERTAS, 2004).<br />
L’utilisation d’enzymes pectinolytiques s’est révélée efficace pour améliorer l’opération de<br />
décantation des moûts, augmenter la synthèse des esters légers (acétate d’isoamy<strong>le</strong> en<br />
particulier) et diminuer la synthèse des alcools supérieurs. Les enzymes utilisées ont cependant<br />
généré une libération accrue de méthanol. De plus, la décantation en présence d’enzymes mais<br />
sans régulation thermique a conduit, dans <strong>le</strong>s essais réalisés, à des teneurs excessives en<br />
acétate d’éthy<strong>le</strong>. Le champ d’application de cette technique doit être limité aux vendanges de<br />
température basse et ne peut pas faire l’objet d’une préconisation généralisée.<br />
2.4 - Maîtrise des températures<br />
Les fermentations se déroulant à basse température (22 à 25°C) permettent un gain qualitatif<br />
mais sont plus <strong>le</strong>ntes et nécessitent une bonne maîtrise de tous <strong>le</strong>s facteurs de risques de<br />
déviation microbiologique.<br />
Les effets d’une régulation de la température à 22°C sont très nets sur la synthèse des alcools<br />
supérieurs. Dans ce cas c’est l’isobutanol qui est presque exclusivement concerné par la<br />
baisse. Les effets sur la synthèse des esters est plus diffici<strong>le</strong> à mettre en évidence.<br />
72