Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

Avec l'envoi d'un chargé d'affaires en Irak
La Turquie fait un geste en direction de Bagdad
Le Monde - 6 mars 1993
En applicatien .d'une déëliion
annoncée le 24 février dernier,
la Turquie a envoyé, jeudi
4 mars, un chargé d'affaires à
Bagdad, M. Sadi Calislar.
«C'est un premier pas vers la
reprise de bonnes relations bilatérales
JI, a commenté le
conseiller de l'ambassaded'Irak
à Ankaraqui a demandéau gouvernement
turc une aide humà.
nitaire. la Turquie avait sus.
pendu ses relationS
diplomatiques avec Bagdad au
lendemain de l'invasion du
Koweït en août 1990.
ISTANBUL
de notre correspondante
A plusieurs reprises en 1992, les
autorités turques avaient annoncé
leur intention de renvoyer un .di~O:"
mate de haut rang à Bagdad, mat; a
chaque fois, le çouvernement .av.ait
cédé à la pressIOn de ses aillés 'et
renoncé à son projet.
Cette fois-ci, les autorités turq\les
étaient aéterminées et ont rencontré
peu d'opposition. Le régime de 'Saddam
Hussein ne semble pas près de
tomber et les Turcs éprouvent le
besoin d'obtenir plus d'informations
sur la situation en Irak. «Nous n'al.
Ions pas embrasser Saclclam llu.~çein
sur les cieux joues, explique-t-on au
ministère des affaires étrangères.
Mais nous avons besoin ciecommuni.
quer.» Ses alliés occidentaux ont
attiré l'attention de la Turquie sur le
fait que cette démarehe risquait d'envoyer
des ((signaux erronés» à l'Irak;
les diplomates occidentaux admettent
cependant qu'ils espèrent avoir accès
aux informations recueillies par les
Turcs.
Depuis la guerre du Golfe, la Turquie
tente de redéfinir sa politique
au Proche-Orient. Selon un sondage
effectué au début de cette année par
Ie quotidien Turkish Daily News,
75 % de la population et 89 % des
parlementaires étaient en faveur d'un
rapprochement avec l'Irak, premier
partenaire commercial de la Turquie
dans la région avant la crise du
Golfe, même si deux tiers de la
population considèrent l'Imk comme
une menace potentielle. Le &ouvernement
souligne que des relallons normales
avec l'Irak ne sont pas possibles,
aussi longtemps que le régime
actuel reste au pouvoir et refuse
d'appliquer pleinement les résolu-.
tions des Nations unies; mais il e~t
évident que la Turquie serait un des
premiers pays à bénéficier d'une
éventuelle réconciliation entre Bagdad
et la communauté internationale.
Le manque à gagner dû à l'intcr.
ruption des échanges commcrciaux
avec l'Irak - et. à travers cc pays,
avec) d'autres Etals;.