Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

REVUE DE PRESSE-PRESS REVIEW-BERHEVOKA ÇAPÊ-RIVISTA STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASLN ÖZETi
LE MONDE - 15 février 1993
.Il. y a trente ans
L'assassinat à Bagdad du général Qassem
par Mauna. Naïm
L
,ARlvlÉE a anéanti
aujourd'hui le régime
« de l'ennemi dil peuple,
. Abdel Kérim Qassem; ce régime qui
a divisé le pays, qui a perséclllé les
citoyens, qui a poignardé dans le dos
les mouvements de la libération.
arabe, qui a empêché les progrès du
peuple.» C'était il y a trente ans, à
Bagdad, le 8 février 1963.
Dans son premier communiqué
annonçant le coup d'Etat qui venait.
de renverser le régime du général
Abdel Kér'im Qassem, le Conseil
national de la révolution se définissait
trois objectifs: «Réaliser l'union
nationale ... faire participer le peuple
au gouvernement du pays et jàire
régner la loi.»
On a écrit que le putsch était mal
préparé et que les auteurs avaient eu
la chance de leur côté. 11 n'en
demeure pas moins qu'il aura suffi
de quelques heures aux insurgés
pour prendre le pouvoir, alors même.
que le général Qassem avait senti le
vent - «Je sais qu'il y a parmi vous
certains qui préparent un complot »,
aurait-il dit en décembre aux officiers
des blindés,- qu'il s'était fait
des ennemis au sein de toutes les
formations politiques, qu'il avait
. déjà été en octobre 1959 la cible
d'un attentat manqué, au cours
duquel il avait été blessé au bras et
brûlé à la main droite. Le hasard de
l'Histoire aura voulu que, parmi les
protagonistes d~ l'attentat, se soit
trouvé un certaitfSaddam Hussein -
aujourd'hui président de l'Irak,-
militant anonyme du parti Baas,
qui, avec d'autres, réussit à prendre
la fuite en Syrie puis au Caire. La
biographie officielle de l'actuel chef
de l'Etat irakien souligne cet épisode
pour mettre en valeur son courage et
sa dévotion à son pays.
Le lieu
de toutes les violences
La capitale irakienne se réveillait
à peine en ce vendredi 8 février,
jour de repos hebdomadaire, lorsqu'un
petit groupe de jeunes offi-
;ciers s'emparait de la station émettrice
de Radio-Bagdad. Classique ...
Au même moment, en un autre lieu
de la capitale irakienne, le commandant
de l'aviation était forcé, sous la
menace des armes d'un autre groupe
d'officiers, de signer un ordre de
bombardement aérien du ministère
de la défense, lieu de résidence habituelle
du général Qassem, qui vivait
en véritable ascète, ne prenant que
trois ou quatre heures de repos par
jour. Une fois le document signé, le
chef de l'armée de l'air était tué
d'une rafale de mitraillette.
Dès lors, tout s'enchaînait. Une
importante base aérienne et de blindés
située au sud-Ol!e~t de Bagç1~