Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

REVUE DE PRESSE-PRESS REVIEW~BERHEVOKAÇAPÊ-RMSfA
STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASIN ÖZET;
taxe. Lä 'mIse en -œuvre du «tfoi~'
sième fleuve », dont le but stratégique
est d'assécher les marais de .Ia'
région d'Haïwar (où se sont réfugIés
les rebelles dans le Sud) a aussi
pour but de bonifier 12 50~ hectares
de terres dans les troIs ans,
« L'agriculture est le seul point lumineux
pour l'avenir », affir~e
M. Umam AI-Shamaa, professeur
d'économie à la faculté de Bagdad.
Durement touchée par les bombardements,
l'industrie ne tourn~,
en revanche, qu'à 12 % de sa capacité
et le dernier bombardement de
l'usine de machines-outils d'AI-Ni-
'daa est, selon les experts, l'un des
coups les plus durs portés à l'Irak,
dans la mesure où cette usine tra-'
vaillait essentiellement pour la
:reconstruction. Les usines encore en
'activité - centrales électriques, raffi-
,nerie, aciérie, cimenterie - travaillent
quasi exclusivement pour
l'Etat. La seule usine d'eau minérale
en service 'tourne pour les besoins
de l'armée.
Reconstruites en priorité avec les
pièces de rechange disponibles et
grâce à l'ingéniosité des techniciens,
ces usines ne survivraient pas, toutefois,
à de nouvelles destructions.
« Tout peut ,désormais s'arrêter du
jour au lendemain en cils de nouveaux
bombardements », avoue un
expert. Car, si pour les besoins alimentaires,
même de façon insuffisante,
l'Irak peut encore longtemps
faire face à l'embar~o, il n'en va
pas, de même pour I ÎRfrastructure
industrielle, qui se détériore vite.
Bricolée dans beaucoup de cas,
celle-ci doit résister d'autant plus
difficilement à l'usure que les
'usines tournent à plein régime pour
assurer l'indispensable.
Pour nombre d'Irakiens, l'aspect
le plus dramatique de l'embargo
tient à la décomposition de la
société, avec" pour conséquence,
une augmentation de la criminalité,
de la corruption et de la prostitution,
maux jadfts rares en Irak.
Laminées par la crise, les classes
,moyennes rejoignent, petit à petit"
la cohorte des pauvres qui n'ont
plus rien à perdre. «La volonté de
survie a tué toute morale», constate
un' 'observateur. « Jamais, il y a
encore quelques années, je n'aurais
imaginé donner un pot-de-vin à un
fonctionnaire, avoue un homme
d'affaires jordanien. Aujourd'hui,
rien n'est possible sans bakchich.»
Mendiants
et commerçants
Interdite par la loi, la mendicité a
fait son apparition dans les rues de
Bagdad, où des enfants d'à peine
six ans se jettent sur les pare-brises
des voitures, qu'ils essuient d'un
chiffon gras dans l'espoir de quelques
pièces. D'autres se font cireurs.
de chaussures ou vendeurs de cigarettes
à l'unité. Phénomène dont ..
l'ampleur est gardée secrète: beau-
,coup d'enfants sont retirés de
l'école pour travailler dans la rue et
arrondir ainsi le budget familial.
«Mes étudiants ne peuvent pas travailler,
affirme le professeur Shamaa,
ils sont bien trop préoccupés
par leurs besoins quotidiens ». «Sans
compter, avoue un autre universitaire,
que l'avenir apparaît si sombre
à beaucoup qu'ils ne voient pas
l'intérêt des études.»
La crise a, d'autre part, fait naître,
de nouvelles classes de pri vilégiés
qui ont mis à mal tout système dé'
'valeurs. «Si les commerçants traditionnels,
moins d'une centaine avant
la guerre, ont beaucoup perdu,
affirme I,In homme q.'affairestravaiilant
depuis vingf-cinq ans avec
, l'Irak, ils ont été remplacés par quelques
milliers d'individus sans principes
qui ont fait leur fortune en
pillant le Kowen à un moment où le
gouvernement était plus préoccupé
'de sécurité que de commerce. »
Ces nouveaux riches possèdent,
aujourd'hui, la moitié de la fortune
du pays. En attendant la réforme
du système fiscal, évoquée au mois
.de juillet dernier, ils ne payent pas
d'impôt et se comportent d'autant
'plus en maîtres envers leurs concitoyens
que l'Etat a besoin d'eux. Le
gouvernement tente maintenant de
reprendre en main le secteur alimentaire,
mais ils ont encore carte
blanche 'dans celui des pièces détachées,
qui font cruellement défaut.
« L'Occident ne se rend pas
compte que, par cette punition col-
'lective, il est en train de semer les
germes d'une nouvelle guerre dans
Ja région, commente, amer, un pro-
"fesseur, longtemps titulaire d'une
chaire dans une prestigieuse université
américaine. Après vingt-cinq ans
ie vie aux Etats-Unis, j'en viens à
douter de toutes les valeurs dont
l'Occident est sifier.»
FRANÇOISE
CHIPAUX
INTERNATIONAL HERALD TRIBUNE, THURSDAY. FEBRUARY 4,1993
Turkey, Not Iran of Iraq, Is the Important Near Eastern Player
ASHINGTON - Ask a visionary a lOaded
question and you may well wind up
W
disarmed. This happened the other day at a
Washington think tank visited by Turgut Ozal,
.the farseeing president of Turkey.
, Mr. Ozal was asked about the danger that the
fundamentalist ayatollahs of Iran pose for the
Gulf, Central Asia and other parts of the Islamic
world. Smiling to himself, he responded with
a story that puts the right perspective on Ameri-
'can .concern about Iran.
The story was told to Mr. Ozal by Hashemi
Rafsanjani, Iran's president. It involves a vi~it
by Mr. Rafsanjani, then a dissident Shüte clergyman,
to Turkey in the early 1970s- when the
late shah was seeking to turn Iran into the
industrial equivalent of West Germany and the
unchallenged military power of the GiJIf.
"In the 1970s,Iran could get the most powerful
American warplanes and the latest weapons
.for its army, while Turkey could only $et F-4s
and other old equipment," Mr. Ozal5ald. And
'while Tl1!key could, no~ .aff~rd to import
enough od to keep Its CIties lIt and heated,
"Iran in 1974 received $24 billion for its oil
pro.d~ctio~". and spent it lavishly. Mr. Rafsan~
Jam fust VISitedTurkey at about that time ...,..
bringing a' transistor radio that "at least 15
Turks tried to buy," he told Mr. Ozal on a
recent official visit. The Iranian's point was to
underline how backward Turkey had been. '
But Mr. Ozal had the last laugh. At the end of
Mr. Rafsanjani's recent visit, "I sent him home
with a gift of the entire set of Turkish-manufac- '
tured compact disc players, video cassette reco~ders
~d television equipment," he said with ,
satisfactIOn. It was a way of asking, the Turkish
leader said, "Now, which country do you think
is,stronger" ,and better o.ft?
By Jim 'Hoagland
In 1992, IrilnreCeived only $12billion in oil
revenue to support a devastated economy. Turkey
meanwhile has become under Mr. Ozal's
leadership an economic success story and a
regional military power.
In a typically undiplomatic assessment, he
made clear that he is no admirer of the funda- '
mentalist regime in Tehran. "The Iran regime
will try to extend its control to other cOuntries,
yes. But its efforts ~ not very convincing."
Mr. Ozal is ri~t on both of his main points:
America and ItSfriends should be concerned
about the ayatollahs' intentions and capabilities.
They are not "moderates" and 'they IDtend
Western countries no good.
But America should not overreact to or over- '
estimate Iran. The Clinton administration
should not repeat the mistakes of the Bush,
administration by skewing policies to counter
aI1 anticipated future Iranian threat. This was a
major factor in George Bush's disastrous decision
to give Iraq's Saddam Hussein the benefit,
of every doubt until the invasion of Kuwait.
Many of the same voices that urged Mr. Bush
to go easy on Saddam as a way of defeating the
Iranian threat - to manipulate a supposedly
minor evil against a bigger evil - are again
urging that the top priority in the region must be
confronting Iran. The implication that President
Bill Clinton should ease the U.S. stand against
Saddam as part of a redesigned Gulf policy is
delivered sotto voce this time, but it is clear.
Introducing Mr. Ozal to a Carnegie Endowment
m,eetingin Washin~on last week,Morton
~bi'amowttz, £ foriner U.S; ambassador in Ankara,
disclosedthat in an Oval Office meeting in
January 1990Mr. Ozal warned Mr. Bush that his
most dangerous enemY was Saddam Hussein"
,not the .Iranians, and urged 'him to confront
rather than mollif)' the Iraqi dictator. ,
"That warning was lost in policy," Mr.
Abramowitz noted with regret, as was Mr. Ola!'s
advice to Mr. Bush in the closing days of the
Gulf War that Saddam had to be toppled from
powc;rrather than left to do more harm,
Iran is not the fulcrum of the turbulent Muslim-inhabited
region between the Mediterranean
and the Indian Ocean. Turkey is, as Mr. Ola!'s
:gentlejibe at Mr. Rafsanjani suggests.
Whether Turkey is strengthened or weakened
,by the enormous pressures and opportunities it
'confronts - from its actual or potential in-
,volvement in Bosnia, the Central Asian repub-
,lies that broke away from the former Soviet
Union, the conflicts of Iraq, Iran, Lebanon and
Cyprus - is one of the two or three most
important geostrategic questions on the global
agenda for the next five years.
"Today, as Turks watch the re-emergence of
,Turkish communities from Yugoslavia to Iraq,
China and Siberia, their press notes that Turkish
'is the fifth most widely spoken language in the
world," the Rand expert Graham E. Fuller writes
in "Turkey Faces East," a recent study. "It is
now commonly repeated in Turkey that the 21st
century will be the century of the Turks."
Mr. Ozal does not engage in such grandiose
predictions. But he does recall telling Mr. Bush
one other thing: "The global conffu:t between
;communism and capitalism will be replaced by
global religious conflict. ITwe all handle these
,crises wrong, that conflict could be Islam versus
Christianity. We have to avoid that."
T./u!:,Wa,vu"gton Post.
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