Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

REVUE DE PRESSE~PRESS REVIEW~BERHEVOKAÇAP~~RMsrA
STAMPA~DENTRO DE LA PRENSA~BASIN ÖzETi
•
C"')
0)
0)
.....
~
Q)
.t:
>
:!!
Il)
:e;
Q)
~
"tl
C
Q)
>
u palmarès des
peuples maudits, dans le grand Livre
blanc des nations sans Etat, les Kurdes
figurent en bonne place. La presse a
levé un coin du voile sur le drame des
Kurdes d'Irak pourchassés par
Bagdad.
Il lui est arrivé parfois
d'évoquer le dèsarroi des Kurdes
d'Iran, persécutès par Téhéran. Elle
est beaucoup
Le malheur kurde
plus discrète sur les
Kurdes de Turquie, de loin pourtant
les plus nombreux,
personnes,
Iran
quinze millions de
et auxquels Ankara livre,
selon la formule du chef d'Etat -major
turc, le général Gunes, « une guerre
totale ». Le mot en effet n'est pas trop
fort. C'est une véritable expédition de
style colonial qu'a entrepris
la Turquie
contre ses populations de l'Est. Y sont
employées
gendarmerie,
Les provinces
depuis
les institutions,
dépendent
les troupes régulières, la
l'aviation et la police.
kurdes ètant régies
1979 par des lojs d'exception,
dont la justice,
des militaires. Une loi dite
« anti-terreur »leur assure l'impunité.
Les informations
sont sévérement
contrôlées et une douzaine de
journalistes qui, l'an passé, ont tenté
Gérard Streiff
d'aller voir comment se passent les
choses sur le terrain ont été assassinés.
On parle d'ores et déjà de trois cents
villages évacués et rayés de la carte, de
six villes kurdes (Sirnak,
Hani, Varto, C'izre) détruites.
Kulp, Diele,
Des
Escadrons de la mort, la sinistre
kontrgerilla, ont exécuté plusieurs
centaines de membres de
l'intelligentsia kurde, médecins,
ingénieurs,
écrivains. Il ne se passe
pas de semaine sans qu'un entrefilet
ne rapporte
aéroportées
les résultats d'opérations
dans le Sud-Est du pays
qui sont autant de véritables
boucheries. Les affrontements et les
représailles
de l'armée turque dans la
région ont fait prés de 6 000 morts en
huit ans et demi. Cette politique
insensée commence à créer un fossé
de défiance et de haine entre les
communautés turque et kurde. Dans
les villes touristiques de la côte
notamment, les incidents à caractère
raciste se multiplient.
Le pouvoir
RÉVOLUTION - 4 février 1993
centr3I en est arrivé à ne plus
supporter
les critiques des députès
d'origine kurde: et 18 d'entre eux sont
poursuivis par la Cour de Sûreté pour
Cfcrime séparatiste », passible de la
peine de mort.
Il est vrai qu'Ankara
se sent
puissamment encouragé par la
complaisance des dirigeants
occidentaux
et singulièrement
français. On n'a guère vu le sémillant
Kouchner caracoler dans l'Anatolie ni
même s'être aperçu de l'existence, au
nord de l'Irak, de cet imposant
voisin
nommé Turquie. Par contre, les hauts
dignitaires français se bousculent dans
les palais officiels turcs. François
Mitterrand en personne a fait le
pèlerinage. Et ces jours-ci encore,
Bruno Durieux, ministre de droite du
gouvernement Bérégovoy, chargé du
commerce extérieur, s'est offert un
périple dans la capitale turque où il n'a
cessé de dire qu'il était Cftrès satisfait»
de l'état des relations bilatérales. Il a
mêmeremisunCfme~edwmœ»
du chef de l'Etat français au premier
ministre Suleyman Demirel, Cfqui a
accepté» de se rendre en France en
1993. Comme l'écrit Kendal Nezan,
président de l'Institut kurde de Paris,
Cf les visites à Ankara de hauts
dirigeants fiançais, accompagnés de
promesses de crédits et d'offres de
vente d'armes, ont été perçues par les
dirigeants turcs comme des signes de
soutien tacite de leurs alliés
occidentaux à leur politique
kurde» .•
le nécessaire retour des exilés
•
Le régime a besoin de leur compétence ou de leurs investissements
et ils espèrent récupérer leurs biens confisqués
, ,
TEHERAN
de notre envoylfe splfciale
•Q)
-g Cf Pour nous autres Iraniens, CI:
o serait une erreur de se mettre à com-
~ parer l'Iran avec... disons, les Etats-
Q) Unis. C'est le meilleur moyen de le
..J rendre insupportable. Il jaut le prendre
tel qu'il est, aa:epter ce qu'il peut
nous offrir. Vivre heureux devient
alors possible.» Hossein a trente
cinq ans. Il est cadre supérieur dans
un organisme semi-officiel. Fils de
l'une des «mille fammes» désignées
à la vindicte populaire au lendemain
de la révolution islamique de 1979 -
pour avoir accumulé des richesses.
aux dépens des moustazajin (les déshérités),
ou pour avoir été liées à la
famille impériale et au régime du
chah, - il est rentré en Iran il y a
deux ans et affirme ne rien regretter.
IrJe peux apporter à mon pals.
sans souffrir d une compétition eJJrénée.
le fruit de mon expérience. ri/ors
qu'aux Etats-Unis il y a des millions
d'individus comme moi. D'une certaine
manière. quand on est compétent.
on a le sentiment de compter
id », ajoute Hossein, qui, après un
séjour exploratoire en 1988, a fini
par prendre la décision de revenir.
L'Iran, un pays de plus en plus
jeune - la population a doublé
depuis l'avènement de la République
islamique en 1979, passant de 30 à
60 millions, - a besoin de cadres,
pour remettre en marche une administration
et une économie qui ont
subi le choc du démantèlement des
structures impériales, de la guerre
avec l'Irak et de l'inexpérience -
voire, de l'ignorance pohtique - de,
l'équipe de religieux au pouvoir.
A l'occasion d'une toute récente
réunion à New-York des maires des
grandes villes du monde, le maire de
Téhéran a renouvelé, devant quelques
dizaines d'Iraniens installés aux
Etats-Unis, l'invitation à rentrer au
pays pour contribuer à la reconstruction.
Une mission officielle avait
déjà été chargée d'une telle mission
il y a deux ans à New-York et d'autres
en Europe, ce qui avait suscité
les réserves des conservateurs,
inquiets d'un éventuel retour des
taghoutis - un terme qui désignait
au départ les proches du chah et qui
par extension englobe "aujourd'hui
tous les riches.
Selon Hossein, ce sont Ir les
diplômés» qui intéressent surtout les
responsables iraniens Ir parce qu'ils
salient que les riches ne lIeulent reve-
15