Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

REVUE DE PRESSE-PRESS REVIEW-BERHEVOKA ÇAPÊ-RIVISTA STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA."R;
~o
E
.s
c
Q)
I
@
48
rant pour les tracteurs; le pays est en
mesure d'atteindre très rapidement l'autosuffisance
alimentaire. Nous manquons de
fuel et pourtant le Kurdistan est riche en
pétrole. Les puits sont là, mais restent
inexploités parce qu'il manque Une raffinerie.
Les Occidentaux nous refusent cet
équipement au prétexte que ce serait une
atteinte à la souveraineté irakienne. C:est
un peu deux poids, deux mesures" En
effet, Bagdad exploite les champs pétroli-.
fères de Kirkouk, dans la partie du pays
kurde qu'il contrôle. Et tout le monde.sait
qu'embargo ou pas, le pouvoir irakien
vend ses hydrocarbures à la Jordanie.
L'indépendance énergétique, à portée de
main, est la clef de notre développement.
Avec une raffinerie, le pays peut, à très
brève échéance se passer de l'aide internationale.
Une raffinerie, du fuel pour nos tracteurs
et le Kurdistan redevient le riche grenier
qu'il fut dans le passé.
Quelle est la position du voisin turc ?
K.N. La position turque est bien connue.
Ankara qui réprime dans le sang la minorité
kurde de Turquie, est farouchement
hostile à la création d'un Etat kurde à sa
frontière. Ils pèsent de tout leur poids'
diplomatique pour empêcher la reconnaissance
politique du gouvernement
kurde d'Irak. Ils sont écoutés de
Washington, Londres et Paris.
Les Occidentaux considèrent la Turquie
comme un allié indispensable et un relais
important de leur politique dans cette
partie du monde.
Egrainage du blé par les femmes d'Halabla
Tenir
dans. l'incertitude
Deux ans après l'exode kurde, l'action d'EquiLibre
s'est bien développée. Malgré une situation marquée
par la volonté de Saddam de voir If:; étrangers
.décamper du pays et les hésitations de la communauté
internationale.
Les
ONG présentes a!J Kurdistan sont
prises entre marteau et enclume. Le
_ marteau, c'est Saddam Hussein, pris
de la seule envie de voir les étrangers
partir vite pour régler à sa manière le pràblème
kurde. Pour cela, tout est bon, y
compris les attentats contre l'ONU ou les
ONG. L'enclume c'est ['ONU signataire
d'un accord qui accepte la mise en fiches
de l'activité des organisations humanitaires
et spécifie que le matériel des ONG
deviendra, après leur départ, propriété
de l'Etat irakien. EquiLibre et la majorité
des ONG ont refusé de contresigner cet
accord inacceptable. Avec pour conséquence,
temporaire espérons-le, de ne
pas bénéficier des subsides de l'ONU. Par
bonheur, sur le terrain, les choses sont
plus faciles. L'opération "repas chaud" a
débuté aux premiers jours de février et
durera jusqu'à la sortie des classes,
en juin. Les cantines, installées à côté de
45 écoles serviront 29 000 repas par jour.
Financé par la CEE, ce programme a
demandé un important effort d'approvisionnement
en eau des cantines" Nous
avons importé les vivres de Turquie. Mais
tout fonctionne et 200 Kurdes sont salariés
à la préparation des repas. Les forces
de l'U.S. Army nous ont apporté un précieux
concours de 50 000 litres de fuel,
15 000 litres d'essence et 400 tonnes de
nourriture.
Se serrer les coudes
Le matériel des écoles est dérisoire. Les
élèves, très nombreux, suivent les cours
assis à même le sol. Avec l'ONG Medico
International, nous aVQnsmis en route la
fabrication de 4 000 bureaux d'écoliers.
Livrés le 15 février, ils ont été fabriqués
par les menuisiers de l'association des
Kurdes sourds-muets.
Nos contacts avec l'Union des Femmes
Kurdes ont débouché sur un projet d'aide
au reclassement des veuves de guerre et
des plus pauvres des femmes seules. Elles
recevront les rudiments de métiers artisanaux
aptes à assurer leurs besoins financiers.
A côté de cet apprentissage au tissage
et à la broderie, elles pourront sui~re
des cours d'alphabétisation. Sur une
année, nous prévoyons de donner à cent
femmes dans le besoin les moyens de
leur autonomie. Les locaux, fournis par
l'Union des Femmes Kurdes, sont aujourd'hui
réparés par nos soins. Enfin un
projet de collaboration est né, pour réhabiliter
6 orphelinats. Les tâches sont réparties.
La section kurde de "Save The
Children" réparera les 'bâtiments. Handicap
International trouvera le mobilier et
les vêtements. EquiLibre assurera la formation
des équipes éducatives et l'organisation
de colonies de vacances.