14.09.2014 Views

Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

REVUE DE PRESSE-PRESS REVlEW-BERHEVOKA ÇAP~-RMsrA STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASLN ÖZETi<br />

nir que' pour récupérer leurS" biens<br />

confisqués <strong>et</strong> trouver <strong>de</strong>s occasions <strong>de</strong><br />

s'enrichir davantage ». En fait, ces<br />

<strong>de</strong>rniers peuvent rentrer, à la condition<br />

qu'ils n'aient pas été directement<br />

mêlés aux méfaits <strong>de</strong> l'ancien<br />

régime. Leurs investissements éventuels<br />

sont les bienvenus. Quelques<br />

dizaines <strong>de</strong> familles sont bien rentrées.<br />

Les parents sont restés, mais<br />

la plupart <strong>de</strong>s jeunes ont préféré<br />

regagner les pays d'accueil.<br />

Le père <strong>de</strong> Hossein est <strong>de</strong> ceux<br />

qui sont revenus. Il était professeur<br />

<strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine à l'université <strong>de</strong> Téhéràn<br />

<strong>et</strong>, déjà sexagénaire à l'avène-,<br />

ment <strong>de</strong> la république islamique, il<br />

s'était expatrié aux Etats-Unis.<br />

..« Nous sommes engagés dans le pro-<br />

'cessus <strong>de</strong> récupération <strong>de</strong> nos biens,<br />

confisqués essentiellement parce que<br />

nous étions partis. II s'agit d'une<br />

maison qui a été transformée en<br />

école <strong>et</strong> une autre en cantine pour les<br />

enjànts <strong>de</strong>s martyrs» (les hommes<br />

tombés au front) explique Hossein.<br />

« La procédure est longue. Après la<br />

révolution, <strong>de</strong>s dossiers ont été établis<br />

sur les biens confisqués auprès d'une<br />

haute cour islamique. Une fois rentré:<br />

au pays, tout ancien propriétaire qui<br />

te désire peut se présenter <strong>de</strong>vant<br />

c<strong>et</strong>te instance judiciaire, qui l'interrogera<br />

sur les raisons <strong>de</strong> son départ. Il<br />

<strong>de</strong>vra également prouver' ,que les<br />

biens réclamés lui appartiennent <strong>et</strong><br />

qu'il n'est pas coupable. Toutes' ces<br />

conditions remplies, les propriétés<br />

sont restituées. S'il s'agit <strong>de</strong> biens<br />

légués en héritage, <strong>de</strong>s taxes sont<br />

imposées », ajoute Hossein, qui a<br />

bon espoir que la procédure le<br />

concernant aboutira.<br />

Les choses sont un peu plus compliquées<br />

que cela, indique un observateur.<br />

Les propriétés, dans les quartiers<br />

riches du nord <strong>de</strong> Téhéran<br />

notamment, ayant vu leur valeur,<br />

multipliée parfois par cent, les orga-,<br />

nismes qui les occupent veulent<br />

avoir leur part du gâteau. Et si l'on<br />

souhaite accélérer la procédure, il<br />

faut savoir « arroser» généreusement.<br />

L'attachement à <strong>de</strong>s valeurs<br />

,<strong>et</strong> <strong>de</strong>s traditions<br />

-'Sur les quelque trois cent mille<br />

'~adres spécialisés qui ont quitté<br />

J'Iran en 1979 ou dans les premières<br />

années du régime islamique, une<br />

cinquantaine <strong>de</strong> milliers sont rentrés,<br />

notamment d'Europe. «A chaque<br />

soirée on se rend compte qu'il y<br />

a <strong>de</strong> nouveaux venus qui veulent<br />

prendre le pouls, tester la température<br />

<strong>de</strong> l'eau », avant <strong>de</strong> prendre une,<br />

déci~ion définitive, dit Hossein. Certains<br />

auraient pu pourtant continuer<br />

à couler <strong>de</strong>s jours heureux dans leur<br />

pays d'accueil, <strong>de</strong> jouir <strong>de</strong> situations<br />

l;>ienétablies.<br />

Leurs motivations sont diverses,<br />

'mais le dénominateur commun est<br />

est un attachement à une culture,<br />

<strong>de</strong>s traditions, un pays. Ils semblent<br />

indifférents au pouvoir en place,<br />

qui, en tout état <strong>de</strong> cause, ne leur<br />

fait pas peur. Et lorsqu'on leur pose<br />

la question <strong>de</strong> savoir s'ils se sentent<br />

sous surveillance puisqu'ils sont souvent<br />

issus <strong>de</strong>s classes privilégiées<br />

sous le régime impérial <strong>et</strong> en principe<br />

porteurs <strong>de</strong>s « germes» <strong>de</strong> la<br />

culture occi<strong>de</strong>ntale - avec laquelle<br />

« la pensée islamique est incompatible<br />

dans certains cas», selon le prési-<br />

'<strong>de</strong>nt Rafsandjani, - ils répon<strong>de</strong>nt<br />

par la négative.<br />

Quelque chose aurait-il donc<br />

changé en Iran? Ce n'est plus l'Iran<br />

<strong>de</strong>s premières années <strong>de</strong> la révolution<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> la guerre, répon<strong>de</strong>nt bon,<br />

nombre d'entre eux. « La situation a<br />

changé <strong>et</strong> est porteuse <strong>de</strong> nouvelles<br />

évolutions », estime - espoir ou réalité?<br />

- Ali, fils d'une famille <strong>de</strong>'<br />

bazaris, qui n'envisage plus l'avenir'<br />

que dans son pays, bien qu'il ait<br />

vécu près <strong>de</strong> neuf ans à <strong>Paris</strong> où il<br />

gar<strong>de</strong> toujours un p<strong>et</strong>it appartement.<br />

Et puis « nous avons fini par nous<br />

faire à l'idée» d'un régime islamiste.<br />

« C'est "avantage, nous qui changeons<br />

», 'indique Mariam. C<strong>et</strong>te<br />

jeune femme, âgée <strong>de</strong> trente ans<br />

partie pGur la France au début <strong>de</strong> I~<br />

révolution, est rentrée à Téhéran<br />

«parce que c'est là qu'estlajàmille».<br />

Nozanin, elle aussi la trentaine a<br />

regagné la maison paternelle ap~ès<br />

douze ans d'absence. Fille d'un fonctionn~ire<br />

sous l'ancien régime, elle a<br />

travaillé dans <strong>de</strong>ux sociétés américa,ines<br />

à New-York, après ravoir<br />

fait <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> relations internationales.<br />

Elle est aujourd'hui directeur<br />

adjoint <strong>de</strong> l'office chargé du<br />

développement <strong>de</strong> l'île <strong>de</strong> Qeshm -'<br />

la plus ~ran<strong>de</strong> du Golfe, près du<br />

détroit d Ormuz -, où elle est chargée<br />

<strong>de</strong>s contrats internationaux.<br />

Noazin hésite quand on lui<br />

<strong>de</strong>~and.e si sa nouvelle vie lui plaît.<br />

Mais, dlt-elle, «ici on a le sentiment<br />

d'exister », d'être utile. Comme<br />

Mariam, elle a toutefois <strong>de</strong>s difficul-<br />

, tés à «communiquer» avec ceux qui<br />

ne sont jamais partis. Nombreux<br />

sont, en tout cas, les revenants qui"<br />

gar<strong>de</strong>nt une carte <strong>de</strong> séjour dans le<br />

, pays. ~ù ils avaient si longtemps élu<br />

domiCile. A toutes fins utiles.<br />

Une jeunesse avi<strong>de</strong><br />

d'ouverture.<br />

« C'est aussi très frustrant d'être<br />

coupés du 'mon<strong>de</strong>, <strong>de</strong> ne pas avoir<br />

accès à la presse internationale d'en<br />

être réduits à la télévision ~ationale»,<br />

disent-elles. Un sentiment largement<br />

partagé en Iran surtout<br />

:,parmi les jeunes - «c'est peut-être à<br />

'nous <strong>de</strong> rapprocher les <strong>de</strong>ux cultu~es»<br />

oc

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!