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3 / Rénovation urbaine
Le contexte
Le site de la Gare de Rungis (passage
de la Bièvre / lieu-dit La Poterne
des peupliers) est situé sur la “petite
ceinture”, voie ferrée autour de Paris
qui s’inscrivait dans l’emprise de
l’enceinte militaire de Thiers (1840),
elle-même objet, depuis son déclassement,
de nombreuses projections,
mutations et projets.
Après l’abandon du trafic ferroviaire
(les voyageurs en 1934 et les marchandises
dans les années 1990), le
site devient une friche (lieu de squat,
promenades, fêtes…), puis le théâtre
d’occupations temporaires diversifiées
(site d’essai RATP, jardins…). De nombreux
débats et réactions du public
ont lieu quant à son avenir. La Ville et
Réseau Ferré de France passent finalement
un accord sur différents usages
adaptés à chaque tronçon.
L’îlot de 3,8 ha offre l’opportunité de
construire de nouveaux logements
tout en contribuant à une nouvelle
cohésion urbaine entre Paris et les
communes limitrophes. À la fois frontière
et lieu de connexions entre Paris
et les communes limitrophes, lieu de
paysage (vues ; vestiges de la Bièvre,
de l’enceinte, des voies ferrées
et routières ; parcs, jardins et équipements
sportifs issus du projet de
ceinture verte des années 1920) et
lieu d’architecture sociale soumis une
nouvelle fois à la pression foncière et
démographique, cet espace entre dans
une nouvelle phase urbaine et sociale.
Déjà, de nombreuses transformations
sont projetées ou à l’œuvre : ligne de
tramway, densification de la cité universitaire,
Gentilly et les abords du
périphérique…
Habitations à Bon Marché après la démolition de l‘enceinte de Thiers
Le bouleversement de la topographie
et de l’hydrographie du site par la
canalisation de la Bièvre (pollutions
industrielles et rejets urbains) puis le
comblement partiel de sa vallée, ont
contribué à sa déconnexion d’avec la
ville en même temps que se forgeait
une mémoire collective (photographies
d’Eugène Atget). Mais le caractère
aéré et planté du quartier avec les
grands parcs Kellermann et Montsouris,
la cité universitaire, ou encore les
secteurs historiques de pavillonnaire
dense, mettent naturellement le site
au cœur d’une trame verte.
Les riverains, citoyens et associations,
très attentifs, s’impliquent par l’intermédiaire
des dispositifs de concertation.
Après l’impulsion des différentes
associations très actives, le bilan de
concertation pour le plan directeur,
l’élaboration du document de planification
de la Ville de Paris (2002-
2006), c’est le plan local d’urbanisme
qui sera décisif pour que l’opération
soit réalisée selon les principes du
développement durable, volonté exprimée
par le Conseil de Paris.
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© photos : SEMAPA
La friche - occupations temporaires