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2 / Friches et délaissés urbains<br />
Le contexte<br />
Au début des années 1990, la France<br />
décide de fermer ses camps militaires<br />
à Tübingen. Confrontée à un marché<br />
immobilier contraint par la configuration<br />
urbaine existante, la Ville<br />
prend immédiatement la mesure de<br />
l’opportunité foncière et économique<br />
ainsi ouverte. Alors que Tübingen a<br />
longtemps concentré ses efforts sur<br />
la rive nord, elle voit aussi dans ce<br />
projet la possibilité de s’occuper des<br />
quartiers sud, jusqu’alors surnommés<br />
“l’au-delà”.<br />
La ville disposant de 80 % d‘espaces<br />
verts sur son territoire, souhaite en<br />
priorité développer l’espace urbain<br />
pour préserver les espaces ouverts.<br />
La crise économique va renforcer sa<br />
volonté de développer une ville accessible,<br />
mixte, économiquement<br />
diversifiée. Elle entend préserver une<br />
économie de proximité, avec des petits<br />
métiers et des services dans la<br />
ville même.<br />
Le contexte d’étalement urbain et<br />
d‘allongement des distances parcourues<br />
en voiture individuelle, ainsi que<br />
l’attractivité de la maison individuelle<br />
et, a contrario, la mauvaise qualité<br />
des immeubles bâtis dans les années<br />
1970, ne sont pas favorables.<br />
Le type d’occupation des sols sur la<br />
rive sud du Neckar, dans le secteur<br />
de la gare, ne constitue pas un environnement<br />
commercialement propice<br />
à la réalisation de logements. Les<br />
quartiers sud sont depuis longtemps<br />
une zone militaire, avec des casernes,<br />
leurs zones d’isolement, et leurs<br />
nuisances (tirs…). Dans les années<br />
1950 et 1960, leur développement se<br />
fait par accumulation, concentrant<br />
industries, dépôts, magasins à faible<br />
valeur ajoutée, desservis par de<br />
grands axes.<br />
Ces facteurs négatifs susciteront la<br />
réticence des promoteurs privés et du<br />
secteur bancaire en amont de l’opération<br />
initiale prévue dans le Französisches<br />
Viertel, site de l’ancienne<br />
caserne française, et dans le quartier<br />
Hindenburg, loin des besoins de la<br />
ville et des habitants.<br />
Les quartiers sud ont développé une<br />
identité multiculturelle tolérante,<br />
avec une forte proportion d’immigrés<br />
Elle entend préserver<br />
une économie de<br />
proximité, avec<br />
des petits métiers<br />
et des services dans<br />
la ville même.<br />
ancrés, de demandeurs d’asile, de chômeurs<br />
et de personnes vulnérables.<br />
Une capacité d’initiative citoyenne<br />
s’est construite devant les difficultés<br />
rencontrées, avec une mobilisation<br />
importante sur les questions de circulation<br />
intensive et d’accessibilité,<br />
de qualité de vie, de pollution de<br />
l’eau, d’usage des bâtiments militaires<br />
à l’abandon. Cette population<br />
sera sollicitée pour l’élaboration du<br />
plan directeur.<br />
Cette situation va transformer les<br />
conditions de lancement de l‘opération<br />
ainsi que son mode de production.<br />
Quartier Français, partie de “l’au-delà”<br />
© Ville de Tübingen<br />
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