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l'evolution des modeles et roles feminins dans la societe congolaise ...

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-239-<br />

D'où le souci <strong>des</strong> femmes proches du modèle de tout faire<br />

pour que le père "ne parle pas mal", car disent-elles: "si <strong>la</strong><br />

femme s'entête, prend les enfants <strong>et</strong> s'en va, <strong>la</strong> santé <strong>des</strong><br />

enfants est en jeu" Ici <strong>la</strong> soumission <strong>des</strong> femmes ou leur<br />

apparente soumission, leur stratégie renvoie aux fondements mêmes<br />

d'une conception de <strong>la</strong> vie, de l'ordre du monde, qui renvoit à<br />

un autre système de pensée, <strong>la</strong> fonction de père reste sacrée<br />

tandis que celle-ci se désacralise chez les autres.<br />

L'insistance <strong>des</strong> femmes plus âgées auprès <strong>des</strong> plus jeunes<br />

sur <strong>la</strong> nécessité de reconnaître <strong>la</strong> préeminence de l'homme, sur<br />

le fait que <strong>la</strong> "force de <strong>la</strong> femme c'est l'homme", qu'une femme<br />

quelle que soit sa réussite doit m<strong>et</strong>tre l'homme en al~nt, est<br />

directement l'écho de <strong>la</strong> pensée BANTOUE selon <strong>la</strong>quelle :<br />

" Les créatures gardent entre elles un lien de<br />

causalité qui relie <strong>la</strong> créature au créateur ( ••• )<br />

L'enfant même adulte, demeurera toujours pour les<br />

BANTOUS, un homme, une force, une dépendance causale,<br />

une subordination ontologique <strong>des</strong> forces qui sont père<br />

<strong>et</strong> mère. <strong>la</strong> force aînée domine toujours <strong>la</strong> force<br />

puinée, elle continue à exercer sa force vitale sur<br />

elle. c'est ce rapport au niveau de l'être qui<br />

explique l'extrême importance psychologique de <strong>la</strong><br />

personne <strong>et</strong> de l'iamge du père."<br />

La force aînée est celle de l' homme, <strong>et</strong> <strong>la</strong> force puinée<br />

celle de <strong>la</strong> femme. C'est <strong>dans</strong> c<strong>et</strong>te perspective qu'il faut<br />

comprendre <strong>la</strong> subordination <strong>des</strong> femmes proches du modèle<br />

traditionnel. La désacralisation de l'image <strong>et</strong> de <strong>la</strong> fonction du<br />

père explique aussi en partie chez les plus jeunes <strong>et</strong> chez les<br />

femmes sco<strong>la</strong>risées, <strong>la</strong> contestation <strong>et</strong> <strong>la</strong> remise en cause de ce<br />

qui constituait les fondements de l'autorité masculine, <strong>et</strong> sa<br />

préeminence sur <strong>la</strong> femme <strong>dans</strong> <strong>la</strong> société traditionnelle.<br />

c'est ici que les propos de l'une de nos interlocutrices du<br />

groupe B prennent tout leur sens. En eff<strong>et</strong>, celle-ci pour<br />

caractériser les différences existant entre elle <strong>et</strong> les femmes<br />

_ du groupe A précisait que ce sont: "les femmes qui prennent le<br />

risque d'être <strong>des</strong> hommes tout en étant <strong>des</strong> femmes." Nous pensons<br />

pouvoLr éc<strong>la</strong>irer ces propos quelque peu ambigus en précisant que<br />

pour-· notre interlocutrice, ici <strong>la</strong> femme étant une force<br />

"inférieure", prend le "risque" d'assumer <strong>des</strong> responsabilités que<br />

sa "force" ne lui perm<strong>et</strong>tra peut être pas d'assumer.<br />

163_p . ERNY, op déjà cité P.112.

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