<strong>sur</strong>prenant <strong>de</strong> constater que Monsieur le Préf<strong>et</strong> prennent <strong>de</strong>s me<strong>sur</strong>es contestab<strong>les</strong> quand <strong>les</strong>imple respect <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi lui perm<strong>et</strong>trait <strong>de</strong> limiter bien plus sûrement le risque <strong>de</strong> voir unnouvel ours tué au cours d’une battue.« En eff<strong>et</strong>, <strong>les</strong> artic<strong>les</strong> R. 222-65 à R. 222-68 du CE spécifient que :« La superficieminimale <strong>de</strong> <strong>la</strong> réserve <strong>de</strong> l’ACCA sera d’un dixième <strong>de</strong> <strong>la</strong> superficie totale <strong>de</strong> son territoire.Elle sera constituée <strong>dans</strong> <strong>de</strong>s parties du territoire <strong>de</strong> chasse adaptée aux espèces <strong>de</strong> gibier àprotéger <strong>et</strong> établies <strong>de</strong> manière à as<strong>sur</strong>er le respect <strong>de</strong>s propriétés, <strong>de</strong>s récoltes ou p<strong>la</strong>ntationsdiverses. ». Or <strong>la</strong> commune <strong>de</strong> Borce où a été créée une ACCA le 24/08/77 n’a mis aucunezone <strong>de</strong> son territoire <strong>de</strong> chasse en réserve. Le motif avancé est qu’une partie du territoire <strong>de</strong><strong>la</strong> commune est en zone centrale du PNPO <strong>et</strong> que <strong>la</strong> chasse y est interdite. Cependant, <strong>la</strong>création <strong>de</strong> l’ACCA <strong>de</strong> Borce est postérieure à celle du PNPO. Son « territoire <strong>de</strong> chasse » nepeut donc en aucun cas, prendre en compte <strong>la</strong> zone centrale du PNPO. Par ailleurs, on sait quelors <strong>de</strong> <strong>la</strong> négociation ayant conduit à <strong>la</strong> délimitation du PNPO, <strong>les</strong> exigences <strong>de</strong>s chasseursavaient été <strong>la</strong>rgement re<strong>la</strong>yés par <strong>les</strong> élus locaux. Les communes d’Urdos <strong>et</strong> Etsaut ont, el<strong>les</strong>,p<strong>la</strong>cé leurs réserves d’ACCA à l’intérieur <strong>de</strong>s <strong>la</strong> zone centrale du PNPO. Ici encore, <strong>les</strong>ACCA ayant été créées respectivement en 1977 <strong>et</strong> 1978, c'est-à-dire après <strong>la</strong> création duPNPO, el<strong>les</strong> ne peuvent prétendre que <strong>la</strong> zone centrale fasse partie <strong>de</strong> leur « territoire <strong>de</strong>chasse » alors que toute activité cynégétique y est prohibée.« Enfin, <strong>la</strong> commune <strong>de</strong> Laruns n’a p<strong>la</strong>cé que 3.5% <strong>de</strong> son territoire <strong>de</strong> chasse en réserveau lieu <strong>de</strong>s 10% réglementaire.« L’insuffisance <strong>de</strong>s réserves <strong>de</strong> chasse <strong>de</strong>s ACCA <strong>de</strong> ces quatre communes justifiel’illégalité <strong>de</strong> l’arrêté attaqué car celui-ci autorise <strong>la</strong> pratique cynégétique sans que soientrespectées <strong>les</strong> injonctions <strong>de</strong>s artic<strong>les</strong> R.222-65 à R.222-68 du CE concernant <strong>les</strong> réservesd’ACCA. Fait aggravant, c’est <strong>sur</strong> le territoire <strong>de</strong> chasse <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> ces communes qu’ont étéabattues <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières ourses lors <strong>de</strong> battues au sanglier.« Par ailleurs, <strong>les</strong> artic<strong>les</strong> R. 222-65 à R. 222-68 du CE précisent que <strong>les</strong> réservesd’ACCA doivent être constituées : « <strong>dans</strong> <strong>de</strong>s parties du territoire <strong>de</strong> chasse adaptées auxespèces <strong>de</strong> gibier à protéger. » Or <strong>la</strong> jurispru<strong>de</strong>nce c<strong>la</strong>sse l’ours parmi <strong>les</strong> espèces gibiers. Eneff<strong>et</strong>, <strong>la</strong> Cour <strong>de</strong> Cassation, par un arrêt du 12 octobre 1994 estimait que : « constituent ungibier, au sens <strong>de</strong> <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion <strong>sur</strong> <strong>la</strong> chasse, <strong>les</strong> animaux sans maître appartenant à uneespèce non domestique, fut-elle protégée, vivant à l’état sauvage. ».« Pour maintenir <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion d’ours sauvages à un niveau correspondant aux exigencesécologiques, <strong>les</strong> engagements internationaux auxquels <strong>la</strong> France est partie imposentexplicitement aux Etats <strong>de</strong> prendre <strong>les</strong> me<strong>sur</strong>es nécessaires.« La mise en p<strong>la</strong>ce d’un véritable p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> conservation est rendu d’autant plus nécessaireque si l’ours n’est, à travers le mon<strong>de</strong>, répertorié qu’au titre d’espèce en danger (catégorie E<strong>dans</strong> le c<strong>la</strong>ssement UICN), il est, <strong>dans</strong> certains pays d’Europe <strong>de</strong> l’ouest, dont <strong>la</strong> France,considéré comme espèce menacée d’extinction. Il est d’ailleurs c<strong>la</strong>ssé <strong>dans</strong> <strong>la</strong> catégoried’espèce prioritaire au titre <strong>de</strong> <strong>la</strong> « directive habitats ».« La <strong>de</strong>struction par <strong>de</strong>ux chasseurs au cours <strong>de</strong> battues aux sangliers <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnièresourses <strong>de</strong> <strong>la</strong> souche pyrénéenne en 1994 <strong>et</strong> 2004 démontre que l’activité cynégétique a bien eu« une inci<strong>de</strong>nce négative importante » <strong>sur</strong> l’espèce ours brun. Il est donc du <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> <strong>la</strong>108
France <strong>de</strong> prendre « <strong>les</strong> me<strong>sur</strong>es <strong>de</strong> conservation nécessaires » pour éviter <strong>de</strong> nouvel<strong>les</strong><strong>de</strong>structions d’ours.« La disposition mentionnant l’obligation <strong>de</strong> déc<strong>la</strong>rer <strong>les</strong> battues à l’ONCFS 72 heuresavant <strong>la</strong> chasse <strong>dans</strong> <strong>les</strong> zones <strong>et</strong> pour <strong>les</strong> pério<strong>de</strong>s déterminées <strong>sur</strong> <strong>les</strong> cartes annexées àl’arrêté a déjà démontré son inefficacité. En eff<strong>et</strong>, ce <strong>de</strong>rnier dispositif est basé <strong>sur</strong>l’information donnée aux chasseurs <strong>de</strong> l’éventuelle présence d’un ours <strong>dans</strong> le secteur où estprévu <strong>la</strong> battue afin d’espérer sa suspension. Or, <strong>la</strong> triste expérience <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> l’ourse« Cannelle » démontre que, bien qu’avertis <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te femelle <strong>et</strong> <strong>de</strong> son p<strong>et</strong>it le 31octobre 2004, <strong>les</strong> chasseurs d’Urdos ont maintenu <strong>la</strong> battue prévue le len<strong>de</strong>main, ce qui aconduit à <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> l’animal. »L’audience du Tribunal administratif <strong>de</strong> PauLes recours <strong>de</strong> <strong>la</strong> S.E.P.A.N.S.O.-Béarn (saisons <strong>de</strong> chasse 2005-2006, 2006-2007,2007-2008) sont passés en audience le jeudi 13 mars <strong>de</strong>rnier <strong>de</strong>vant le T.A. <strong>de</strong> Pau, réuniexceptionnellement en séance plénière, ce qui a <strong>sur</strong>pris toutes <strong>les</strong> parties en cause.Le commissaire du gouvernement a prononcé <strong>de</strong>s conclusions très motivées <strong>de</strong>mandantl’annu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s arrêtés attaqués. Il a notamment précisé que l’annonce téléphonique <strong>de</strong> <strong>la</strong>présence d’une ourse suitée <strong>dans</strong> un secteur ne perm<strong>et</strong>tait pas d’empêcher une battue <strong>dans</strong> <strong>les</strong>zones dites "consensuel<strong>les</strong>". En outre, il a insisté <strong>sur</strong> l’absence <strong>de</strong> prise en compte <strong>de</strong> <strong>la</strong>perturbation pour <strong>de</strong>s ours non suitées, notamment pour <strong>de</strong>s ourses gestantes dont on sait que<strong>les</strong> dérangements répétés peuvent empêchés <strong>la</strong> naissance du ou <strong>de</strong>s jeunes.Le jugement du T.A. <strong>de</strong> Pau du 27 mars 2008, rendu en formation plénièreLe Tribunal rappelle tout d’abord l’application <strong>de</strong> <strong>la</strong> directive dite Habitats <strong>et</strong>notamment son article 12 (point 1 a) <strong>et</strong> b) puis point 4 a)). Ces dispositions visent <strong>la</strong><strong>protection</strong> stricte <strong>de</strong>s espèces <strong>de</strong> l’annexe IV (l’ours en fait partie) <strong>et</strong> <strong>la</strong> perturbationintentionnelle <strong>de</strong> ces espèces, notamment durant <strong>les</strong> pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> reproduction, <strong>de</strong> dépendance<strong>et</strong> d’hibernation.Il ajoute « qu’il appartient aux autorités administratives nationa<strong>les</strong>, sous le contrôle dujuge, d’exercer <strong>les</strong> pouvoirs qui leur sont conférés par <strong>la</strong> loi en donnant à celle-ci, <strong>dans</strong> tous<strong>les</strong> cas où elle se trouve <strong>dans</strong> le champ d’application d’une règle communautaire, uneinterprétation qui soit conforme au droit communautaire ; que <strong>la</strong> Cour <strong>de</strong> justice <strong>de</strong>sCommunautés européennes a jugé (Arrêt C-103/00 du 30 janvier 2002) que, pour éviter <strong>la</strong>perturbation intentionnelle d’une espèce protégée, <strong>les</strong> Etats <strong>de</strong>vaient prendre toutes « <strong>les</strong>me<strong>sur</strong>es concrètes nécessaires ».Ayant rappelé que l’ours figure parmi <strong>les</strong> espèces protégées <strong>sur</strong> le territoire national,ayant rappelé aussi <strong>les</strong> différentes dispositions visant à <strong>la</strong> conservation <strong>de</strong> l’ours, contenues<strong>dans</strong> <strong>les</strong> trois arrêtés déférés, le T.A. poursuit :« Considérant qu’il ressort <strong>de</strong>s pièces du dossier d’une part qu’un très p<strong>et</strong>it nombred’ours pyrénéens subsisterait <strong>dans</strong> le département <strong>de</strong>s Pyrénées-At<strong>la</strong>ntiques, d’autre part que<strong>la</strong> battue collective est un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> chasse très perturbant pour l’ours, dérangé <strong>dans</strong> sa pério<strong>de</strong><strong>de</strong> pré-hibernation ou pendant son hibernation elle-même <strong>et</strong> exposé par ailleurs à c<strong>et</strong>teoccasion à une mort acci<strong>de</strong>ntelle ;109
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Rapport de Stéphan Carbonnaux comm
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Cliché n° 1. Forêt primaire en S
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Brisons quelques tabous :- la civil
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« Une forêt sans ours n’est pas
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Bouchet, la principale raison de la
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Le Parc ne sait que faire pour prot
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1978. Publication du rapport L’ou
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1984. Le "Plan Ours" est lancé par
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Jean Lassalle, conseiller général
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octobre 1992, rende sa décision et
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27 mai. Une "Marche pour l’ours"
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LA MORT DES DERNIERS OURS DES PYREN
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venir que des Pyrénées (la logiqu
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1994. En novembre, lors d’une bat
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paysans pour tuer les sangliers : e
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Baylaucq écrivait : « L'ours brun
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