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Rapport historique et prospectif sur la protection de l'ours dans les ...

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Les parcs nationaux ne sont pas en reste, à commencer par celui <strong>de</strong>s Pyrénées. RouchdyKbaier, ex-directeur du Parc national <strong>de</strong>s Pyrénées ne cessait <strong>de</strong> dire <strong>de</strong> son côté que <strong>les</strong>bergers sont <strong>les</strong> premiers écologistes, sans jamais bien sûr définir ce qu’il entendait parl’écologie. Les pratiques pastora<strong>les</strong> sont d’ailleurs permises <strong>dans</strong> <strong>les</strong> zones centra<strong>les</strong> <strong>de</strong>s parcsnationaux qui sont en France <strong>les</strong> territoires <strong>les</strong> plus protégés… <strong>sur</strong> le papier. C’est ainsi quecertains secteurs comme le cirque d’Anéou (vallée d’Ossau) connaissent <strong>de</strong>s chargesexcessives si bien que certains gar<strong>de</strong>s <strong>et</strong> montagnards qualifient le Parc national <strong>de</strong>s Pyrénées<strong>de</strong> "Parc à moutons".Dans <strong>les</strong> Pyrénées, comme ailleurs <strong>sur</strong> le territoire national, il existe désormais uneprime herbagère agro-environnementale, dite PHAE 2, fruit d’un règlement communautaire<strong>sur</strong> <strong>les</strong> me<strong>sur</strong>es agro-environnementa<strong>les</strong> <strong>et</strong> le soutien au développement rural. L’objectif <strong>de</strong>c<strong>et</strong>te prime est le maintien <strong>de</strong> prairies à gestion extensive en p<strong>la</strong>ine <strong>et</strong> en montagne, afin <strong>de</strong>conserver une certaine biodiversité, d’améliorer <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s eaux, <strong>de</strong> lutter contre l’érosion<strong>et</strong> <strong>de</strong> maintenir <strong>de</strong>s paysages ouverts. Elle est versée ou non en fonction du taux <strong>de</strong>spécialisation herbagère <strong>de</strong>s exploitations, du taux <strong>de</strong> chargement <strong>de</strong> l’exploitation. Un certainnombre <strong>de</strong> pratiques (<strong>la</strong>bour, désherbage chimique, <strong>et</strong>c.) sont précisés ou interdits. C’est àl’exploitant d’indiquer <strong>les</strong> éléments <strong>de</strong> biodiversité <strong>de</strong> son terrain : milieux situés en zoneNatura 2000, vergers <strong>de</strong> haute-tige, tourbières, haies, arbres isolés, mares, mur<strong>et</strong>s, <strong>et</strong>c. Il serar<strong>et</strong>enu si <strong>les</strong> éléments <strong>de</strong> biodiversité r<strong>et</strong>enus correspon<strong>de</strong>nt à 20% au moins <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>sur</strong>faceengagée. Pour atteindre un tel seuil, <strong>de</strong>s compensations sont permises comme <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntations<strong>de</strong> haies. La <strong>de</strong>struction d’éléments <strong>de</strong> biodiversité n’est sanctionnée que lorsqu’elle atteint unhectare.Si toutes <strong>les</strong> conditions sont remplies, l’exploitant recevra pendant 5 ans 76 ou 45euros/hectare selon <strong>la</strong> productivité <strong>de</strong>s <strong>sur</strong>faces. Pour l’année 2008, 2 400 dossiers sontpotentiellement éligib<strong>les</strong>. Notons qu’un certain nombre d’éleveurs ne déposeront pas <strong>de</strong>dossier en raison d’un dépassement <strong>de</strong>s doses <strong>de</strong> fertilisation. Des contrô<strong>les</strong> <strong>de</strong> terrain sontprévus sans qu’on ne connaisse leur ampleur 83 . Remarquons d’emblée que <strong>les</strong> promoteurs <strong>de</strong>sme<strong>sur</strong>es agro-environnementa<strong>les</strong> évoquent <strong>la</strong> défense <strong>de</strong> <strong>la</strong> biodiversité, sans pour autantpréciser qu’ils <strong>la</strong> réservent <strong>de</strong> fait à certaines espèces bien précises.À <strong>la</strong> question : « L’agriculture <strong>de</strong> montagne serait-elle plutôt favorable ou défavorable à<strong>la</strong> biodiversité ? » Véronique P<strong>la</strong>ige, chargé <strong>de</strong> mission « milieux naturels <strong>et</strong> paysages » auParc national <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vanoise, répond : « Ni l’un, ni l’autre ! Ce discours est faux <strong>et</strong> <strong>sur</strong>toutréducteur. Tout dépend <strong>de</strong>s pratiques. » Le niveau <strong>de</strong> fertilisation <strong>et</strong> <strong>la</strong> date <strong>de</strong> fauche sontalors déterminants. Dans notre pays, <strong>les</strong> fameuses PHAE 2 ne traitent malheureusement leproblème qu’à ses marges. Citons d’une part le constat du naturaliste auvergnat Jean-PierreDulphy : « <strong>la</strong> biodiversité qui accompagne <strong>les</strong> territoires dédiés aux productions agrico<strong>les</strong> estimportante à considérer car elle représente un enjeu important (<strong>sur</strong>faces élevées) même si <strong>les</strong><strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> beaucoup d’espèces sont faib<strong>les</strong>. Par ailleurs, c<strong>et</strong>te avifaune est maintenant <strong>de</strong> plusen plus menacée par l’intensification <strong>de</strong>s pratiques. 84 » Le constat <strong>de</strong> J.-P. Dulphy estd’ailleurs partagé par <strong>de</strong> très nombreux naturalistes français <strong>et</strong> européens. Ainsi Jean-FrançoisTerrasse, ornithologue <strong>de</strong> réputation internationale, observe <strong>de</strong>puis quelques décennies <strong>la</strong>chute <strong>de</strong>s effectifs <strong>de</strong> nombreuses espèces liées aux milieux agrico<strong>les</strong> extensifs <strong>de</strong>s Causses(comm. pers.). Il en est <strong>de</strong> même <strong>dans</strong> d’autres pays d’Europe. Les ornithologues slovènes quiétudient le traqu<strong>et</strong> tarier, un p<strong>et</strong>it passereau typique <strong>de</strong>s prairies <strong>de</strong> fauche, partent désormais83 Communication téléphonique avec Madame Martins du Service <strong>de</strong> l’économie agricole à <strong>la</strong> D.D.A.F. <strong>de</strong>sPyrénées-At<strong>la</strong>ntiques, notice d’information PHA2 campagne 2008.84 « Note <strong>sur</strong> l’avifaune présente <strong>dans</strong> une zone ouverte d’élevage située à 1 000 mètres d’altitu<strong>de</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> Puy<strong>de</strong>-Dôme(Auvergne) » in Le Grand-Duc, n°70, juin 2007.59

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