10.07.2015 Views

Rapport historique et prospectif sur la protection de l'ours dans les ...

Rapport historique et prospectif sur la protection de l'ours dans les ...

Rapport historique et prospectif sur la protection de l'ours dans les ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

qui, au début du printemps entre autre, s’approchent <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>ges, chipent une brebis s’ils lepeuvent, attaquent <strong>de</strong>s ruches (l’ancien rucher du curé à Urdos (Aspe), situé <strong>sur</strong> le tunnel <strong>de</strong> <strong>la</strong>voie ferrée en contrebas <strong>de</strong> <strong>la</strong> douane, était connu pour être visité par Martin), ou vont auxarbres fruitiers. Gérard Caussimont rapporte plusieurs <strong>de</strong> ces témoignages 157 . Celui parexemple d’un ours jugé téméraire : « Le Parc national cite le cas <strong>de</strong> l’ours qui a pénétré à <strong>la</strong>tombée <strong>de</strong> <strong>la</strong> nuit <strong>dans</strong> <strong>la</strong> cour <strong>de</strong> <strong>la</strong> ferme, il se saisit d’une brebis <strong>et</strong> disparut avant quepersonne n’ait eu le temps <strong>de</strong> réagir. » Ou celui-ci : « Le 10 juin 1982, un ourson <strong>de</strong> l’anné<strong>et</strong>raverse le vil<strong>la</strong>ge d’Aydius en plein jour, à 16 heures <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion ébahie. » Et encorecelui-ci qui passerait aujourd’hui aux yeux <strong>de</strong> certains comme une agression intolérable : « À<strong>la</strong> mi-novembre 1961, à Lées-Athas, <strong>de</strong>ux oursons avaient pénétré <strong>dans</strong> une cabane par unefenêtre <strong>et</strong> avaient dégusté <strong>de</strong>ux morues salées <strong>et</strong> une ventrèche. 158 »Les dépôts d’ordures ont toujours <strong>et</strong> attireront toujours <strong>les</strong> ours <strong>et</strong> quantité <strong>de</strong> bêtessauvages opportunistes <strong>dans</strong> leur recherche <strong>de</strong> nourriture, à l’image <strong>de</strong> l’homme. Les ours <strong>de</strong>sAsturies, qui sont <strong>les</strong> ours <strong>les</strong> plus proches <strong>de</strong> <strong>la</strong> lignée pyrénéenne, n’agissent pas autrement(lire ci-<strong>de</strong>ssous). Les ours <strong>de</strong> Slovénie itou. Pour mémoire : « À Lhers <strong>et</strong> à Lescun, un p<strong>et</strong>itours noir avait pris l’habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> capturer <strong>de</strong>s brebis à côté <strong>de</strong>s fermes, <strong>de</strong> fréquenter <strong>la</strong>décharge du vil<strong>la</strong>ge. Répétant plusieurs fois ses tentatives d’attaques près d’une ferme, i<strong>la</strong>urait été tué… en 1987. »Quelques éléments <strong>sur</strong> l’ours <strong>dans</strong> <strong>la</strong> Cordillère cantabriqueLa comparaison avec <strong>la</strong> Cordillère cantabrique que fait l’E.T.O. est en eff<strong>et</strong> une trèsbonne entrée en matière. C<strong>et</strong>te chaîne <strong>de</strong> montagne poursuit <strong>les</strong> Pyrénées jusqu’à <strong>la</strong> Galice (onparle d’axe pyrénéo-cantabrique), <strong>et</strong> par bien <strong>de</strong>s aspects écologiques <strong>et</strong> humains, elle rappelle<strong>les</strong> Pyrénées. Une même culture s’y est exprimée il y a <strong>de</strong>s millénaires qui a notammentproduit <strong>les</strong> merveilleux chefs d’œuvre <strong>de</strong> l’art pariétal franco-cantabrique. Depuis TitoBustillo, Altamira, Ekain, Isturits-Oxocelhaya, jusqu’à Niaux en Ariège, pour ne citer que <strong>de</strong>grands noms, <strong>les</strong> hommes paléolithiques, ancêtres <strong>de</strong>s Pyrénéens, ont représenté un bestiaireextraordinaire, parmi lequel l’ours avait manifestement une p<strong>la</strong>ce privilégiée.Les ours <strong>de</strong>s Cantabriques sont séparés en <strong>de</strong>ux noyaux <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion distants d’unequarantaine <strong>de</strong> kilomètres avec très peu d’échanges entre eux. Le noyau oriental, le plusproche <strong>de</strong> chez nous, couvre une toute p<strong>et</strong>ite partie <strong>de</strong>s Asturias, l’extrême sud-ouest <strong>de</strong>Cantabria, le nord <strong>de</strong> Palencia <strong>et</strong> le nord-est <strong>de</strong> Le?n, soit 20 à 30 ours pour 2 100 kilomètrescarrés.Le noyau occi<strong>de</strong>ntal qui s’étend <strong>sur</strong>tout en Asturias, au nord-ouest <strong>de</strong> Le?n <strong>et</strong> <strong>sur</strong> un<strong>et</strong>oute p<strong>et</strong>ite portion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Galice, compte 100 à 120 ours <strong>sur</strong> 2 800 kilomètres carrés. Pourmémoire, <strong>les</strong> Pyrénées abritent une p<strong>et</strong>ite vingtaine d’ours… Dans <strong>la</strong> partie asturienne,plusieurs dizaines d’ours dont une trentaine <strong>de</strong> femel<strong>les</strong> reproductrices vivent <strong>sur</strong> un territoirelong d’environ 85 kilomètres <strong>et</strong> jamais plus <strong>la</strong>rge que 50 kilomètres. Sur c<strong>et</strong> espace, on trouve19 concejos (une entité typiquement asturienne qui regroupe plusieurs vil<strong>la</strong>ges) <strong>et</strong> 75 000habitants. L’élevage est <strong>sur</strong>tout celui <strong>de</strong>s bovins (races loca<strong>les</strong>), quelques milliers <strong>de</strong> moutonstranshument <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> province <strong>de</strong> Sa<strong>la</strong>manca, <strong>et</strong> on trouve <strong>de</strong> p<strong>et</strong>its troupeaux <strong>de</strong> moutonsautour <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>ges presque toujours gardés par <strong>de</strong>s grands chiens, <strong>les</strong> mastínes, qui <strong>les</strong>protègent <strong>de</strong>s loups. Les dégâts causés par <strong>les</strong> ours sont très faib<strong>les</strong> <strong>et</strong> touchent <strong>sur</strong>tout <strong>les</strong>ruches.157 Avec le naturaliste, <strong>sur</strong> <strong>les</strong> pas <strong>de</strong> l’ours brun <strong>de</strong>s Pyrénées, F.I.E.P. <strong>et</strong> Loubatières, 1997, pp. 170-171.158 Témoignage extrait d’un numéro <strong>de</strong> <strong>la</strong> revue Pyrénées, 1962, cité par G. Caussimont.118

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!