plus au sud, au Monténégro, pour trouver <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nsités autrefois "norma<strong>les</strong>" <strong>dans</strong> leur pays(commentaire <strong>de</strong> Cyril Schönbächler, naturaliste suisse, contractuel au Muséum <strong>de</strong> Genève).Pour conclure, nous estimons que <strong>les</strong> gestionnaires d’espaces naturels <strong>de</strong>vraientreconnaître que, <strong>dans</strong> <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s cas, <strong>la</strong> défense <strong>de</strong> milieux dits ouverts au moyen dupastoralisme ressort <strong>de</strong> considérations culturel<strong>les</strong> <strong>et</strong> non écologiques. Il n’est pas gênant <strong>de</strong>conserver <strong>de</strong>s pelouses sèches, <strong>de</strong>s estives, <strong>de</strong>s prairies si nous adm<strong>et</strong>tons que leur sauvegar<strong>de</strong>est avant tout une volonté <strong>de</strong> jouir <strong>de</strong> ces paysages avec <strong>la</strong> faune <strong>et</strong> <strong>la</strong> flore qui sont associées.La position ultrapastorale en matière <strong>de</strong> biodiversitéNous appelons ultrapastoraux <strong>les</strong> groupes d’éleveurs, rejoints par d’autres catégoriessocio-économiques, qui excluent toute nature réellement sauvage <strong>dans</strong> <strong>les</strong> Pyrénées. Ilsagissent pour voir reconnaître l'incompatibilité entre <strong>la</strong> présence <strong>de</strong>s prédateurs <strong>et</strong> le maintiend'un pastoralisme qu’ils appellent durable, rej<strong>et</strong>tent par conséquent le renforcement <strong>de</strong> <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tion d’ours d’origine slovène, refusent par avance le r<strong>et</strong>our naturel <strong>de</strong>s loups,s’inquiètent <strong>de</strong> l’abandon <strong>de</strong>s terres cultivées ou <strong>la</strong>bourées qui s’enfrichent <strong>et</strong> reviennent à <strong>la</strong>forêt. Face à c<strong>et</strong> « ensauvagement » mortifère à leurs yeux, ils défen<strong>de</strong>nt une nouvelle allianceentre l’homme <strong>et</strong> <strong>la</strong> montagne où l’animal domestique primera toujours <strong>sur</strong> le sauvage. Unelecture <strong>de</strong> leur prose indique une forte proximité avec <strong>les</strong> thèmes chers au nouveau ChassePêche Nature Traditions (C.P.N.T.) <strong>de</strong> M. Frédéric Nihous, établi <strong>dans</strong> <strong>les</strong> Pyrénées-At<strong>la</strong>ntiques, tout comme son maître à penser, Jean Saint-Josse. On <strong>les</strong> reconnaît aussi à leurforte propension <strong>de</strong> qualifier leurs adversaires <strong>de</strong> Talibans !Les principaux groupes ultrapastoraux <strong>de</strong>s Pyrénées sont :- l'Association pour <strong>la</strong> sauvegar<strong>de</strong> du patrimoine d'Ariège-Pyrénées (A.S.P.A.P.), Foix,présidée par Philippe Lacube, animée par Magali Boniface,- l'Association pour <strong>la</strong> sauvegar<strong>de</strong> du patrimoine pyrénéen (A.S.P.P. 65), Argelès-Gazost, présidée par Marie-Lise Broueilh,- l'Association <strong>de</strong> défense <strong>de</strong> l'i<strong>de</strong>ntité pyrénéenne (A.D.I.P.), Haute-Garonne, dont leprési<strong>de</strong>nt est Francis A<strong>de</strong>r,- <strong>la</strong> Fédération transpyrénéenne <strong>de</strong>s éleveurs <strong>de</strong> montagne <strong>de</strong>s Pyrénées-At<strong>la</strong>ntiques(Laruns, 64), présidée par Jean-Pierre Pommiès,- <strong>et</strong> le comité <strong>de</strong> défense contre <strong>la</strong> réintroduction d’ours (Laruns, 64), dont <strong>la</strong> secrétairegénérale est Madé Maylin.Ces groupes sont fédérés au sein <strong>de</strong> l'Association pour le développement durable <strong>de</strong>l'i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong>s Pyrénées. L’A.D.D.I.P., créée en 2000, a son siège à <strong>la</strong> Fédération pastorale <strong>de</strong>l‘Ariège à foix. Elle est présidée par Philippe Lacube. Son vice-prési<strong>de</strong>nt est Pierre CazassusLacouzatte <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fédération <strong>de</strong>s éleveurs transhumants (64), son secrétaire Francis A<strong>de</strong>r <strong>et</strong>elle dispose d’une chargée <strong>de</strong> mission en <strong>la</strong> personne <strong>de</strong> Marie-Lise Broueilh. Ajoutons que <strong>la</strong>Fédération pastorale <strong>de</strong> l’Ariège est présidée par M. Jean Rouch, par ailleurs maire <strong>de</strong> <strong>la</strong>commune ariégeoise d’Alzen, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté <strong>de</strong> communes du Séronnais,conseiller général <strong>de</strong> La Basti<strong>de</strong> <strong>de</strong> Sérou, prési<strong>de</strong>nt du Syndicat <strong>de</strong> préfiguration du Parcnaturel régional d’Ariège <strong>et</strong>, bien évi<strong>de</strong>mment, proche d’Augustin Bonrepaux, hommepolitique très influent <strong>de</strong> l’Ariège, ancien député (1981-2007) <strong>et</strong> prési<strong>de</strong>nt du conseil général.Le directeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fédération pastorale est Jean-François Rummens qui nous accompagnaitlors du séjour officiel en Trentin (Italie du Nord) organisé par l’Etat au mois <strong>de</strong> décembre2007. M. Rummens est également directeur du service « Espace rural » au conseil général.60
On aura donc compris que ces groupes ultrapastoraux sont tout sauf miséreux <strong>et</strong>bénéficient d’appuis politiques <strong>de</strong> poids.Pourquoi défen<strong>de</strong>nt-ils <strong>la</strong> biodiversité ?On s’étonnera peut-être que <strong>de</strong> tels groupes défen<strong>de</strong>nt <strong>la</strong> biodiversité. C’est sanscompter <strong>sur</strong> le caractère p<strong>la</strong>stique du terme qui autorise d’y m<strong>et</strong>tre n’importe quoi <strong>et</strong> d’abuserl’opinion. Bref, à l’auberge espagnole dépeinte par Jean-C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Génot <strong>les</strong> ultrapastoraux nesont pas <strong>les</strong> moins malins. La question est <strong>de</strong>venue si importante qu’elle figure d’ailleurs entrès bonne p<strong>la</strong>ce <strong>dans</strong> <strong>les</strong> statuts <strong>de</strong> l’A.D.D.I.P. L’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te coordination est : « ledéveloppement durable <strong>et</strong> <strong>la</strong> promotion <strong>de</strong>s activités d’élevage <strong>et</strong> <strong>de</strong> pastoralismecaractéristiques <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong>s Pyrénées <strong>et</strong> créatrices <strong>de</strong> biodiversité. (…) La représentation<strong>de</strong>s Pyrénéens auprès <strong>de</strong>s départements, <strong>de</strong>s régions, <strong>de</strong>s Etats français <strong>et</strong> espagnol pouraffirmer l’impossible cohabitation entre prédateurs <strong>et</strong> pastoralisme <strong>et</strong> prôner <strong>la</strong> défense dupastoralisme, principal outil <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> biodiversité <strong>de</strong> ce massif » (c’est nous quisoulignons).Sur <strong>la</strong> question <strong>de</strong> <strong>la</strong> biodiversité, ces groupes s’appuient essentiellement <strong>sur</strong> <strong>les</strong> écrits<strong>de</strong> Bruno Besche-Commenge, ancien enseignant <strong>et</strong> chercheur au centre <strong>de</strong> linguistique <strong>et</strong> <strong>de</strong>dialectique <strong>de</strong> Toulouse <strong>et</strong> connaisseur <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong>s techniques agropastora<strong>les</strong>.Aux yeux <strong>de</strong> ces éleveurs, le pastoralisme serait incompatible avec <strong>la</strong> présence <strong>de</strong>sgrands prédateurs, qui eux-mêmes menaceraient <strong>la</strong> biodiversité. C’est même une formed’Internationale, non du socialisme à visage humain, mais <strong>de</strong>s montagnes à visage humain,qui se m<strong>et</strong> en p<strong>la</strong>ce, avec d’autres éleveurs asturiens <strong>et</strong> alpins essentiellement opposés auxloups. Dans notre pays, le mouvement est soutenu par <strong>la</strong> Fédération nationale <strong>de</strong>s syndicatsd’exploitants agrico<strong>les</strong> (F.N.S.E.A.), <strong>les</strong> Jeunesses agrico<strong>les</strong> (J.A.), l’Assemblée permanente<strong>de</strong>s chambres d’agriculture (A.P.C.A.), <strong>la</strong> Fédération nationale ovine (F.N.O.) <strong>et</strong> <strong>la</strong> Fédérationnationale <strong>de</strong>s éleveurs <strong>de</strong> chèvres (F.N.E.C.) qui ont signé ensemble un manifeste pour «lemaintien <strong>de</strong> <strong>la</strong> biodiversité en zone d’élevage » en octobre 2007. Ces organisations exigentl’arrêt <strong>de</strong> <strong>la</strong> réintroduction <strong>de</strong> l’ours, le r<strong>et</strong>rait <strong>de</strong>s loups en zone d’élevage <strong>et</strong> <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>spopu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> vautours <strong>et</strong> <strong>de</strong> lynx. L’instal<strong>la</strong>tion durable <strong>de</strong>s prédateurs est pour el<strong>les</strong>incompatible avec l’activité agricole <strong>et</strong> menacerait <strong>la</strong> biodiversité, dont ils sont <strong>de</strong>venus enquelques années à peine <strong>les</strong> hérauts.C’est ainsi que nous avons vu apparaître ce concept bien étrange : « <strong>la</strong> biodiversité àvisage humain », presque trente ans après le « socialisme à visage humain » duTchécoslovaque Dubcek. Certes, il est très ras<strong>sur</strong>ant d’être entouré par <strong>les</strong> siens, d’animauxdomestiques, d’évoluer <strong>dans</strong> un paysage partout marqué <strong>de</strong> l’empreinte humaine. Mais nousjugeons qu’il est impossible, chimérique <strong>de</strong> vouloir une biodiversité, c’est-à-dire un ensemble<strong>de</strong> formes <strong>de</strong> vie sauvages, non contrôlées, à « visage humain ». Plus extrémiste encore queses collègues français, Carlos Barrera Sanchez du Sindic du Val d’Aran, déc<strong>la</strong>mait àBagnères-<strong>de</strong>-Bigorre le 13 mai 2006 lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> manifestation <strong>de</strong> refus <strong>de</strong>s lâchers d’ours : « <strong>la</strong>véritable biodiversité du massif <strong>et</strong> <strong>de</strong>s pays pyrénéens, c’est notre culture, notre histoire, nostraditions, <strong>et</strong> ce sont <strong>les</strong> personnes qui habitent <strong>les</strong> Pyrénées. Avec notre travail <strong>et</strong> tout notrerespect, nous avons fait <strong>de</strong>s Pyrénées une merveille, notre maison commune où nous vivonstous. (…) Des Pyrénées déshumanisées ne sont rien » (sic !).On appréciera le caractère profondément narcissique d’une telle envolée. Non, <strong>la</strong>biodiversité ne se réduit pas à <strong>la</strong> culture humaine, si élevée soit elle, aux chèvres, aux moutons61
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Rapport de Stéphan Carbonnaux comm
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LE SENS PROFOND DU RETOUR DE L’OU
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Cliché n° 1. Forêt primaire en S
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