On compte aujourd’hui plus <strong>de</strong> 3 300 kilomètres <strong>de</strong> pistes <strong>et</strong> routes forestières <strong>dans</strong> le HautComminges 177 .Parmi <strong>les</strong> pistes très néfastes en Pyrénées occi<strong>de</strong>nta<strong>les</strong>, r<strong>et</strong>enons celle <strong>de</strong> Bélonce(Borce, Aspe) proj<strong>et</strong> appuyé au début <strong>de</strong>s années 80 par M. Dubois <strong>de</strong> l’O.N.F., qui faitremarquer l’intérêt pour le pastoralisme, contre l’avis du directeur du Parc, Bernard G<strong>la</strong>ss. En1985, l’affaire d’une piste <strong>et</strong> d’une coupe proj<strong>et</strong>ées <strong>dans</strong> un milieu très favorable à Etsaut(Aspe) engendrera un conflit très vif avec l’administration. Il y eut également <strong>la</strong> pistepastorale d’Arrioutort en vallée d’Ossau en 1990.En 1991, <strong>la</strong> commune d’Aydius réalise <strong>la</strong> piste <strong>de</strong>s Ichantes, longue <strong>de</strong> 5 kilomètresqui pénètrera une zone <strong>de</strong> présence régulière <strong>de</strong> l’ours <strong>et</strong> du grand tétras. Voici ce qu’écrit G.caussimont, prési<strong>de</strong>nt du F.I.E.P. au préf<strong>et</strong> <strong>de</strong>s Pyrénées-At<strong>la</strong>ntiques le 18 décembre : « Dansle cadre <strong>de</strong>s consultations que vous avez définies le 18 novembre, M. Géron<strong>de</strong>au m’a<strong>de</strong>mandé le 26 <strong>de</strong>s avis <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> voirie en zone à ours. Le chemin <strong>de</strong>s Ichantes nefigurait pas parmi ces proj<strong>et</strong>s, alors que M. G. m’avait indiqué qu’il souhaitait avoir un avisdu Comité dès que <strong>la</strong> D.D.E. lui transm<strong>et</strong>trait le tracé exact. Quelle n’a donc pas été mastupéfaction d’appendre que <strong>les</strong> travaux avaient commencé <strong>et</strong> que l’on me <strong>de</strong>mandaitverbalement ce que j’en pensais… » Une manifestation menée par l’association Aspe Naturen’y fera rien, elle manquera <strong>de</strong> tourner très violemment <strong>et</strong> le coup <strong>de</strong> force sera avalisé !En 1992, <strong>la</strong> commune <strong>de</strong> Borce réalise <strong>la</strong> piste pastorale <strong>de</strong> Couecq <strong>sur</strong> un terraingéologiquement difficile <strong>et</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> zone centrale du Parc. Peu avant <strong>la</strong> création <strong>de</strong> l’I.P.H.B.,une très longue piste est créée à Aran (Sarrance, Aspe). L’I.P.H.B. sort <strong>de</strong>s cartons un<strong>et</strong>rentaine <strong>de</strong> proj<strong>et</strong>s <strong>et</strong> provoque <strong>la</strong> panique chez <strong>les</strong> naturalistes. Elle provoque même unecrise entre plusieurs d’entre eux au suj<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> piste d’Ansabère (Lescun, Aspe) <strong>de</strong>venue unepiste pour « mini tracteurs ». Devant le saccage du site <strong>de</strong>s fontaines d’Escoueste, le chantiersera interrompu <strong>sur</strong> intervention <strong>de</strong> <strong>la</strong> S.E.P.A.N.S.O.-Béarn, mais reprendra épargnant un peuc<strong>et</strong>te superbe ré<strong>sur</strong>gence. Rappelons qu’un précé<strong>de</strong>nt directeur du Parc avait désiré inclure <strong>les</strong>ite d’Ansabère <strong>dans</strong> <strong>la</strong> zone centrale du Parc pour le préserver vraiment. Nous en sommesloin !En Pyrénées occi<strong>de</strong>nta<strong>les</strong>, le F.I.E.P. r<strong>et</strong>ient que <strong>la</strong> réglementation en vigueur <strong>de</strong>puis1996 semble mieux respectée, d’autant que <strong>sur</strong> 132 visites, on relève <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> panneauxco<strong>de</strong> <strong>dans</strong> 70% <strong>de</strong>s cas. Cependant, <strong>dans</strong> 69% <strong>de</strong>s cas, <strong>les</strong> panneaux prévus par l’I.P.H.B. nesont pas installés, 55% <strong>de</strong>s barrières non plus <strong>et</strong> 83% <strong>de</strong>s ferm<strong>et</strong>ures à clefs prévues ne sontpas réalisées. A Laruns, <strong>les</strong> chasseurs peuvent utiliser <strong>les</strong> pistes <strong>et</strong> à Sarrance <strong>la</strong> pisteprincipale a été ouverte à <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion 178 .Même si <strong>de</strong>s progrès ont pu être notés, nous sommes loin d’un respect <strong>de</strong> <strong>la</strong>réglementation, si bien que le F.I.E.P. réc<strong>la</strong>me toujours, <strong>de</strong>s années après le Groupe Ours, unvéritable dispositif <strong>de</strong> réglementation.La lecture du "P<strong>la</strong>n Ours" n’est guère ras<strong>sur</strong>ante en ce qui concerne l’accès aux routesforestières. Il ne prévoit que <strong>de</strong>s recommandations qui, nous le savons, restent souvent l<strong>et</strong>tremorte. Seule une réglementation (avec panneaux <strong>et</strong> moyens <strong>de</strong> ferm<strong>et</strong>ure non dégradés !)perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> limiter <strong>la</strong> pénétration <strong>de</strong>s massifs. Les résultats obtenus via <strong>les</strong> observatoires mis en177 Observatoire <strong>de</strong>s espaces naturels <strong>dans</strong> le Haut Comminges, réactualisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> synthèse 2000-2001,situation années 2002 <strong>et</strong> 2003, Association Nature Comminges.178 Eléments communiqués par Gérard Caussimont, novembre 2007.130
p<strong>la</strong>ce par le F.I.E.P., en Haut-Béarn, <strong>et</strong> par Nature Comminges, en Haute-Garonne, ledémontrent bien.« Force est <strong>de</strong> constater que <strong>les</strong> dispositifs <strong>les</strong> plus efficaces repérés au fil <strong>de</strong>s annéessont <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> barrières fermées à clef lorsqu’el<strong>les</strong> sont entr<strong>et</strong>enues régulièrement.Là où <strong>les</strong> habitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> bonne fréquentation sont prises <strong>et</strong> où <strong>les</strong> dispositifs sont présents <strong>et</strong>entr<strong>et</strong>enus, <strong>les</strong> usagers semblent respecter en gran<strong>de</strong> majorité <strong>la</strong> réglementation en vigueur <strong>et</strong>ce<strong>la</strong> contribue amplement à <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> tranquillité <strong>de</strong>s habitats <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune sauvage.C<strong>et</strong>te situation n’est vraiment effective qu’en forêt domaniale <strong>et</strong> à <strong>de</strong> rares exceptions près, enforêt communale. 179 »Pour autant, puisque le p<strong>la</strong>n prévoit <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> circu<strong>la</strong>tion par massif (page 97), il seratrès instructif d’en connaître l’avancement.Au final, si l’on veut préserver une gran<strong>de</strong> faune <strong>dans</strong> <strong>la</strong> montagne, <strong>et</strong> r<strong>et</strong>rouver aussiune certaine tranquillité que <strong>la</strong> majorité appréciera, nous n’échapperons pas à uneréglementation dûment respectée <strong>de</strong> <strong>la</strong> voirie. Le coût élevé <strong>de</strong> l’essence nous y ai<strong>de</strong>ra sansdoute…Les aménagements routiersLongtemps, certains territoires pyrénéens furent privés <strong>de</strong> routes. Il en était ainsi d<strong>et</strong>oute <strong>la</strong> région entre <strong>la</strong> forêt <strong>de</strong>s Arbail<strong>les</strong>, Mendive <strong>et</strong> Larrau au Pays Basque, si bien quel’ornithologue Rochon-Duvignaud l’appe<strong>la</strong>it le « pays sans route ». C’était <strong>dans</strong> <strong>les</strong> années1930. Depuis, c<strong>et</strong>te région s’est <strong>la</strong>rgement rattrapée puisque outre <strong>de</strong>s routes passant par <strong>les</strong>cols, le syndicat <strong>de</strong> Soule a fait réalisé une quantité impressionnante <strong>de</strong> pistes à <strong>la</strong> foisforestières, pastora<strong>les</strong> <strong>et</strong> cynégétiques (tir commercial à <strong>la</strong> palombe) qui zèbrent <strong>et</strong> dégra<strong>de</strong>nt<strong>les</strong> paysages <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tent d’aller à peu près partout.Plus près <strong>de</strong> nous, jusqu’aux années 1970, <strong>la</strong> région <strong>de</strong> Sainte-Engrâce, qui abritaitencore <strong>de</strong>s ours sé<strong>de</strong>ntaires <strong>et</strong> constituait une zone <strong>de</strong> repli, était peu aménagée. LaissonsC<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Dendal<strong>et</strong>che : « Entre Ar<strong>et</strong>te en vallée <strong>de</strong> Barétous, Isaba en vallée <strong>de</strong> Roncal, Sainte-Engrâce <strong>et</strong> Larrau en terre basque orientale, s’étendait un immense espace totalement vi<strong>de</strong> enhiver, au printemps <strong>et</strong> en automne si l’on excepte, en c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière saison, <strong>les</strong> quelqueschasseurs <strong>de</strong> palombes du pays. L’ours jouissait donc <strong>dans</strong> ses contrées isolées d’une re<strong>la</strong>tiv<strong>et</strong>ranquillité, <strong>les</strong> autochtones n’ayant pas <strong>de</strong> temps à gaspiller en <strong>de</strong>s traques dont ils savaientl’improductivité tant <strong>la</strong> bête maligne sait affoler <strong>les</strong> chiens puis <strong>les</strong> perdre. » Un tel territoirevierge <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisme <strong>de</strong>vait assez vite cé<strong>de</strong>r. En 1964 rapporte Dendal<strong>et</strong>che avait étédémarrée une piste au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> Sainte-Engrâce. Les travaux reprirent en 1981 <strong>et</strong> durentcesser <strong>de</strong>vant l’intervention <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fédération S.E.P.A.N.S.O.La colère gron<strong>de</strong> si fort que le quotidien national La Croix dépêche un correspondant :« "Bientôt, seuls seront admis en montagne <strong>les</strong> ours <strong>et</strong> <strong>les</strong> écologistes. Mais <strong>les</strong> premiersmangeront <strong>les</strong> seconds, car ils n’auront plus <strong>les</strong> moutons <strong>de</strong>s bergers à se m<strong>et</strong>tre sous <strong>la</strong><strong>de</strong>nt !", a résumé un conseiller général <strong>de</strong>s Pyrénées-At<strong>la</strong>ntiques (…) Espérons que <strong>la</strong>conclusion sera favorable à <strong>la</strong> reprise. Pour perm<strong>et</strong>tre aux habitants <strong>et</strong> aux ours <strong>de</strong> vivre enpaix <strong>dans</strong> une montagne qui est <strong>la</strong> leur. 180 » Au final, rapporte toujours Dendal<strong>et</strong>che, en 1986,179 Observatoire <strong>de</strong>s espaces naturels <strong>dans</strong> le Haut Comminges, op.cit.180 « La construction d’une route bloquée… par <strong>les</strong> ours », Paul Guilhot, La Croix, 4-5 janvier 1981.131
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Rapport de Stéphan Carbonnaux comm
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