1981. Le proj<strong>et</strong> du Parc national <strong>de</strong> l’Ariège est finalement abandonné 24 . Dans lecourant <strong>de</strong>s années soixante-dix, un proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> «Parc national <strong>de</strong>s Pyrénées ariégeoises »,appuyé par Jean Servat, directeur <strong>de</strong> l’O.N.C.F.S., originaire <strong>de</strong> Massat, suscite chez <strong>les</strong>popu<strong>la</strong>tions loca<strong>les</strong> d’importants clivages <strong>et</strong> <strong>de</strong>s conflits passionnés. Ce proj<strong>et</strong> est rej<strong>et</strong>é par<strong>les</strong> associations naturalistes, dont <strong>la</strong> S.P.N.M.P. <strong>et</strong> le Comité écologique ariégeois (C.E.A.)qui venait <strong>de</strong> se créer en 1979. Ce rej<strong>et</strong> est motivé par le découpage non biologique <strong>de</strong>slimites du proj<strong>et</strong>, qui excluait <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s forêts <strong>et</strong> <strong>de</strong>s secteurs très riches tels que le p<strong>la</strong>teau<strong>de</strong> Beille. A<strong>la</strong>in Barrau, actuel prési<strong>de</strong>nt du C.E.A. qui avait étudié le dossier <strong>et</strong> <strong>les</strong> cartes,confie que <strong>les</strong> principaux sites d’hivernage du grand tétras <strong>et</strong> d’importantes p<strong>la</strong>ces <strong>de</strong> chantn’avaient pas été inclus <strong>dans</strong> le périmètre du proj<strong>et</strong>. La réglementation <strong>la</strong>xiste démontrait paravance que ce proj<strong>et</strong> avait une nature non pas protectrice mais économique <strong>et</strong> touristique,comme le Parc national <strong>de</strong>s Pyrénées occi<strong>de</strong>nta<strong>les</strong> qui a maintenu l’illusion <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>protection</strong> <strong>de</strong>l’ours brun.Les associations naturalistes <strong>et</strong> écologistes avaient alors proposé un chapel<strong>et</strong> <strong>de</strong> réservesnaturel<strong>les</strong> (un « parc à noyaux ») qui couvrait <strong>de</strong>s territoires biologiquement riches, tels <strong>les</strong>massifs <strong>de</strong> l’Aston ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> Frau, <strong>sur</strong> une idée <strong>de</strong> Michel Clou<strong>et</strong> entre autres. Ces réserves neverront jamais le jour. Par contre, <strong>sur</strong> <strong>les</strong> territoires exclus du périmètre du proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> parcnational, furent réalisés, comme par hasard, <strong>de</strong> nombreux aménagements prévus par <strong>les</strong>communes : stations <strong>de</strong> ski, barrages (tel celui <strong>de</strong> Laparan), <strong>et</strong>c. que le C.E.A. a dû combattre(dixit A<strong>la</strong>in Barrau <strong>et</strong> Thierry <strong>de</strong> Noblens, ancien prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’association).1982. Deux ours sont tués à Laruns. Treize ou quatorze ours sont ainsi tués entre 1976 <strong>et</strong>1995. Il ne subsisterait plus que 4 ours <strong>dans</strong> <strong>les</strong> Pyrénées centra<strong>les</strong>.1982. Jean Lassalle remporte le canton d’Accous, représenté jusqu’alors au Conseilgénéral <strong>de</strong>s Pyrénées-At<strong>la</strong>ntiques par Robert Ba<strong>la</strong>ngué, maire <strong>de</strong> Bedous.1982. Interpellé à Foix, le Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> République, François Mitterrand, déc<strong>la</strong>re : « Jesuis <strong>de</strong> votre avis. Il faut sauver <strong>les</strong> ours <strong>et</strong> protéger l’espèce. On doit pouvoir le faire sansléser <strong>les</strong> agriculteurs… » (La Dépêche du Midi, 30 septembre 1982).1983. Création du groupe Ours qui compte parmi ses membres le F.I.E.P., le W.W.F., <strong>la</strong>Société française d’étu<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>protection</strong> <strong>de</strong>s mammifères (S.F.E.P.M.), <strong>la</strong> Société nationale<strong>de</strong> <strong>protection</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature (S.N.P.N.), <strong>la</strong> Société <strong>de</strong> <strong>protection</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature Midi-Pyrénées(S.P.N.M.P.), <strong>la</strong> S.E.P.A.N.S.O., <strong>et</strong>c.1983. Une ourse est r<strong>et</strong>rouvée morte en bas d’une fa<strong>la</strong>ise <strong>sur</strong> <strong>la</strong> commune d’Etsaut,officiellement victime d’une chute. On peut <strong>la</strong> voir aujourd’hui au musée <strong>de</strong> <strong>la</strong> maison duParc à Etsaut. Elle ne fera curieusement jamais l’obj<strong>et</strong> d’une autopsie <strong>et</strong> son squel<strong>et</strong>te finirapresque dix ans plus tard entre <strong>les</strong> mains d’un vétérinaire. Ce <strong>de</strong>rnier m’a affirmé : « Je peuxte certifier qu’elle ne présentait aucune fracture. Tu pourras le vérifier au musée. »24 Notons qu’aujourd’hui <strong>les</strong> élus <strong>de</strong> l’Ariège appuient <strong>la</strong> création d’un parc naturel régional à vocationéconomique <strong>et</strong> touristique, couvrant l’ouest du département. Le syndicat <strong>de</strong> préfiguration du parc est présidé parAndré Rouch, maire d’Alzen, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté <strong>de</strong>s communes du Séronais, conseiller général <strong>et</strong>prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fédération pastorale. Le proj<strong>et</strong> est également soutenu par un certain Michel Sébastien quisoutenait à l’époque le proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> parc national. Le C.E.A. ne soutient pas ce proj<strong>et</strong>. Les lignes n’ont pas bougé<strong>de</strong>puis 30 ans…18
1984. Le "P<strong>la</strong>n Ours" est <strong>la</strong>ncé par le ministère <strong>de</strong> l’Environnement, rédigé par GilbertSimon, pour sauver l’espèce. On parle d’un minimum d’une quarantaine d’ours <strong>et</strong> on se donne5 ans pour réussir, alors que moins <strong>de</strong> 20 ours peuplent encore <strong>les</strong> Pyrénées. Le principe du"P<strong>la</strong>n Ours" repose <strong>sur</strong> une cartographie établie d’après <strong>les</strong> observations <strong>de</strong>s scientifiques. L<strong>et</strong>erritoire a été zoné en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> sensibilité <strong>de</strong>s secteurs (<strong>les</strong> zones rouges sont <strong>les</strong> zonesd’hibernation, <strong>de</strong> reproduction <strong>et</strong> d’élevage <strong>de</strong>s jeunes) <strong>et</strong> <strong>les</strong> proj<strong>et</strong>s susceptib<strong>les</strong> <strong>de</strong> modifierle biotope <strong>de</strong> l’espèce seront ainsi examinés avec plus ou moins d’attention. L’in<strong>de</strong>mnisation<strong>de</strong>s dégâts d’ours <strong>sur</strong> <strong>les</strong> troupeaux est augmentée. Pour <strong>la</strong> chasse, on imagine <strong>de</strong>s échanges<strong>de</strong> réserves, <strong>de</strong>s compensations comme le tir d’isards <strong>dans</strong> <strong>de</strong>s secteurs protégés, où l’espèceest abondante, ou <strong>de</strong>s réintroductions d’espèces gibier.Pour ce qui est <strong>de</strong> l’exploitation forestière, alors que 17 000 hectares <strong>de</strong> forêt exploitab<strong>les</strong>ont en zone rouge, le p<strong>la</strong>n propose <strong>de</strong>s rachats <strong>de</strong> coupe pour en différer l’exploitation, <strong>de</strong>smoyens alternatifs comme l’hélicoptère ou le câble <strong>et</strong> enfin une réglementation <strong>de</strong> l’accès auxpistes. Dernier point, le p<strong>la</strong>n prévoit <strong>de</strong> développer une activité touristique intelligente autour<strong>de</strong> l’ours.Pour son fonctionnement, un groupe administratif central est basé à Toulouse <strong>et</strong> troisgroupes locaux sont créés à Oloron-Sainte-Marie, à Saint-Gau<strong>de</strong>ns <strong>et</strong> Saint-Girons/Foix.Deux millions <strong>de</strong> francs sont affectés pour son fonctionnement en 1984.1984. Un nouveau proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> liaison entre <strong>les</strong> stations d’Artouste <strong>et</strong> <strong>de</strong> Gour<strong>et</strong>te voit lejour. Nouveau combat associatif, avec le Club alpin français. M. Laurent Fabius y m<strong>et</strong> fin.1985. Le préf<strong>et</strong> <strong>de</strong>s Pyrénées-At<strong>la</strong>ntiques autorise le maire <strong>de</strong> Laruns à construire <strong>de</strong>scentaines <strong>de</strong> lits au bord du <strong>la</strong>c <strong>de</strong> Fabrèges, sous <strong>la</strong> station d’Artouste. Le 9 octobre 1989, leConseil d’Etat annule <strong>la</strong> décision préfectorale pour vio<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi montagne, <strong>sur</strong> requête<strong>de</strong> <strong>la</strong> S.E.P.A.N.S.O. <strong>et</strong> <strong>de</strong> France Nature Environnement : <strong>la</strong>s, <strong>les</strong> immeub<strong>les</strong> sont construits.Une règle non écrite veut que <strong>de</strong>s bâtiments publics, même illégaux, ne peuvent êtredétruits 25 .1986. Second renouvellement du diplôme du Parc national par le Conseil <strong>de</strong> l’Europe. Ilinforme que le renouvellement est assorti <strong>de</strong> conditions dont l’inobservation peut entraîner ler<strong>et</strong>rait du diplôme. C’est-à-dire, ne pas accepter en zone centrale <strong>de</strong>s aménagements lourds ouactivités contraires à <strong>la</strong> sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie sauvage.1987. Réunion le 20 février à <strong>la</strong> Direction <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>protection</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature (D.P.N.). Ledirecteur, François L<strong>et</strong>ourneux, indique sa position : « il est actuellement hors <strong>de</strong> question <strong>de</strong>parler <strong>de</strong> réintroduction ou <strong>de</strong> renforcement <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion d’ours <strong>dans</strong> <strong>les</strong> Pyrénées. » De leurcôté, P. Hav<strong>et</strong>, chef du service technique <strong>de</strong> l’O.N.C. <strong>et</strong> Georges Érome, du Groupe Ours,envisagent c<strong>et</strong>te question.Août 1987. Mission d’expertise <strong>de</strong> l’Américain Christopher Servheen <strong>dans</strong> <strong>les</strong> Pyrénées.Il estime qu’il faut définir un territoire <strong>de</strong> 60 000 à 100 000 hectares géré en fonction <strong>de</strong>sbesoins <strong>de</strong>s ours (notamment en réglementant <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion <strong>sur</strong> <strong>les</strong> routes <strong>et</strong> pistes, enproscrivant <strong>les</strong> battues aux chiens courants) <strong>et</strong> appuie l’idée <strong>de</strong> renforcer <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion.En septembre, Jean-Pierre Raffin <strong>et</strong> M. Co<strong>la</strong>s-Belcour, membre <strong>de</strong> <strong>la</strong> D.P.N. rencontrent<strong>de</strong>s scientifiques russes en Caucase (A.N. Koudatkine) <strong>et</strong> au nord-ouest <strong>de</strong> Moscou (V. S.Paj<strong>et</strong>nov). Ces <strong>de</strong>rniers estiment que l’avenir <strong>de</strong> l‘espèce est très problématique <strong>dans</strong> <strong>les</strong>25 C<strong>et</strong>te règle <strong>la</strong>mentable a heureusement subi <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s accrocs.19
- Page 1 and 2: Rapport de Stéphan Carbonnaux comm
- Page 3 and 4: SOMMAIREI Le sens profond du retour
- Page 5 and 6: LE SENS PROFOND DU RETOUR DE L’OU
- Page 7 and 8: Cliché n° 1. Forêt primaire en S
- Page 9 and 10: Brisons quelques tabous :- la civil
- Page 11 and 12: « Une forêt sans ours n’est pas
- Page 13 and 14: Bouchet, la principale raison de la
- Page 15 and 16: Le Parc ne sait que faire pour prot
- Page 17: 1978. Publication du rapport L’ou
- Page 21 and 22: Jean Lassalle, conseiller général
- Page 23 and 24: octobre 1992, rende sa décision et
- Page 25 and 26: patrimoniale. Si les associations d
- Page 27 and 28: 27 mai. Une "Marche pour l’ours"
- Page 29 and 30: LA MORT DES DERNIERS OURS DES PYREN
- Page 31 and 32: venir que des Pyrénées (la logiqu
- Page 33 and 34: 1994. En novembre, lors d’une bat
- Page 35 and 36: Cette bonne volonté n’a jamais p
- Page 37 and 38: « réalité depuis des siècles ic
- Page 39 and 40: Une autre conclusion qui a sonné c
- Page 41 and 42: paysans pour tuer les sangliers : e
- Page 43 and 44: le Tiers-Monde) sur ce "Progrès",
- Page 45 and 46: Baylaucq écrivait : « L'ours brun
- Page 47 and 48: "Néré". C’est le retour au clan
- Page 49 and 50: C’est pourquoi, nous préférons
- Page 51 and 52: institution a été très imprudemm
- Page 53 and 54: valeur de l’élevage ovin ne peut
- Page 55 and 56: de notre côté que le divorce évo
- Page 57 and 58: (surtout composée d’aurochs), le
- Page 59 and 60: Les parcs nationaux ne sont pas en
- Page 61 and 62: On aura donc compris que ces groupe
- Page 63 and 64: ce point, se trouver menacés par l
- Page 65 and 66: - Le pastoralisme et la biodiversit
- Page 67 and 68: Cliché n° 4 Cliché n° 5Asturies
- Page 69 and 70:
et surtout les femelles deviennent
- Page 71 and 72:
diversifiées : cerf, chevreuil, ch
- Page 73 and 74:
de terrain, que les observations mo
- Page 75 and 76:
cette biodiversité aux oubliettes
- Page 77 and 78:
Ferus. En 1996, à Sofia-Antipolis
- Page 79 and 80:
enseignements précieux sur ce suje
- Page 81 and 82:
Dendaletche dans son Guide du natur
- Page 83 and 84:
productiviste qui lui convient mal
- Page 85 and 86:
La question des feux courants ou fe
- Page 87 and 88:
onces, genêts où seuls les sangli
- Page 89 and 90:
L’impact des feux sur la petite f
- Page 91 and 92:
- Au moins pour un certain temps, i
- Page 93 and 94:
outre que la reconstitution de popu
- Page 95 and 96:
diminué, alors qu’entre temps la
- Page 97 and 98:
Rappelons que M. Couturier a chass
- Page 99 and 100:
Devant le refus de l’Etat de cré
- Page 101 and 102:
Voici ce que Jean Lauzet, naturalis
- Page 103 and 104:
- En Italie, le Parc national des A
- Page 105 and 106:
-¿De qué manera?De quelle manièr
- Page 107 and 108:
prioritaire au titre de la Directiv
- Page 109 and 110:
France de prendre « les mesures de
- Page 111 and 112:
Le témoignage de M. Didier Hervé
- Page 113 and 114:
L’ESPACE VITAL POUR L’OURS DANS
- Page 115 and 116:
Slovénie, Slovaquie et Suède. Ell
- Page 117 and 118:
2008). Rappelons que personne n’a
- Page 119 and 120:
Depuis quelques années à peine, l
- Page 121 and 122:
loin des sites fréquentés par les
- Page 123 and 124:
Cette région est un grand karst bo
- Page 125 and 126:
apport aux autres ours d’Europe,
- Page 127 and 128:
Aujourd’hui, alors que le "Plan O
- Page 129 and 130:
d’énergie pourrait avoir de fâc
- Page 131 and 132:
place par le F.I.E.P., en Haut-Béa
- Page 133 and 134:
Notons que contrairement à la popu
- Page 135 and 136:
Abruzzes serait à l’origine de l
- Page 137 and 138:
Chose en apparence paradoxale, le r
- Page 139 and 140:
La très grande majorité de nos co
- Page 141 and 142:
Pyrénées, l’ours n’est pas pr
- Page 143 and 144:
POUR UN OURS LIBRE SANS PUCE NI COL
- Page 145:
Mai 2008FERUSBP 11413 718 Allauch C