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Rapport historique et prospectif sur la protection de l'ours dans les ...

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institution a été très impru<strong>de</strong>mment chargée par l’État <strong>de</strong> protéger <strong>les</strong> <strong>de</strong>rniers ours <strong>de</strong>sPyrénées occi<strong>de</strong>nta<strong>les</strong>.L’élevage pyrénéen est principalement celui <strong>de</strong>s ovins qu’on estime à 620 000 <strong>sur</strong> lemassif, dont 250 000 <strong>sur</strong> <strong>les</strong> territoires habités par l’ours. Si <strong>la</strong> filière ovine connaît un déclincontinu <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> 20 ans, c<strong>et</strong>te chute concerne <strong>sur</strong>tout <strong>les</strong> ovins élevés pour <strong>la</strong> vian<strong>de</strong>.Ainsi, en 2000, le ministère <strong>de</strong> l’Agriculture donnait le chiffre <strong>de</strong> 9,4 millions <strong>de</strong> têtes dont6,6 millions <strong>de</strong> brebis (2,3 millions en Midi-Pyrénées <strong>et</strong> 880 000 en Aquitaine). En 2006, <strong>la</strong>même source donne 8,9 millions d’ovins dont 5,9 millions <strong>de</strong> brebis. (Agreste :www.agriculture.gouv.fr). La filière <strong>la</strong>itière, elle, connaît un certain dynamisme lié à <strong>la</strong> bonnevalorisation <strong>de</strong>s produits fromagers, notamment <strong>dans</strong> <strong>la</strong> partie occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong> vieille traditionfromagère. Le cheptel a même augmenté <strong>de</strong> 11% en dix ans 65 , au moins jusqu’en 2002.Une vallée qui se dépeuple ou qui n’est plus assez marquée par <strong>la</strong> présence humaine, perdpour certains son statut <strong>de</strong> « montagne vivante ». On r<strong>et</strong>rouve c<strong>et</strong>te pensée chez un grandnombre <strong>de</strong> personnes, quelle que soit leur origine ou leur formation, puisqu’elle estvéritablement un mythe fondateur. Prenons quelques exemp<strong>les</strong>. Les <strong>de</strong>ux grands promoteursdu reboisement du mont Aigoual en Lozère, le forestier Georges Fabre <strong>et</strong> le botaniste Char<strong>les</strong>F<strong>la</strong>haut, entre <strong>la</strong> fin du 19 ème siècle <strong>et</strong> le début du 20 ème , étaient animés par l’idée qu’un payssans hommes est un « désert ». Paradoxalement, ce « désert » avait été justement l’œuvre d’unélevage <strong>et</strong> d’un charbonnage intensifs, <strong>et</strong> <strong>la</strong> forêt <strong>de</strong> l’Aigoual abrite aujourd’hui une fouled’espèces… vivantes.Le fond du discours <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> pensée <strong>de</strong>s éleveurs <strong>et</strong> <strong>de</strong>s bergers est i<strong>de</strong>ntique. On sent bienchez un berger béarnais comme Joseph Paroix, qui fut favorable à <strong>la</strong> <strong>protection</strong> <strong>de</strong> l’ours <strong>de</strong>sPyrénées <strong>et</strong> qui s’oppose désormais aux lâchers d’ours d’origine slovène, toute <strong>la</strong> crainte d’unemontagne qui ne serait plus « vivante » selon ses critères 66 . Mais <strong>la</strong> montagne serait-elle moins« vivante » si elle était moins peuplée <strong>de</strong> bergers <strong>et</strong> d’animaux domestiques <strong>et</strong> plus <strong>de</strong> bêtessauvages ? La montagne serait-elle morte si l’agriculture recu<strong>la</strong>it <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> ronce, le taillis puis<strong>la</strong> forêt ?65 L’avenir <strong>de</strong> l’élevage : territorial, enjeu économique, rapport du Sénat, Gérard Bailly, novembre 2002.66 Lire « Le renforcement <strong>de</strong> <strong>la</strong> désespérance » <strong>dans</strong> Laborari, journal <strong>de</strong> <strong>la</strong> Confédération paysanne du PaysBasque, août 2007. Publié aussi <strong>sur</strong> le blog La Buv<strong>et</strong>te <strong>de</strong>s alpages.51

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