Pyrénées « si, à côté <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>protection</strong> <strong>de</strong>s territoires, n’est pas engagée une stratégie <strong>de</strong>restauration <strong>de</strong>s effectifs (nourrissage direct ou indirect, renfort <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion. » De nouveauxéchanges franco-soviétiques sont alors prévus. Jean-Pierre Raffin note même <strong>dans</strong> sonrapport : « Nous avons été frappés par le nombre, <strong>la</strong> jeunesse <strong>et</strong> le dynamisme <strong>de</strong>s chercheursprésents en permanence <strong>dans</strong> <strong>les</strong> territoires protégés, <strong>sur</strong>tout lorsque l’on compare avecl’indigence qui prévaut <strong>dans</strong> <strong>les</strong> structures équivalentes en France. C<strong>et</strong> investissementscientifique perm<strong>et</strong> une excellente connaissance <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> flore <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune <strong>de</strong>szones protégées <strong>et</strong> d’en tirer <strong>de</strong>s conséquences pour <strong>la</strong> gestion d’autres parties du territoire. »14 <strong>et</strong> 15 novembre 1987. Colloque <strong>de</strong> Seix en Ariège. Le renforcement <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tiond’ours est évoqué pour <strong>la</strong> première fois, à l’initiative <strong>de</strong> Michel Clou<strong>et</strong>. Ce renforcement n’estpas accepté par tous le naturalistes, notamment ceux <strong>de</strong> <strong>la</strong> S.E.P.A.N.S.O. qui pensent qu’ilfaut tout faire pour sauver <strong>la</strong> souche pyrénéenne unique avec ses habitats. Les mêmess’opposent aussi au nourrissage, disant que <strong>la</strong> <strong>sur</strong>vie <strong>de</strong> l’ours est avant tout un problème d<strong>et</strong>ranquillité.1988. Le "P<strong>la</strong>n Ours" patine. Brice Lalon<strong>de</strong> <strong>et</strong> Henri Nall<strong>et</strong>, ministre <strong>de</strong> l’Agriculturedéci<strong>de</strong>nt le 22 septembre d’actions nationa<strong>les</strong> <strong>et</strong> loca<strong>les</strong> pour <strong>la</strong> restauration <strong>de</strong> l’ours <strong>de</strong>sPyrénées. Outre une nouvelle cartographie <strong>de</strong> l’habitat <strong>de</strong> l’ours qui sera actualisée pour 1989,il est question <strong>de</strong> cohérence entre <strong>les</strong> actions <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l’État (actions réglementaires,interventions financières) qui oeuvrent malheureusement chacun <strong>de</strong> leur côté. On évoqueégalement <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> moyens pour limiter <strong>la</strong> pénétration routière, <strong>de</strong>s me<strong>sur</strong>es <strong>de</strong><strong>protection</strong> <strong>de</strong> biotopes à venir, un nourrissage à court <strong>et</strong> long terme <strong>de</strong>s ours.Au mois <strong>de</strong> janvier, Jean-Pierre Tane a rédigé une «Contribution au P<strong>la</strong>n Ours 1988-2000 », qui s’achève par l’idée <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> réacclimatation en milieu naturel quiperm<strong>et</strong>trait l’essaimage <strong>de</strong>s ours. On imagine un site au Pays Basque <strong>et</strong> en Ariège.1988. Année <strong>de</strong> l’ours. Gran<strong>de</strong> exposition "D’Ours en ours" au Muséum nationald’histoire naturelle. Le Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> République, François Mitterrand, <strong>et</strong> le PremierMinistre, Michel Rocard, affirment <strong>la</strong> volonté <strong>de</strong> l’État <strong>de</strong> protéger l’ours <strong>et</strong> son milieu. Le 6octobre, discours <strong>de</strong> François Mitterrand : « En 1982, j’avais <strong>la</strong>ncé un appel pour <strong>la</strong>sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’ours ; eh bien ! Je recommence ! (…) À quoi servirait-il <strong>de</strong> protéger <strong>les</strong> ourssi <strong>dans</strong> un même moment on détruit leur habitat ? »Il reste 13 ours <strong>dans</strong> <strong>les</strong> Pyrénées.1988. Le 9 décembre, le Tribunal administratif <strong>de</strong> Pau annule l’autorisation <strong>de</strong>construire une station <strong>de</strong> ski <strong>de</strong> fond (bâtiment, parking, <strong>et</strong>c.) en lieu <strong>et</strong> p<strong>la</strong>ce d’une stationplus mo<strong>de</strong>ste déjà installée. Encore une fois, <strong>la</strong> décision <strong>de</strong> justice intervient trop tard. Lepromoteur du nouveau proj<strong>et</strong> est Jean Lassalle. Il est intéressant <strong>de</strong> noter qu’avant <strong>la</strong>construction <strong>de</strong> <strong>la</strong> station, <strong>les</strong> élus aspois avaient proposé un échange au Parc national entre<strong>les</strong> terrains du Somport <strong>et</strong> <strong>de</strong> Peyranère, situés en contrebas, <strong>et</strong> ceux <strong>de</strong> Narbèze (ces <strong>de</strong>rnierspropriétés <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune <strong>de</strong> C<strong>et</strong>te-Eygun <strong>et</strong> biotope important pour l’ours). Le Parc nationalrefuse <strong>la</strong> proposition.1989. Naissance <strong>de</strong> l’association Artus, en faveur <strong>de</strong> <strong>la</strong> sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’ours en France,qui réunit assez vite plus <strong>de</strong> 13 000 membres. Elle est soutenue vigoureusement parl’entreprise <strong>de</strong> vente par correspondance « La Maison <strong>de</strong> Valérie », dont le prési<strong>de</strong>nt directeurgénéral, Jean-Pierre Hourdin, s’implique personnellement <strong>dans</strong> ce combat.Dix ours <strong>sur</strong>vivent <strong>dans</strong> <strong>les</strong> Pyrénées dont un <strong>dans</strong> <strong>les</strong> Pyrénées centra<strong>les</strong>.20
Jean Lassalle, conseiller général du canton d’Accous <strong>de</strong>puis 1982, <strong>de</strong>vient prési<strong>de</strong>nt duParc national <strong>de</strong>s Pyrénées. Ses vice-prési<strong>de</strong>nts sont André Fabre, maire <strong>de</strong> Laruns, <strong>et</strong> RenéRose, maire <strong>de</strong> Borce. Création du Comité intervalléen pour <strong>la</strong> sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’ours <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>faune sauvage <strong>dans</strong> leur environnement (Haut-Béarn), une association présidée par le maire<strong>de</strong> Laruns, qui regroupe <strong>de</strong>s élus <strong>et</strong> d’autres personnes opposés aux réserves, qui s’oppos<strong>et</strong>rès vite aux associations. L’Association <strong>de</strong>s amis <strong>de</strong>s ours, créée en vallée d’Aure parMarianne Bernard, sert <strong>les</strong> intérêts <strong>de</strong> ce Comité <strong>et</strong> gère un cul-<strong>de</strong>-basse-fosse où sontenfermés <strong>de</strong>ux ours.Par note du 29 mars, transmise aux autres responsab<strong>les</strong> du Parc, aux préf<strong>et</strong>s concernés,au F.I.E.P. <strong>et</strong> au Groupe Ours, le directeur du Parc, Michel Ca<strong>les</strong> milite pour un rôle accru duParc national vis-à-vis <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>protection</strong> <strong>de</strong> l’ours, <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong> protéger un vaste territoirepour l’ours, à <strong>la</strong>quelle répondrait une extension importante <strong>de</strong> son territoire. Il souligne quel’évolution sensible <strong>de</strong>s comportements <strong>dans</strong> <strong>les</strong> vallées d’Aspe <strong>et</strong> d’Ossau, <strong>la</strong> pression d’uneopinion publique favorable <strong>et</strong> motivée, l’absence d’échéance électorale locale avant plusieursannées créent un bon climat <strong>de</strong> travail.Coup <strong>de</strong> gueule du Groupe Ours : « Qu’ils crèvent ! », <strong>de</strong>vant l’échec du "P<strong>la</strong>n ours" enraison <strong>de</strong> blocages administratifs <strong>et</strong> politiques. Une étu<strong>de</strong> <strong>sur</strong> le renforcement <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tionest commandée par le ministère <strong>de</strong> l’Environnement.Campagne nationale <strong>de</strong>s associations <strong>de</strong> <strong>protection</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature <strong>et</strong> du Groupe Ours enfaveur <strong>de</strong> territoires protégésLe 2 avril, édition d’un document intitulé « Des territoires protégés pour l’ours <strong>de</strong>sPyrénées » par le F.I.E.P./Groupe Ours Pyrénées, <strong>la</strong> Société <strong>de</strong> Protection <strong>de</strong> <strong>la</strong> Nature <strong>de</strong>Midi-Pyrénées <strong>et</strong> l’ensemble du Groupe Ours, diffusé aux autorités compétentes, <strong>les</strong> préf<strong>et</strong>s<strong>de</strong>s Pyrénées-At<strong>la</strong>ntiques, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Garonne <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’Ariège, le secrétaire d’État àl’Environnement <strong>et</strong> au Premier Ministre. En exergue : « Aucun pays n’a réussi <strong>la</strong> restauration<strong>de</strong> l’ours brun sans un territoire protégé, sans une structure territoriale pérenne. »Les associations font le constat qu’il n’existe rien en France hormis <strong>la</strong> zone centrale duParc, bien étroite <strong>et</strong> si peu forestière. En Espagne, on compte alors une réserve nationale <strong>de</strong>chasse, Los Val<strong>les</strong> en Aragon, <strong>et</strong> <strong>la</strong> réserve naturelle <strong>de</strong> Larra. Pour <strong>les</strong> Pyrénées occi<strong>de</strong>nta<strong>les</strong>,c’est une gran<strong>de</strong> réserve naturelle couvrant <strong>la</strong> zone à ours qui a <strong>les</strong> faveurs <strong>de</strong>s associations.C<strong>et</strong>te réserve doit s’adosser aux <strong>de</strong>ux réserves espagno<strong>les</strong>.Pour <strong>les</strong> Pyrénées centra<strong>les</strong>, si on évoque <strong>la</strong> création <strong>de</strong> tel<strong>les</strong> réserves en Ariègeocci<strong>de</strong>ntale autour du pic <strong>de</strong> <strong>la</strong> Calebasse <strong>et</strong> en Haute Ariège <strong>dans</strong> le massif <strong>de</strong> l’Aston, onpousse aussi à <strong>la</strong> « mise en concordance <strong>de</strong>s réserves <strong>de</strong> chasse <strong>et</strong> réserves forestières avec <strong>les</strong>biotopes potentiels afin qu’entre <strong>les</strong> principaux noyaux <strong>de</strong> <strong>protection</strong> existe un réseaud’espace <strong>de</strong> tranquillité perm<strong>et</strong>tant <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s animaux <strong>et</strong> leur repli éventuel. »Existent alors :- La réserve domaniale du Mont Valier (Ariège) <strong>sur</strong> environ 9 000 hectares (1937), <strong>et</strong>une réserve <strong>de</strong> chasse domaniale <strong>sur</strong> 8 815 hectares (arrêté ministériel du 27/11/1975). Seule<strong>la</strong> chasse accompagnée à l’isard est permise.- La réserve <strong>de</strong> chasse domaniale <strong>de</strong> Luchon (Haute-Garonne) <strong>sur</strong> 1 038 hectares (arrêtédu 27/08/1985) <strong>et</strong> réserve biologique domaniale dirigée <strong>sur</strong> 333 hectares (arrêté ministériel du30/08/1988).- Le proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> réserve <strong>de</strong> chasse domaniale plus une réserve biologique <strong>sur</strong> le massif <strong>de</strong>Burat (communes <strong>de</strong> Cierp-Gaud <strong>et</strong> <strong>de</strong> Marignac).21
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