En Haute-GaronneChangeons <strong>de</strong> département. Voici un compte-rendu <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission d’écobuage,réunie à Saint-Béat le 13 décembre 2007. Nous avons conservé <strong>la</strong> fraîcheur <strong>de</strong> ce compterendu,écrit par le représentant <strong>de</strong> l’association Nature Comminges, qui, mieux que <strong>de</strong> longuesdémonstrations éc<strong>la</strong>ire <strong>sur</strong> le climat local <strong>dans</strong> <strong>les</strong> Pyrénées autour <strong>de</strong>s feux "n<strong>et</strong>toyeurs".« Garin : une zone assez importante <strong>de</strong> 40 ha.Gouaux-<strong>de</strong>-Larboust : une très gran<strong>de</strong> zone <strong>de</strong> 121 ha.Ces <strong>de</strong>ux zones n’ont pas été brûlées <strong>de</strong>puis très longtemps (20/30 ans)Sur Gouaux ils vont brûler <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt (bouleaux) « même <strong>de</strong>s sangliers ne voudront pasy aller si on ne fait rien »Des réserves ont été émises <strong>sur</strong> <strong>la</strong> sécurité <strong>et</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> expresse <strong>de</strong> brûler en plusieursfois afin <strong>de</strong> perturber le moins possible <strong>et</strong> <strong>de</strong> pouvoir maîtriser le feu.Artigue : sept zones <strong>de</strong> tail<strong>les</strong> moyennes mais une très importante <strong>de</strong> 115 ha. Deman<strong>de</strong>expresse <strong>de</strong> brûler en plusieurs foisJuz<strong>et</strong> : <strong>de</strong>ux zones moyennesGouaux-<strong>de</strong>-Luchon : <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> brûler <strong>de</strong>s fougères. Réserves émises car <strong>les</strong> fougèresrepousseront <strong>de</strong> plus belle. Il leur est <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre <strong>les</strong> troupeaux <strong>sur</strong> ces estives aumoment <strong>de</strong> <strong>la</strong> pousse <strong>de</strong>s fougères afin <strong>de</strong> <strong>les</strong> épuiser <strong>et</strong> là el<strong>les</strong> régresseront. Apparemment lemaire n’est pas d’accord.Bézins-Garraux : Là aussi <strong>de</strong>s fougères <strong>et</strong> <strong>de</strong>s bouleaux à brûler, mais <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>its (lemaire dixit : 20 à 30 cm, mais moi je n’appelle pas ça du p<strong>et</strong>it). Prévoient <strong>de</strong> faire une pistecoupe-feu pour <strong>la</strong> sécurité… (Commentaire personnel : on sait ensuite à quoi servent <strong>les</strong>pistes.)De plus le maire fait du mauvais esprit. Sachant que je vais poser <strong>la</strong> question <strong>sur</strong> <strong>la</strong>faune, il précise : "au point <strong>de</strong> vue bestio<strong>les</strong>, il y a <strong>de</strong>s taupes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s cerfs <strong>et</strong> <strong>de</strong>s sangliers quifoutront le camp. De toute façon c<strong>et</strong>te année c’est une année à fougères <strong>et</strong> ce n’est pas <strong>les</strong>gens <strong>de</strong>s vil<strong>les</strong> qui nous dirons ce qu’il faut faire. Et si on ne fait pas, <strong>les</strong> bois vont <strong>de</strong>scendreencore plus bas <strong>et</strong> il n’y aura plus d’estives."Burga<strong>la</strong>ys : 15 ha <strong>de</strong> fougèresGuran : quatre p<strong>et</strong>its proj<strong>et</strong>s, mais en basse altitu<strong>de</strong>Baren : une zone <strong>de</strong> 1,6 ha près <strong>de</strong> <strong>la</strong> routeMel<strong>les</strong> : 2 ha <strong>de</strong> fougères à LabachPas <strong>de</strong> bi<strong>la</strong>n <strong>de</strong>s écobuages sauvages.Mon opinion personnelle : mieux vaut ne pas trop enquiquiner ceux qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt caren cas <strong>de</strong> refus ils feront sans autorisation <strong>de</strong> toute façon avec tous <strong>les</strong> risques annexes. »Et Yvan Puntous <strong>de</strong> poursuivre <strong>dans</strong> un courrier du 5 mars 2008 :« Ecobuages: dimanche <strong>la</strong> montagne était en feu vers Mel<strong>les</strong>, <strong>de</strong>s centaines d'hectaresont brûlés! Quand je pense que j'étais <strong>de</strong> commission d'écobuage <strong>et</strong> qu'il avait bien été<strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> ne brûler qu'en plusieurs fois afin <strong>de</strong> faire le moins <strong>de</strong> dégâts possible <strong>sur</strong> <strong>la</strong>faune ! Que même il avait été émis <strong>de</strong>s réserves <strong>sur</strong> certaines <strong>de</strong> ces pratiques quin'apportaient rien au pastoralisme puisque le fait <strong>de</strong> brûler faisait que fougères <strong>et</strong> autresrepartaient <strong>de</strong> plus belle avec c<strong>et</strong> apport <strong>de</strong> cendres. Mais <strong>la</strong> pression <strong>de</strong>s chasseurs/éleveursest tellement forte qu'on ne peut quasiment rien contre eux. J'avais à côté <strong>de</strong> moi le maire<strong>de</strong> Bézins-Garraux, vous savez, là où Mellba a été tuée, qui suite à certaines réserves, <strong>et</strong> là ilme visait ainsi que <strong>les</strong> représentants <strong>de</strong> <strong>la</strong> préfecture, a dit " ce ne sont pas <strong>les</strong> gens <strong>de</strong> <strong>la</strong> villequi vont nous apprendre comment faire chez nous, il n'y a que <strong>de</strong>s saloperies, fougères,86
onces, genêts où seuls <strong>les</strong> sangliers peuvent entrer <strong>et</strong> comme faune seulement <strong>de</strong>s serpents,<strong>de</strong>s taupes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s rats" Et je ne parle pas <strong>de</strong> l'Espagne, <strong>de</strong> chez moi, en gros <strong>de</strong>rrière le Crabèrepour simplifier, on voyait <strong>la</strong> fumée venant du versant sud <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s kilomètres <strong>et</strong> <strong>de</strong>skilomètres. »Il ajoute <strong>dans</strong> un autre courrier du 19 mars 2008 : « ce que je pensais voir venird'Espagne était en réalité versant français ! Mais vu <strong>la</strong> fumée <strong>et</strong> <strong>la</strong> distance où j'étais (20 km àvol d'oiseau) je m'étais trompé <strong>sur</strong> <strong>la</strong> provenance <strong>de</strong> ces fumées qui étaient donc du côtéMel<strong>les</strong> <strong>et</strong> Port<strong>et</strong>. »De son côté, Germain Cucuron, membre <strong>de</strong> <strong>la</strong> même association Nature Comminges,écrivait : « Le 24 Février, en randonnée au massif du Puech en Haute-Garonne, j’ai été témoin<strong>de</strong>s écobuages pratiqués ce jour là. Le temps très sec <strong>et</strong> ensoleillé était propice à c<strong>et</strong>te activité.Peu <strong>de</strong> vent.- Un feu d’une superficie importante sévissait <strong>sur</strong> <strong>les</strong> sou<strong>la</strong>nes <strong>de</strong> Port<strong>et</strong> d’Asp<strong>et</strong>.- Un second incendie embrasait <strong>les</strong> versants Sud <strong>de</strong> Labach <strong>de</strong> Mel<strong>les</strong>.En Haute-Garonne, une commission d’écobuage se réunit chaque année pour déci<strong>de</strong>r <strong>et</strong>aboutir à un accord entre <strong>les</strong> organisations concernées : communes, O.N.F., O.N.C.F.S.,groupements pastoraux, chambre d’agriculture, associations <strong>de</strong> <strong>protection</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature. Lesparcel<strong>les</strong> <strong>et</strong> <strong>les</strong> superficies à brûler sont décidées d’un commun accord après proposition <strong>de</strong>smairies.Ma question est : c<strong>et</strong> accord est-il respecté ? Et qui est chargé <strong>de</strong> le faire respecter ?-Pour l’incendie <strong>de</strong> Port<strong>et</strong> d’Asp<strong>et</strong> : pas <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’écobuage pour 2007. On peutpenser que c<strong>et</strong> un écobuage sauvage qui a dégénéré.-Pour l’incendie <strong>de</strong> Mel<strong>les</strong> : 3 ha ont été <strong>de</strong>mandés par <strong>la</strong> mairie mais c’est dix ou vingtfois c<strong>et</strong>te superficie qui a brûlé.Toutes <strong>les</strong> crêtes <strong>de</strong> (lieu volontairement non indiqué), secteur à perdrix grises sontroussies par le feu, j’ai pu le constater lors d’une randonnée suivante <strong>dans</strong> ces secteurs, quijouxtent le (lieu volontairement non indiqué), lieu <strong>de</strong> tanière d’une ourse <strong>et</strong> ses p<strong>et</strong>its (voirphoto avec neige ci jointe). Le feu ne pouvait pas s’étendre <strong>sur</strong> <strong>la</strong> zone <strong>de</strong>s ours étant donné<strong>les</strong> reliquats <strong>de</strong> neige, mais, vu <strong>la</strong> faible distance <strong>et</strong> bien que <strong>la</strong> sortie <strong>de</strong> tanière n’était pasencore annoncée, on peut se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r, s’il n’y a pas eu dérangement.Je pense que nous <strong>de</strong>vrions être plus vigi<strong>la</strong>nts <strong>et</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à être présents lors <strong>de</strong>sécobuages. »Les impacts <strong>de</strong>s feux pastorauxLes impacts <strong>de</strong> ces feux <strong>sur</strong> <strong>la</strong> flore <strong>et</strong> <strong>la</strong> faune pyrénéenne sont très souvent éludés parleurs partisans. Aucune espèce <strong>de</strong> <strong>la</strong> flore ne disparaîtrait, mais l’abondance <strong>de</strong> certainesd’entre el<strong>les</strong> se serait considérablement réduite <strong>et</strong> leur réapparition serait plus échelonnée. Lesinsectes sont bien entendus très touchés, <strong>les</strong> escargots aussi mais on nous dit que leur capacité<strong>de</strong> recolonisation est forte. Comme nous aimerions croire tout ce<strong>la</strong> ! À consulter quelquesdocuments, on constate que <strong>les</strong> repti<strong>les</strong> souffrent <strong>de</strong>s écobuages, comme <strong>les</strong> couleuvres ditescoronel<strong>les</strong> qui vivent <strong>dans</strong> <strong>les</strong> Pyrénées (source : Gui<strong>de</strong> pour <strong>la</strong> sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s espècesanima<strong>les</strong> <strong>de</strong> l’Isère, CORA-Isère <strong>et</strong> Service environnement du Conseil général, 2005), que <strong>les</strong>chambres d’agriculture <strong>de</strong> Picardie (<strong>de</strong>s institutions peu réputées pour leur soutien à <strong>la</strong><strong>protection</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature) proposent <strong>de</strong>s solutions alternatives au brû<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s talus, quiconstituent <strong>de</strong> précieux refuges pour <strong>la</strong> flore <strong>et</strong> <strong>la</strong> faune.Dans une étu<strong>de</strong> menée par <strong>de</strong>s biologistes <strong>et</strong> <strong>la</strong> fédération <strong>de</strong>s chasseurs du Jura :« Impact <strong>de</strong>s pratiques <strong>de</strong> brû<strong>la</strong>ge dirigé <strong>sur</strong> <strong>les</strong> communaux <strong>de</strong> Vesc<strong>les</strong> », on lit à propos <strong>de</strong>sorthoptères : « moins un site est brûlé fréquemment, moins <strong>les</strong> graminées sont abondantes,87
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Rapport de Stéphan Carbonnaux comm
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LE SENS PROFOND DU RETOUR DE L’OU
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Brisons quelques tabous :- la civil
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« Une forêt sans ours n’est pas
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Bouchet, la principale raison de la
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Le Parc ne sait que faire pour prot
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Jean Lassalle, conseiller général
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octobre 1992, rende sa décision et
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LA MORT DES DERNIERS OURS DES PYREN
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venir que des Pyrénées (la logiqu
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