FERUS a déposé <strong>de</strong>ux p<strong>la</strong>intes en 2006 <strong>et</strong> 2007 <strong>de</strong>vant le Procureur <strong>de</strong> <strong>la</strong> République <strong>de</strong>Tarbes pour perturbation intentionnelle d’une espèce protégée. Aucune suite sérieuse n’a étédonnée. L’ours est malheureusement très mal protégé légalement en France.2008. On évalue <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion d’ours entre 17 <strong>et</strong> 23 individus. Deux <strong>de</strong>s oursesrelâchées en 2006 sont mortes. Une <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux autres a donné naissance à <strong>de</strong>ux femel<strong>les</strong> audébut <strong>de</strong> l’année 2007.Mars 2008. Procès du chasseur René Marquèze qui a tué l’ourse "Cannelle". Il estre<strong>la</strong>xé par le Tribunal correctionnel <strong>de</strong> Pau le 21 avril 2008.Au terme d’un tel <strong>historique</strong>, il est bien difficile <strong>de</strong> ne pas souscrire à <strong>la</strong> réflexion <strong>de</strong>C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Dendal<strong>et</strong>che émise en 1993 : « En dépit <strong>de</strong> toutes <strong>les</strong> expertises, <strong>de</strong> l’accumu<strong>la</strong>tiond’étu<strong>de</strong>s spécialisées à ce jour, aucune décision c<strong>la</strong>ire n’a été prise, aucune politique <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>protection</strong> <strong>de</strong> l’ours n’a vraiment été mise en œuvre. Quelques textes synthétiques ont étéécrits mais très vite, <strong>les</strong> divers services administratifs se sont bagarrés à leur propos <strong>et</strong> rienn’en est sorti. Le service administratif français centralisé ou décentralisé est-il marqué dusceau <strong>de</strong> l’impuissance ? 29 »L’expérience <strong>de</strong> <strong>la</strong> délégation <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>protection</strong> <strong>de</strong> l’ours à <strong>de</strong>s autorités loca<strong>les</strong>, qui peutse révéler une excellente chose en fonction <strong>de</strong>s contextes, a été un échec cuisant parcequ’aucun contrat ne peut être conclu sans obligations, c’est-à-dire sans contraintes. L’État atrouvé là le moyen <strong>de</strong> se débarrasser d’une "patate chau<strong>de</strong>" qu’il faudra bien récupérer le plustôt possible.La <strong>protection</strong> <strong>de</strong> l’ours peut <strong>et</strong> doit être pour <strong>les</strong> Pyrénéens une gran<strong>de</strong> aventure quisignera une nouvelle re<strong>la</strong>tion culturelle avec c<strong>et</strong> animal incontournable du panthéonmontagnard.29 La Cause <strong>de</strong> l’ours, page 82.28
LA MORT DES DERNIERS OURS DES PYRENEES« Tu te rends compte, si <strong>les</strong> ours qui ont été tués avaient <strong>sur</strong>vécu, on en aurait encore ici. »Dominique BoyerOn ne dit jamais assez comment sont morts <strong>les</strong> <strong>de</strong>rniers ours <strong>de</strong>s Pyrénées, pour cequ’on en sait bien évi<strong>de</strong>mment. Ceci n’a pas qu’un intérêt <strong>historique</strong>, car on verramalheureusement que <strong>la</strong> société française - ses responsab<strong>les</strong> politiques <strong>et</strong> sa justice - a bienpeu évolué au suj<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>struction d’animaux aussi emblématiques <strong>et</strong> fragi<strong>les</strong>. C’est ainsique le récent procès <strong>de</strong> René Marquèze, qui a tué <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière femelle <strong>de</strong> lignée pyrénéenne, amontré toute l’inconséquence <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>protection</strong> officielle <strong>de</strong> l’ours.La popu<strong>la</strong>tion actuelle d’ours, très faible, n’est malheureusement pas à l’abri <strong>de</strong>nouvel<strong>les</strong> <strong>de</strong>structions.Entre <strong>la</strong> fin officielle <strong>de</strong> <strong>la</strong> chasse <strong>et</strong> celle <strong>de</strong>s battues administrativesLa chasse à l’ours fut interdite en 1962.Pour mémoire, entre 1942 <strong>et</strong> 1957, Gérard Caussimont comptabilise <strong>dans</strong> <strong>les</strong> archivesloca<strong>les</strong> au moins 18 ours tués en Béarn, à l’époque où M. Couturier dénombre 50 ours pour <strong>la</strong>même région <strong>dans</strong> son ouvrage <strong>de</strong> référence 30 !Les <strong>de</strong>rnières battues léga<strong>les</strong> sont organisées en 1967 <strong>et</strong> 1969 avant leur interdictiondéfinitive en 1972.Le 9 août 1967, un arrêté du préf<strong>et</strong> <strong>de</strong>s Basses-Pyrénées autorise l’organisation d’un<strong>et</strong>elle battue en vue <strong>de</strong> « détruire l’ourse adulte qui, avec son ourson, est l’auteur d’importantsdégâts aux troupeaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> haute vallée <strong>de</strong> Laruns (seule l’ourse adulte peut être tirée). » Onnote une volonté <strong>de</strong> semi <strong>protection</strong> puisqu’il n’est pas question <strong>de</strong> tirer l’ourson.Le 11 avril 1969, un nouvel arrêté préfectoral autorise une battue qui c<strong>et</strong>te fois-ci a pourobjectif <strong>de</strong> « repousser en direction du Parc national, l’ours qui a causé <strong>de</strong>s dégâts auxtroupeaux <strong>sur</strong> le territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune <strong>de</strong> Licq-Athérey. » Quatre moutons avaient été tuéspar un ou <strong>de</strong>ux ours quelques jours auparavant <strong>dans</strong> un quartier situé à 500 mètres d’altitu<strong>de</strong>.Voici ce que répond le lieutenant <strong>de</strong> louv<strong>et</strong>erie au directeur départemental <strong>de</strong> l’agriculture le14 avril suivant :« (…) Sur <strong>les</strong> 20 chasseurs convoqués, 10 seulement se sont présentés au départ, cesdéfections ayant été occasionnées par le mauvais temps qui sévissait <strong>dans</strong> <strong>la</strong> région. Malgré<strong>les</strong> nombreuses empreintes (d’un ours adulte <strong>et</strong> d’un jeune) relevées <strong>dans</strong> le secteur, il n’a pasété possible <strong>de</strong> <strong>les</strong> débusquer, car nous avons été obligés d’arrêter <strong>la</strong> battue à 9h, <strong>la</strong> pluie dumatin ayant dégénéré en tempête <strong>de</strong> grêle <strong>et</strong> <strong>de</strong> neige. C<strong>et</strong>te battue dont vous nous avez fait <strong>la</strong>faveur s’étant soldée par un échec, je vous serai bien reconnaissant <strong>de</strong> m’indiquer ce qu’il y alieu <strong>de</strong> faire, car <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt n’a pu être explorée. 31 »D’après le lieutenant <strong>de</strong> louv<strong>et</strong>erie Car<strong>les</strong> (quincaillier à Bedous <strong>et</strong> gran<strong>de</strong> figure <strong>de</strong> <strong>la</strong>chasse), l’interdiction <strong>de</strong>s battues administratives fut une erreur. Selon C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Berducou, quicite ces propos, Car<strong>les</strong> aurait dirigé 52 battues administratives qui se seraient soldées par <strong>la</strong>mort <strong>de</strong> 3 ours. Après maints coups <strong>de</strong> feu <strong>et</strong> beaucoup <strong>de</strong> bruit, <strong>la</strong> conclusion c<strong>la</strong>ssique <strong>de</strong> cesbattues était un repas final <strong>et</strong> <strong>la</strong> satisfaction du berger <strong>de</strong> savoir qu’on s’occupait <strong>de</strong> lui. Quan<strong>de</strong>l<strong>les</strong> ont cessé, <strong>les</strong> éleveurs <strong>et</strong> bergers ne se seraient plus sentis défendus <strong>et</strong> auraient ressorti le30 G. Caussimont, Avec le naturaliste, <strong>sur</strong> <strong>les</strong> pas <strong>de</strong> l’ours brun <strong>de</strong>s Pyrénées, Loubatières, 1997, p. 135.31 Ces documents nous été fournis par M. C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Berducou.29
- Page 1 and 2: Rapport de Stéphan Carbonnaux comm
- Page 3 and 4: SOMMAIREI Le sens profond du retour
- Page 5 and 6: LE SENS PROFOND DU RETOUR DE L’OU
- Page 7 and 8: Cliché n° 1. Forêt primaire en S
- Page 9 and 10: Brisons quelques tabous :- la civil
- Page 11 and 12: « Une forêt sans ours n’est pas
- Page 13 and 14: Bouchet, la principale raison de la
- Page 15 and 16: Le Parc ne sait que faire pour prot
- Page 17 and 18: 1978. Publication du rapport L’ou
- Page 19 and 20: 1984. Le "Plan Ours" est lancé par
- Page 21 and 22: Jean Lassalle, conseiller général
- Page 23 and 24: octobre 1992, rende sa décision et
- Page 25 and 26: patrimoniale. Si les associations d
- Page 27: 27 mai. Une "Marche pour l’ours"
- Page 31 and 32: venir que des Pyrénées (la logiqu
- Page 33 and 34: 1994. En novembre, lors d’une bat
- Page 35 and 36: Cette bonne volonté n’a jamais p
- Page 37 and 38: « réalité depuis des siècles ic
- Page 39 and 40: Une autre conclusion qui a sonné c
- Page 41 and 42: paysans pour tuer les sangliers : e
- Page 43 and 44: le Tiers-Monde) sur ce "Progrès",
- Page 45 and 46: Baylaucq écrivait : « L'ours brun
- Page 47 and 48: "Néré". C’est le retour au clan
- Page 49 and 50: C’est pourquoi, nous préférons
- Page 51 and 52: institution a été très imprudemm
- Page 53 and 54: valeur de l’élevage ovin ne peut
- Page 55 and 56: de notre côté que le divorce évo
- Page 57 and 58: (surtout composée d’aurochs), le
- Page 59 and 60: Les parcs nationaux ne sont pas en
- Page 61 and 62: On aura donc compris que ces groupe
- Page 63 and 64: ce point, se trouver menacés par l
- Page 65 and 66: - Le pastoralisme et la biodiversit
- Page 67 and 68: Cliché n° 4 Cliché n° 5Asturies
- Page 69 and 70: et surtout les femelles deviennent
- Page 71 and 72: diversifiées : cerf, chevreuil, ch
- Page 73 and 74: de terrain, que les observations mo
- Page 75 and 76: cette biodiversité aux oubliettes
- Page 77 and 78: Ferus. En 1996, à Sofia-Antipolis
- Page 79 and 80:
enseignements précieux sur ce suje
- Page 81 and 82:
Dendaletche dans son Guide du natur
- Page 83 and 84:
productiviste qui lui convient mal
- Page 85 and 86:
La question des feux courants ou fe
- Page 87 and 88:
onces, genêts où seuls les sangli
- Page 89 and 90:
L’impact des feux sur la petite f
- Page 91 and 92:
- Au moins pour un certain temps, i
- Page 93 and 94:
outre que la reconstitution de popu
- Page 95 and 96:
diminué, alors qu’entre temps la
- Page 97 and 98:
Rappelons que M. Couturier a chass
- Page 99 and 100:
Devant le refus de l’Etat de cré
- Page 101 and 102:
Voici ce que Jean Lauzet, naturalis
- Page 103 and 104:
- En Italie, le Parc national des A
- Page 105 and 106:
-¿De qué manera?De quelle manièr
- Page 107 and 108:
prioritaire au titre de la Directiv
- Page 109 and 110:
France de prendre « les mesures de
- Page 111 and 112:
Le témoignage de M. Didier Hervé
- Page 113 and 114:
L’ESPACE VITAL POUR L’OURS DANS
- Page 115 and 116:
Slovénie, Slovaquie et Suède. Ell
- Page 117 and 118:
2008). Rappelons que personne n’a
- Page 119 and 120:
Depuis quelques années à peine, l
- Page 121 and 122:
loin des sites fréquentés par les
- Page 123 and 124:
Cette région est un grand karst bo
- Page 125 and 126:
apport aux autres ours d’Europe,
- Page 127 and 128:
Aujourd’hui, alors que le "Plan O
- Page 129 and 130:
d’énergie pourrait avoir de fâc
- Page 131 and 132:
place par le F.I.E.P., en Haut-Béa
- Page 133 and 134:
Notons que contrairement à la popu
- Page 135 and 136:
Abruzzes serait à l’origine de l
- Page 137 and 138:
Chose en apparence paradoxale, le r
- Page 139 and 140:
La très grande majorité de nos co
- Page 141 and 142:
Pyrénées, l’ours n’est pas pr
- Page 143 and 144:
POUR UN OURS LIBRE SANS PUCE NI COL
- Page 145:
Mai 2008FERUSBP 11413 718 Allauch C