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Rapport historique et prospectif sur la protection de l'ours dans les ...

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Le Parc ne sait que faire pour protéger l’ours. Avec l’idée <strong>de</strong> détourner l’ours <strong>de</strong>s brebis,son directeur Pierre Chimits a fait introduire <strong>de</strong>s marmottes <strong>dans</strong> <strong>les</strong> vallées d’Aspe <strong>et</strong>d’Ossau, pensant qu’el<strong>les</strong> intéresseraient l’ours, fait p<strong>la</strong>nter <strong>de</strong>s arbres fruitiers qui doiventdonner dix ans plus tard ou fait encore creuser <strong>de</strong>s mares à grenouil<strong>les</strong>. Le ton d’une l<strong>et</strong>treenvoyée à Robert Hainard dénote l’embarras <strong>de</strong> <strong>la</strong> direction du Parc : « (…) Je viens vous<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si vous ne verriez pas d’autres sources <strong>de</strong> nourriture naturelle sous <strong>la</strong> forme parexemple <strong>de</strong> semis ou p<strong>la</strong>ntation <strong>dans</strong> <strong>les</strong> c<strong>la</strong>irières ce certains tubercu<strong>les</strong> susceptib<strong>les</strong>d’intéresser l’ours. Bref, je serais très heureux <strong>de</strong> recevoir vos suggestions en <strong>la</strong> matière quej’essaierais <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre le plus rapi<strong>de</strong>ment possible en pratique. (…) 20 »Et l’illusion d’une conservation <strong>de</strong> l’ours par le Parc <strong>de</strong>meure pour <strong>de</strong> longues années.Pourtant, en 1965, lors d’une séance du C.N.P.N. consacrée à ce proj<strong>et</strong>, M. Giban <strong>de</strong>l’I.N.R.A. constatait que « si l’on veut parvenir à une véritable <strong>protection</strong> <strong>de</strong> l’ours, il fautvoir grand, c<strong>et</strong> animal ayant besoin <strong>de</strong> vastes espaces pour vivre <strong>et</strong> se développer. » Elle<strong>de</strong>meure même à <strong>la</strong> lecture <strong>de</strong> l’at<strong>la</strong>s <strong>de</strong>s Parcs nationaux (M.A.T.E.) 21 .1968. L’Office national <strong>de</strong>s forêts se mécanise. La construction <strong>de</strong>s routes s’accélère.1970. Dernière autorisation d’achat <strong>de</strong> strychnine, dont <strong>les</strong> paysans ont <strong>de</strong> grossesréserves…27 juill<strong>et</strong> 1971. Création par décr<strong>et</strong> du ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> Protection <strong>de</strong> <strong>la</strong> Nature <strong>et</strong> <strong>de</strong>l’Environnement. Un portefeuille explosif, dixit le professeur <strong>de</strong> droit Michel Prieur, qui voitse succé<strong>de</strong>r 7 ministres <strong>et</strong> 4 secrétaires d’Etat jusqu’en 1978.1971. François Merl<strong>et</strong>, un <strong>de</strong>s grands précurseurs français <strong>de</strong> <strong>la</strong> chasse photographique,fait paraître à Pau aux éditions Marrimpouey jeune, Seigneur <strong>de</strong>s Pyrénées, l’ours. Ce livrecontient plusieurs photographies en couleurs <strong>de</strong> l’ours <strong>de</strong>s Pyrénées <strong>et</strong> un vibrant « S.O.S.pour nos <strong>de</strong>rniers ours ». Il subsisterait 35 ours <strong>dans</strong> <strong>les</strong> Pyrénées.1972. Interdiction totale <strong>de</strong> <strong>la</strong> chasse à l’ours, y compris en battue administrative(Journal officiel, 15 février 1973). En Espagne, l’ours brun est déc<strong>la</strong>ré espèce protégée pardécr<strong>et</strong> du 15 octobre 1973.1973. Jean Dorst, une <strong>de</strong>s sommités <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>protection</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature en France, s’appuie <strong>sur</strong>Marcel Couturier pour s’opposer à <strong>la</strong> réintroduction <strong>de</strong> l’ours <strong>dans</strong> le Vercors, malgré unrapport favorable <strong>de</strong> Robert Hainard commandé par le Muséum national d’histoire naturelle.Dorst craint une cohabitation difficile avec <strong>les</strong> bergers (il se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> même si l’ours nepourrait pas en croquer un - sic !), voire avec <strong>les</strong> touristes, <strong>et</strong> constate que <strong>les</strong> Suisses ontabandonné l’idée <strong>de</strong> réintroduire l’ours chez eux. « La tentation est gran<strong>de</strong> <strong>de</strong> venir faire <strong>sur</strong>notre territoire <strong>de</strong>s expériences qui risquent <strong>de</strong> comprom<strong>et</strong>tre l’image <strong>de</strong> marque <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>protection</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature » écrit-il à un <strong>de</strong> ses col<strong>la</strong>borateurs. Dorst refuse aussi <strong>la</strong> réintroduction<strong>de</strong>s grands rapaces mais accepte celle du lynx, expérience qui donne <strong>de</strong> bons résultats enSuisse. Gran<strong>de</strong> déception <strong>et</strong> colère <strong>de</strong> Hainard : « Toute ma vie, j’aurai traîné <strong>la</strong> lâch<strong>et</strong>é <strong>de</strong>sofficiels ! Il déconseille <strong>la</strong> réintroduction <strong>de</strong> l’ours, par contre il adm<strong>et</strong>trait le lynx. Parbleu !parce que d’autres l’ont déjà fait contre vents <strong>et</strong> marées ! 22 »20 L<strong>et</strong>tre du 31 décembre 1969 (archives Fondation Hainard).21 Voir : http://at<strong>la</strong>s.parcsnationaux.org/pyrenees/page.asp?page=822 L<strong>et</strong>tre à D. Ariagno du 21 décembre 1973 (archives Fondation Hainard).15

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