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Rapport historique et prospectif sur la protection de l'ours dans les ...

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On aura donc compris que ces groupes ultrapastoraux sont tout sauf miséreux <strong>et</strong>bénéficient d’appuis politiques <strong>de</strong> poids.Pourquoi défen<strong>de</strong>nt-ils <strong>la</strong> biodiversité ?On s’étonnera peut-être que <strong>de</strong> tels groupes défen<strong>de</strong>nt <strong>la</strong> biodiversité. C’est sanscompter <strong>sur</strong> le caractère p<strong>la</strong>stique du terme qui autorise d’y m<strong>et</strong>tre n’importe quoi <strong>et</strong> d’abuserl’opinion. Bref, à l’auberge espagnole dépeinte par Jean-C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Génot <strong>les</strong> ultrapastoraux nesont pas <strong>les</strong> moins malins. La question est <strong>de</strong>venue si importante qu’elle figure d’ailleurs entrès bonne p<strong>la</strong>ce <strong>dans</strong> <strong>les</strong> statuts <strong>de</strong> l’A.D.D.I.P. L’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te coordination est : « ledéveloppement durable <strong>et</strong> <strong>la</strong> promotion <strong>de</strong>s activités d’élevage <strong>et</strong> <strong>de</strong> pastoralismecaractéristiques <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong>s Pyrénées <strong>et</strong> créatrices <strong>de</strong> biodiversité. (…) La représentation<strong>de</strong>s Pyrénéens auprès <strong>de</strong>s départements, <strong>de</strong>s régions, <strong>de</strong>s Etats français <strong>et</strong> espagnol pouraffirmer l’impossible cohabitation entre prédateurs <strong>et</strong> pastoralisme <strong>et</strong> prôner <strong>la</strong> défense dupastoralisme, principal outil <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> biodiversité <strong>de</strong> ce massif » (c’est nous quisoulignons).Sur <strong>la</strong> question <strong>de</strong> <strong>la</strong> biodiversité, ces groupes s’appuient essentiellement <strong>sur</strong> <strong>les</strong> écrits<strong>de</strong> Bruno Besche-Commenge, ancien enseignant <strong>et</strong> chercheur au centre <strong>de</strong> linguistique <strong>et</strong> <strong>de</strong>dialectique <strong>de</strong> Toulouse <strong>et</strong> connaisseur <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong>s techniques agropastora<strong>les</strong>.Aux yeux <strong>de</strong> ces éleveurs, le pastoralisme serait incompatible avec <strong>la</strong> présence <strong>de</strong>sgrands prédateurs, qui eux-mêmes menaceraient <strong>la</strong> biodiversité. C’est même une formed’Internationale, non du socialisme à visage humain, mais <strong>de</strong>s montagnes à visage humain,qui se m<strong>et</strong> en p<strong>la</strong>ce, avec d’autres éleveurs asturiens <strong>et</strong> alpins essentiellement opposés auxloups. Dans notre pays, le mouvement est soutenu par <strong>la</strong> Fédération nationale <strong>de</strong>s syndicatsd’exploitants agrico<strong>les</strong> (F.N.S.E.A.), <strong>les</strong> Jeunesses agrico<strong>les</strong> (J.A.), l’Assemblée permanente<strong>de</strong>s chambres d’agriculture (A.P.C.A.), <strong>la</strong> Fédération nationale ovine (F.N.O.) <strong>et</strong> <strong>la</strong> Fédérationnationale <strong>de</strong>s éleveurs <strong>de</strong> chèvres (F.N.E.C.) qui ont signé ensemble un manifeste pour «lemaintien <strong>de</strong> <strong>la</strong> biodiversité en zone d’élevage » en octobre 2007. Ces organisations exigentl’arrêt <strong>de</strong> <strong>la</strong> réintroduction <strong>de</strong> l’ours, le r<strong>et</strong>rait <strong>de</strong>s loups en zone d’élevage <strong>et</strong> <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>spopu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> vautours <strong>et</strong> <strong>de</strong> lynx. L’instal<strong>la</strong>tion durable <strong>de</strong>s prédateurs est pour el<strong>les</strong>incompatible avec l’activité agricole <strong>et</strong> menacerait <strong>la</strong> biodiversité, dont ils sont <strong>de</strong>venus enquelques années à peine <strong>les</strong> hérauts.C’est ainsi que nous avons vu apparaître ce concept bien étrange : « <strong>la</strong> biodiversité àvisage humain », presque trente ans après le « socialisme à visage humain » duTchécoslovaque Dubcek. Certes, il est très ras<strong>sur</strong>ant d’être entouré par <strong>les</strong> siens, d’animauxdomestiques, d’évoluer <strong>dans</strong> un paysage partout marqué <strong>de</strong> l’empreinte humaine. Mais nousjugeons qu’il est impossible, chimérique <strong>de</strong> vouloir une biodiversité, c’est-à-dire un ensemble<strong>de</strong> formes <strong>de</strong> vie sauvages, non contrôlées, à « visage humain ». Plus extrémiste encore queses collègues français, Carlos Barrera Sanchez du Sindic du Val d’Aran, déc<strong>la</strong>mait àBagnères-<strong>de</strong>-Bigorre le 13 mai 2006 lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> manifestation <strong>de</strong> refus <strong>de</strong>s lâchers d’ours : « <strong>la</strong>véritable biodiversité du massif <strong>et</strong> <strong>de</strong>s pays pyrénéens, c’est notre culture, notre histoire, nostraditions, <strong>et</strong> ce sont <strong>les</strong> personnes qui habitent <strong>les</strong> Pyrénées. Avec notre travail <strong>et</strong> tout notrerespect, nous avons fait <strong>de</strong>s Pyrénées une merveille, notre maison commune où nous vivonstous. (…) Des Pyrénées déshumanisées ne sont rien » (sic !).On appréciera le caractère profondément narcissique d’une telle envolée. Non, <strong>la</strong>biodiversité ne se réduit pas à <strong>la</strong> culture humaine, si élevée soit elle, aux chèvres, aux moutons61

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