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Rapport historique et prospectif sur la protection de l'ours dans les ...

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c’est encore 125 espèces observées en <strong>de</strong>ux heures, fin juill<strong>et</strong> 2005. Un pâturage <strong>sur</strong>pâturé <strong>de</strong>l’Ubay<strong>et</strong>te (Montagn<strong>et</strong>te ou bas <strong>de</strong> l’Oronaye), c’est moins <strong>de</strong> 5 espèces <strong>sur</strong> 4 m2 en 2000.Avec <strong>les</strong> grands troupeaux, peu ou mal gardés, tout l’espace est parcouru. Les zones <strong>de</strong>crêtes sont utilisées lors du repos du milieu du jour. El<strong>les</strong> ne joueront plus leur rôle <strong>de</strong> réserve<strong>de</strong> graines pour <strong>les</strong> secteurs saccagés <strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong> vallons. Le phénomène s’emballe : toujoursplus ! Plus <strong>de</strong> brebis ! Plus <strong>de</strong> primes ! Plus <strong>de</strong> rentabilité ! Comme <strong>les</strong> pâturages sontpauvres, on essaye <strong>de</strong> gagner plus en compensant par <strong>la</strong> quantité l’absence <strong>de</strong> qualité ! »En Mercantour, l’élevage du mouton est présenté comme « traditionnel ». Rien <strong>de</strong> plusfaux ! Le cheptel à l’intérieur du Parc national est passé <strong>de</strong> 1 000 têtes à sa création, en 1978,à 100 000 têtes ces <strong>de</strong>rnières années. Plusieurs botanistes amateurs <strong>et</strong> réputés pour leursérieux ont rapporté à Pierre Pfeffer, gran<strong>de</strong> figure <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>protection</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature, membre duMuséum national d’histoire naturelle, <strong>et</strong> administrateur du Parc, <strong>de</strong>s observations inquiétantes<strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s du <strong>sur</strong>pâturage <strong>de</strong>s brebis <strong>sur</strong> <strong>la</strong> flore rare du Mercantour. Aucune étu<strong>de</strong> ne sembleavoir été malheureusement publiée à ce jour. Le Mercantour est aussi une région « ma<strong>la</strong><strong>de</strong> dumouton ».Dans <strong>les</strong> Pyrénées, le <strong>sur</strong>pâturage est peu évoqué <strong>et</strong> manifestement peu étudié par <strong>les</strong>naturalistes. Au sein <strong>de</strong> montagnes très pastora<strong>les</strong>, il est un <strong>de</strong>s suj<strong>et</strong>s qu’on préfère éviter.Rappelons aussi que <strong>de</strong>s écarts importants existent parfois (souvent ?) entre <strong>les</strong> effectifsd’animaux déc<strong>la</strong>rés par <strong>les</strong> éleveurs <strong>et</strong> ceux mis en estive, ce qui n’est pas sans inci<strong>de</strong>nce <strong>sur</strong><strong>la</strong> question.Nous nous contenterons <strong>dans</strong> l’immédiat <strong>de</strong>s constatations communiquées par leConservatoire régional <strong>de</strong>s espaces naturels d’Aquitaine. Le Conservatoire a mené uninventaire <strong>de</strong>s milieux humi<strong>de</strong>s <strong>dans</strong> <strong>les</strong> Pyrénées-At<strong>la</strong>ntiques <strong>de</strong> 2000 à 2006, <strong>et</strong> anime unecellule d’assistance technique zones humi<strong>de</strong>s (autrefois appelée réseau SAGNE). C’est ainsiqu’il a une très bonne connaissance <strong>de</strong> ces milieux, aussi bien en p<strong>la</strong>ine qu’en montagne.Dans le cadre <strong>de</strong> diagnostics <strong>de</strong> massif <strong>sur</strong> le pays <strong>de</strong> Cize au Pays Basque, le Conservatoireassiste techniquement <strong>la</strong> Commission syndicale du Pays <strong>de</strong> Cize, maître d’ouvrage. Le constatgénéral, en montagne, est un <strong>sur</strong>pâturage localisé aux zones d’abreuvement ou <strong>de</strong> reposoir.Ainsi, <strong>dans</strong> le massif <strong>de</strong> Cize, il a été constaté un <strong>sur</strong>piétinement <strong>de</strong> massifs <strong>de</strong> sphaignes 121<strong>de</strong>s tourbières (exemple, celle d’Arxilondo, commune <strong>de</strong> Lecumberri) <strong>et</strong> <strong>de</strong>s risquesd’eutrophisation liés aux déjections anima<strong>les</strong>.Face à c<strong>et</strong>te menace <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s milieux humi<strong>de</strong>s exceptionnels, <strong>et</strong> arguant <strong>de</strong>s risques réelsd’enlisement du bétail bovin, il a été proposé <strong>la</strong> mise en défens totale ou sélective (on ne<strong>la</strong>isse passer que <strong>les</strong> ovins) <strong>sur</strong> certains sites. C<strong>et</strong>te me<strong>sur</strong>e expérimentale couvre par exemple5% <strong>de</strong> <strong>la</strong> superficie du site d’Arxilondo. Toutefois, Thierry Laporte le rapporte, « <strong>la</strong> réduction<strong>de</strong> <strong>la</strong> pression du pâturage en montagne est difficile à m<strong>et</strong>tre en œuvre », d’autant que leproblème est <strong>la</strong> concentration du pâturage <strong>sur</strong> certains espaces plus riches en herbe.Une autre conséquence du <strong>sur</strong>pâturage est <strong>la</strong> colonisation <strong>de</strong>s estives par le gisp<strong>et</strong>(Festuca ekia), une p<strong>la</strong>nte endémique <strong>de</strong>s Pyrénées que <strong>les</strong> animaux mangent quand elle esttendre puis dé<strong>la</strong>isse plus tard lorsqu’elle est rêche. C’est donc typiquement une p<strong>la</strong>nte« refusée » qui prend <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce d’autres espèces. Mais <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> précisément ?Comme l’indique Michèle Evin <strong>dans</strong> son article, «<strong>les</strong> recommandations pour éviter le<strong>sur</strong>pâturage sont connues <strong>de</strong> tous », ajoutant plus loin : « Chacun sait ce<strong>la</strong>, mais ces pratiques<strong>de</strong> bon sens sont bien rarement respectées. La filière ovine est entraînée <strong>dans</strong> une spirale121 Les sphaignes lorsqu’el<strong>les</strong> meurent donnent naissance à <strong>la</strong> tourbe. Un certain nombre <strong>de</strong> ces espèces estmenacé. On en compte plus <strong>de</strong> 15 espèces <strong>sur</strong> <strong>la</strong> tourbière citée.82

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