un village hmong vert du haut laos
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se servent <strong>un</strong>iquement de leurs doigts pour filer. Elles tournent les fibres <strong>un</strong>e par <strong>un</strong>e, les attachant<br />
l'<strong>un</strong>e B l'autre en les mouillant avec leur salive, et quand elles sont trop grosses, elles les fendent<br />
adroitement soit avec leurs ongles, soit avec leurs dents. Le fil ainsi obtenu est enroulk au fur et B<br />
mesure autour <strong>du</strong> poignet B. (op. cit. p. 212).<br />
Blanchi B la chaux, le fil est kten<strong>du</strong> sur <strong>un</strong> grand dkvidoir (fig. 28) horizontal en forme de croix,<br />
tus khaub lig, qui se place, ii cause de ses dimensions, en dehors de la maison. Une grosse pierre qu'on<br />
trouve parfois sur le seuil des maisons ou sur la galerie sert de meuble B assouplir le fil : on fait rouler<br />
la lourde pierre, laub zeb dlaus, sur la fibre.<br />
On trouve dew types de mktiers ii tisser, tug ntus, chez les Hmong : B biiti, imitt des Lao et des<br />
Thai, sans biiti et B <strong>un</strong> seul rang de lisse, type traditionnel. I1 s'attache dans le dos, la tisseuse travaille<br />
assise, l'autre extrkmitk pr2s de l'ensouple, tus txeej ntus, est fix6 B <strong>un</strong> pilier.<br />
A Pha-Hok, les Cchanges commerciaux sont assez dCvelopp6 pour dispenser <strong>du</strong> tissage la plupart<br />
des femmes, tout au plus certaines d'entre-elles tissent la toile qui servira de support aux broderies<br />
des bas de jupes, car la leur est plus <strong>du</strong>re, plus serrke que celle des Lao.<br />
La toile tcrue, tisste (5), mais le plus souvent achetk aux Nyouan ou aux Lao contre de l'opium<br />
est diviske en plusieurs bandes, chac<strong>un</strong>e destinke ii <strong>un</strong>e partie de la jupe. La bande B batiker est d'abord<br />
enroulke trks serrke puis repasste en battant le rouleau avec <strong>un</strong> lourd maillet de bois. Lorsqu'elle est<br />
devenue lisse, la dtcoratrice s'assied sur <strong>un</strong> tabouret en installant devant elle <strong>un</strong>e planche sur <strong>un</strong> petit<br />
panier ou sur <strong>un</strong> bidon de pttrole, afin de se faire <strong>un</strong>e petite table. Non loin d'elle, sur la cendre chaude<br />
<strong>du</strong> foyer, elle a mis sa cire fondre. Elle se sert d'<strong>un</strong>e sorte de tire-ligne (fig. 26) dont il existe trois<br />
tailles difftrentes selon la grosseur <strong>du</strong> trait A obtenir. Trempant I'outil dans la cue chaude, elle com-<br />
mence ii tracer les longues lignes parallkles qui encadrent les dessins sur toute la longueur <strong>du</strong> tissus.<br />
Puis elle partage l'aire ainsi rkaliske en cadres. Enfin, elle attaque les motifs proprement dits.<br />
I1 y en a six diffkrents qui se succkdent tout autour de la jupe. La cire sbche trb rapidement, il<br />
suffit de dtvider et reenrouler le tissus au fur et a mesure en ne gardant B dtcou<strong>vert</strong> que la surface<br />
qui peut tenir sur la table improviske. Comme c'est <strong>un</strong> travail fastidieux, elle trace les lignes par skries<br />
de parallkles avec <strong>un</strong>e sfireti impressionnante. Sans repkre, ni rkgle, le dessin fait preuve d'<strong>un</strong>e symttrie<br />
et d'<strong>un</strong>e nettett dtconcertantzs. L'habiletk a batiker, nraaj tab, n'est cependant pas gtntrale et l'on<br />
peut voir des diffkrences notables de l'<strong>un</strong>e a l'autre; elle s'explique, avant tout, par <strong>un</strong>e longue pratique.<br />
Ne voit-on pas des petites filles de 5 ans, commencer leur apprentissage sow le contrale de leur mbre ?<br />
La teinture, tsaus ou zaas ntaub, se fait aussi au cours <strong>du</strong> 9" mois. Presque partout on peut voir<br />
des auges d'indigo en train de mackrer, tandis qu'il rkgne alentour des maisons et des points d'eau,<br />
<strong>un</strong>e odeur caractkristique. L'indigotier, nkaaj, pousse B proxirnitk <strong>du</strong> <strong>village</strong>, voire au milieu d'<strong>un</strong> groupe<br />
de maisons. Les femmes en ramassent de pleines hottes qu'elles mettent B tremper dans de grands bacs<br />
en bois. Elles surveillent la dtcomposition jour aprks jour, en rajoutant de I'eau. Puis, elles renouvellent<br />
les feuilles et y mklangent de la chaw. Celle-ci aide A prtcipiter la teinture qui se colle sur les parois<br />
de l'auge en <strong>un</strong>e piite malodorante. C'est alors qu'elles enlkvent toutes les feuilles et ne laissent que<br />
cet espbce de bouillon. Elles grattent bien les parois <strong>du</strong> recipient, mtlangeant la teinture, puis la<br />
transvasent dans <strong>un</strong> seau ou dans <strong>un</strong> bidon pour la transporter A la maison. On la laisse reposer<br />
encore quelques jours. Elle prend <strong>un</strong>e couleur presque noire et devient trbs tpaisse. On met l'ttoffe<br />
batikte 21 tremper dans ce bouillon trois fois en trois jours, en la faisant stcher au soleil chaque fois.<br />
A la fin, on la trempe dans de l'eau chaude pour faire fondre la cire et rtvtler les motifs <strong>du</strong> dtcor.<br />
Cette teinture qui se conserve plusieurs mois, sert aussi d'antiseptique cauttrisant pour les plaies<br />
sur lesquelles s'exerce son remarquable pouvoir astringent.<br />
En dehors <strong>du</strong> batik, on teint en bleu indigo aussi le bas de jupe, taw tab, qui sera dkcork en<br />
broderies. Le fil des broderies est maintenant achett en ville. Si les ressources de la maison ne permettent<br />
(5) Elle se nomme ntaub manj c toile' de chanvre B.<br />
(6) Ils l'appellent ntaub paaj c toile de coton B.