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un village hmong vert du haut laos

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CYCLE AGRAIRE ET TECHNIQUES AGRICOLES 55<br />

On choisit l'endroit oh on va faire son ray <strong>un</strong> peu avant le Nouvel An, chac<strong>un</strong> prospectant selon<br />

ses besoins dans les for& avoisinant le <strong>village</strong>. Avec le temps et la croissance <strong>du</strong> <strong>village</strong> les rays<br />

s'tloigneront de plus en plus, jusqu'a ce que la forCt secondaire ait repousd. Alors on pourra semer<br />

a nouveau proximitt de sa maison.<br />

Les rays ainsi choisi B l'avance deviennent la propriktt temporaire <strong>du</strong> cultivateur. I1 a post<br />

bien en tvidence <strong>un</strong>e tcaille de bois fichte en travers d'<strong>un</strong> piquet pour a<strong>vert</strong>ir <strong>un</strong> concurrent tventuel.<br />

C'est <strong>un</strong>e precaution presque superflue, tant les intentions de chac<strong>un</strong> sont rapidement connues <strong>du</strong><br />

reste de la comm<strong>un</strong>autt. Si nous avons Ctt ttmoin de querelles au sujet des limites convenues entre<br />

rays contigus, nous ne connaissons point d'exemple d'attribution de ray contestke.<br />

a) Econornie <strong>du</strong> paysage agricole.<br />

Les Hmong exploitent la montagne au maximum. Les rays ne reculent devant auc<strong>un</strong>e pente,<br />

si escarpte soit-elle. Seuls les rochers calcaires et les amas de caillasses conservent leur vtgttation<br />

originale. Vkgktation et sols sont obsemts avec la plus grande attention, car ils constituent les seuls<br />

points de repbres <strong>du</strong> cultivateur, B la veille de faire son ray.<br />

Les rays de premibre annCe se font gtntralement, dans la mesure <strong>du</strong> possible, dans la forCt tropi-<br />

cale dense. Pour les Hmong ce sont des a rays de forCt (primaire) B teb haav zoov. On dit encore<br />

teb haav ntoo a rays d'arbres D. Parfois il faut attaquer la for& secondaire, celle qui a repousst sur <strong>un</strong><br />

ray aprks <strong>un</strong>e longue jachbre. On dit : teb haav txwv yeem a ray de foret secondaire >. Dans la foret<br />

secondaire on distingue encore deux stades de vigttation : la savane arborke ou a je<strong>un</strong>e D haav txwv<br />

yeem mog, celle qu'on trouve aprb sept ou huit ans de jachbe, et la forCt secondaire proprement dite<br />

ou a vieille B haav txwv yeem laug, qui ntcessite selon les informateurs, <strong>un</strong>e quinzaine d'anntes<br />

de jachbre.<br />

Un ray de deuxibme annte, B vegetation herbacke, s'appellera : teb quav nroj a ray d'herbe B.<br />

Si c'est <strong>un</strong> ray d'opium il sera probablement situt en altitude et dans le voisinage de rochers. On dit<br />

alors : tev haav tsua a ray dans les rochers B.<br />

Parfois les zones rocheuses calcaires avec cretes en pain de sucre apparentes sont dtsigntes<br />

comme : ntliv tsuas a pointes rocheuses B et le ray qu'on fera dans cet endroit sera nommt : teb toj<br />

zeb tsuas a ray de pente rocheuse D. Enfin il arrive qu'on dtfriche <strong>un</strong> forCt B bambous, on l'appelle<br />

alors : teb haav xyoob ku tsug.<br />

A Pha-Hok on posdde encore des fragments de nomenclature chinoise pour dksigner montagne<br />

et rays. Par exemple : teb mjm saab a ray dans les rochers B (chin. che chan a montagne rocheuse B),<br />

teb thw saab a ray dans la terre B (chin. t'ou chan a montagne de terre B). 11s disent aussi tuam hem<br />

saab pour les zones de forkt dense (chin. la hei chan a montagne noire B !).<br />

Les cultivateurs s'inquihtent tgalement de la qualitt des sols, car ils ne sont pas tous propres<br />

B n'importe quelle culture. Contrairement B l'opinion qui prtvaut sur l'indigence de leurs techniques<br />

d'essartage, on doit noter <strong>un</strong>e connaissance empirique mais rtelle de la nature, de la forCt, des sols<br />

et de l'tcologie en gtntral. Ainsi, on distingue les sols, soit par la couleur - se rkftrant B des proprittks<br />

chimiques, soit par la consistance - en Cvoquant les propriktts physiques (texture et structure). A<br />

Pha-Hok, le plus grand nombre des sols cultivts se situe soit dans la zone de colluvium (voir gra-<br />

phique 1, supra) soit dans la zone des roches mktamorphiques dont les sols prksentent toute <strong>un</strong>e gamme<br />

les populations Miao qu'elle a visit& cultivaient seulement le riz gluant et installaient des rizibres en terrasses,<br />

irriguks par des con<strong>du</strong>ites en bambou.<br />

Pour notre part, nous avons discute <strong>du</strong> probl2me de l'irrigation avec certains exploitants B Pha-Hok. 11s la<br />

jugeaient irrealisable faute d'<strong>un</strong>e source d'eau suffisante en saison dche (!) et surtout a Fa ne se faisait pas chez<br />

les Hmong ! D.

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