un village hmong vert du haut laos
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CLANS ET LIGNAGES 187<br />
des subdivisions B l'intkrieur d'<strong>un</strong> m&me clan et ce sont ces subdivisions et non le clan tout entier qui<br />
constituent les vtritables groupes territoriaux. Nous avons reconstitut en 1.3 le processus de formation<br />
<strong>du</strong> <strong>village</strong>, on a pu voir les groupes se former et se dkplacer B l'intkrieur <strong>du</strong> territoire, se grouper<br />
en <strong>village</strong> concentrt ou s'isoler en petits hameaux. Ces groupements n'ont pas de caractkre institu-<br />
tionnel et de mCme que dans la famille Cten<strong>du</strong>e, le principe de l'appartenance au groupe n'est pas <strong>un</strong>e<br />
obligation mais purement <strong>un</strong>e affaire de choix.<br />
Reprenons le processus de segmentation de la maisonnee. Une famille importante, ayant beau-<br />
coup d'enfants marib comprend gkntralement plusieurs maisonnkes. Les fils ainCs sont sortis de la<br />
maison dans la plupart des cas. Les filles sont mariCes au loin. Restent les fils cadets et les filles<br />
non encore mariCes. La maisonnke, cellule Cconomique initiale, a rompu ses liens avec les <strong>un</strong>it&<br />
segmentaires que constituent les nouvelles maisons fondCes en dehorse de son sein. Lorsque le chef<br />
de famille mourra l'hkitage ira en premier lieu B ceux qui sont rest&, donc aux cadets. En revanche<br />
ceux qui sont sortis ont acquis la libertC d'action Cconomique et peuvent tenter leur chance, seuls.<br />
Cependant les liens de parent6 n'en demeurent pas moins tr&s actifs. Un homme sort de la maison<br />
de son pkre ou de son frkre pour devenir chef de famille (ou plutbt de maisonnCe), il n'en demeure<br />
pas moins <strong>un</strong> parent au sein d'<strong>un</strong>e lignCe. Face B la fraternitt de clan, gCnCrale et imprtcise, on voit<br />
se dessiner <strong>un</strong>e dthition trks precise des lignes directes et collatkrales. Toutes les gCnCalogies que<br />
nous avons tentees ne remontent pas au-delB de deux ou trois gCnCrations, soit jusqu'au trisayeul,<br />
ainsi que le veut la terminologie. Au-del2 la ligne se perd et se confond avec le clan. Mais dans cet<br />
espace de trois gCnCrations les relations entre parents sont toujours postes en termes tr6s prtcis.<br />
On n'est pas seulement kwv tij, frhres en gknkral, on est yawg laus ou txwv ntxawm, vrais ou<br />
classificatoires.<br />
Comme chez les Chinois la lignte se reconnait par les anc&tres qu'elle honore. Deux personnes<br />
de mCme clan se considkreront B priori comme parentes. Mais leur premier souci sera de comparer<br />
leur gCntalogie (ce qu'a pu en retenir la tradition orale) et de vtrifier si elles ont ou non <strong>un</strong> ancCtre<br />
en comm<strong>un</strong>. Si elles n'en trouvent pas elles se reconnaitront comme tsis thooj dlaab qhua a n'ayant<br />
pas les mCmes morts 2 honorer B. On distingue encore les lignes directes et collatCrales. De la premikre<br />
on dit : ib leeg nam leeg txwv yug c nCs de la mCme mkre et <strong>du</strong> meme pkre P. Pour les autres on<br />
emploie kwv tij comme dCterminant devant chaque terme spkcifique de la nomenclature. Par exemple :<br />
kwv tij txwv ntxawm c frkre cadet de mon pkre en ligne collatkrale B, soit son c cousin P et ntan-<br />
moins a mon oncle B. Car d'ordinaire on ne spCciiie que s'il y a confusion ou nCcessit6 de le faire.<br />
MalgrC l'tclatement de la famille Cten<strong>du</strong>e, phCnomkne pdriodique et pour ainsi dire normal, la<br />
lignCe demeure : maintenant les rapports de parentt, non plus sur la base d'<strong>un</strong> assujetissement Ccono-<br />
mique mais pour former <strong>un</strong>e petite comm<strong>un</strong>autC sociale au sein de laquelle se trouvent entr' aide<br />
et voisinage. La lignCe se nomme : ib cuab kwv tij a: frbes (agnats) d'<strong>un</strong>e meme famille B. I1 est<br />
caractiristique qu'on emploie le mot chinois cuab (kia) : la maisonnCe chinoise. Autrement dit la<br />
IignCe se dCfinit pour les Hmong comme Ie groupe d'agnats sortis de la mCme maisonnke.<br />
La lignCe est le domaine thCorique oii se recrutent les membres <strong>du</strong> groupe qui rassemble frkres<br />
et cousins, oncles et neveux, en ligne directe ou collatCrale. Cependant elle peut se fractionner B son<br />
tour et on voit des membres dissidents s'Ccarter <strong>du</strong> groupe. Le facteur de voisinage est dans cette<br />
matikre le caracthre essentiel. Le groupe est avant tout <strong>un</strong> amalgame de voisins se rCclamant d'<strong>un</strong><br />
mCme ancCtre en aation patrilinkaire. Plutbt que lignCe, que nous rkservons B l'ensemble des parents,<br />
voisins ou CloignCs, en fonction de leur position gCnCalogique et non en fonction de leur rCsidence,<br />
nous appellerons ce groupe : <strong>un</strong> lignage (4).<br />
(4) On nous objectera que ce terme dtsigne dans le contexte chinois <strong>un</strong> groupe gtntralement plus kten<strong>du</strong>.<br />
M. FREEDMAN, dans <strong>un</strong> livre dtsormais classique, Lineage Organisation in Southeastern China, Londres, 1948, dkfinit<br />
trois degrts de segmentation <strong>du</strong> lignage chinois :<br />
a The evidence which I have so far brought forward indicates that, while the lineage in Southeastern China