un village hmong vert du haut laos
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170 L'HORIZON FAMILIAL<br />
mkre et fils : Nam yuav tuag (Q) u Maman tu peux crever ! B, suivis de fesstes et de petites crises<br />
d'hysttrie. Pour la premikre fois s'exerce sur l'enfant la discipline <strong>du</strong> monde a<strong>du</strong>lte. On ne lui permet<br />
plus de triompher de ses parents. Ces difficultts soudaines dans <strong>un</strong> monde 06 tout lui semblait dG<br />
soulkvent des tempCtes de rage chez les petits garGons, plus encore peut-Ctre que chez les petites filles.<br />
Ce sont des anntes critiques parsemCes de crises ptriodiques.<br />
Pour la premikre fois aussi les a<strong>du</strong>ltes font <strong>un</strong>e distinction entre les deux sexes. Alors que les<br />
petits garGons de 5 ou 6 ans continuent B s'asseoir au milieu des a<strong>du</strong>ltes dans les banquets, les petites<br />
filles restent B I'extCrieur de la maison ou parmi les femrnes qui s'affairent B la cuisine. Elles attendent<br />
que les femmes passent B table pour manger B leur tour. D b ce moment, les petites filles commencent<br />
8 porter la jupe et sont initiCes progressivement aux diverses besognes de femme, dont le batik et les<br />
broderies.<br />
Entre 5 et 13 ans l'entourage s'emploie h inttgrer les enfants des deux sexes, initiCs peu B peu B<br />
tous les travaux domestiques. Trks t6t, les petites ales vont chercher l'eau dans les bidons de bambou<br />
alors que les garGons passent encore leurs temps B la chasse B l'arbalkte ou en jeux collectifs. Natu-<br />
rellement l'intigration des enfants aux tiches de la maisonnCe se pro<strong>du</strong>it plus ou moins t6t selon les<br />
besoins. A dtfaut d'a<strong>du</strong>ltes, ils sont entrainis aux travaux des champs d h que leurs forces le permettent.<br />
Vers 13 ans, les enfants des deux sexes acckdent B Sttat de je<strong>un</strong>es gens, hlum nkauj, uje<strong>un</strong>e fille B<br />
et hluas nraug, u je<strong>un</strong>e homme B. Ces adolescents sont considtrts comme nubiles. Pour les filles, c'est<br />
l'apprentissage de la beaut6 et de la sk<strong>du</strong>ction. Depuis l'5ge de 6 ou 7 ans, les petites filles se mdaient<br />
aux grandes lors des grandes fCtes <strong>du</strong> Nouvel An et allaient lancer aussi la balle avec les garGons de leur<br />
2ge. Mais ce nlCtait encore que l'apprentissage des chants amoureux propres aux je<strong>un</strong>es gens (I0).<br />
Dks sa nubilitt, la je<strong>un</strong>e fille est soudain mue par <strong>un</strong>e nouvelle pointe d'indivi<strong>du</strong>alisme. Sa beautC, ses<br />
attraits sont pour ainsi dire cotis dans le <strong>village</strong> et sa renommte va parfois trks loin. Les garGons<br />
dtlaissent les jeux d'enfants et se consacrent plus strieusement B la cour aux filles, ntxag (ou dleev)<br />
hluas nkauj. Les je<strong>un</strong>es filles sont dtsormais plus libres, elles vont coucher B plusieurs chez l'<strong>un</strong>e ou<br />
chez l'autre. C'est 1B que les garGons vont les retrouver au milieu de la nuit. Us s'intro<strong>du</strong>isent subrepti-<br />
cement dans la maison et vont les dCnicher au lit. De grandes palabres chuchotkes, dans le silence<br />
de la nuit, s'engagent dans le lit m2me de la belle qui feint de dormir d'<strong>un</strong> profond sommeil.<br />
Les parents de la je<strong>un</strong>e fille n'ignorent rien des aventures que peut courir leur fille. Mais ils sont<br />
censQ n'en rien savoir et ne feignent de se rCveiller que s'ils entendent <strong>du</strong> bruit. En fait, les rapports<br />
sexuels entre je<strong>un</strong>es gens se pro<strong>du</strong>isent rarement, Ctant donnC les conditions acrobatiques de la cour<br />
au lit. Certes toutes les je<strong>un</strong>es filles ne sont pas vierges au mariage, mais les Hmong n'y attachent peu<br />
d'importance, par contre <strong>un</strong>e fille se dCprCcie, si elle est fille-mkre (ll). Quant au garGon, il doit<br />
s'intro<strong>du</strong>ire dans la maison sans se faire voir et ressortir de mCme. Bien que le fait dZtre surpris par<br />
le maitre de maison n'entraine auc<strong>un</strong>e condquence, c'est considCrC par les je<strong>un</strong>es gens comme <strong>un</strong>e<br />
perte de face. D'ailleurs, les a<strong>du</strong>ltes, B cette occasion, ne se font pas faute de licher <strong>un</strong>e apprtciation<br />
dkobligeante B leur tgard.<br />
(0) Cette expression reprend au vol <strong>un</strong>e fa~on<br />
de se plaindre frkquente des mtres de familles accablkes par<br />
les rkcriminations enfantines et s'exclamant :<br />
- Nam yuav tuag lauj !<br />
u Vous ferez mourir votre mtre ! Y. (2 force de l'import<strong>un</strong>er).<br />
(10) Sil n'y a pas de rite de passage proprement dit, on peut parler d'<strong>un</strong>e prtparation progressive B la vie<br />
a<strong>du</strong>lte, en particulier B la vie sexuelle, B travers les chansons, qui traitent de l'arnour et <strong>du</strong> mariage, aux rites,<br />
avec les chants f<strong>un</strong>tbres, au drkmonial, avec les kpithalames. La spkcialisation dans l'<strong>un</strong> ou l'autre de ces genres<br />
commence trts t6t et nkcessite <strong>un</strong> long apprentissage auprts d'<strong>un</strong> a<strong>du</strong>lte lui-m&me spkialiste.<br />
(11) Il en existe plusieurs cas B Pha-Hok. Certaines je<strong>un</strong>es filles n'ont pas encore trouvt B se maner aprks<br />
vingt ans pasds. C'est plut6t en ce sens qu'elles perdent de leur valeur. Dam le cas oh elles se marient immtdia-<br />
tement aprss la naissance de l'enfant le prix de la fiande ne vane pas. Les enfants naturels sont dksignts par<br />
le nom de me nyuanz raug hav zoov u enfant attrap6 dans la forCt B.