un village hmong vert du haut laos
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186 CLANS ET LIGNAGES<br />
pourvu auparavant, sur les gens de son clan pouvant rCsider dans ce <strong>village</strong>. S'il y en a il lui suffit<br />
d'aller chez eux pour y trouver hospitalitt et services. C'est le cas par exemple dans le cas des pour-<br />
parlers de mariage. Une des formes possibles <strong>du</strong> mariage <strong>hmong</strong> comporte l'enlkement de la fiancte,<br />
suivi d'<strong>un</strong>e rkgularisation par les voies habituelles. Lorsque, dans la plupart des cas, le ravisseur est<br />
parvenu B dtcider la je<strong>un</strong>e Me B le suivre, il suffit pour que l'acte soit caractCris6 au point de vue<br />
juridique qu'il ait pu l'amener B passer la nuit dans la maison d'<strong>un</strong> membre de son clan. Parfois<br />
il n'est pas mCme besoin de sortir <strong>du</strong> <strong>village</strong>. Le lendemain il envoie <strong>un</strong> Cmissaire pour annoncer<br />
aux parents de la je<strong>un</strong>e fiUe qu'elle a CtC enlevCe et demeure en sa possession, mais qu'il est pret<br />
B entamer des ntgociations pour normaliser la situation. Inversement, lorsqu'<strong>un</strong>e femme dtcide de<br />
s'enfuir de la maison de son mari, soit pour divorcer, soit pour lui faire <strong>un</strong> prods, c'est chez les<br />
ressortissants de son clan qu'elle trouve refuge, pas forctment dans sa propre famille. Le clan est donc,<br />
chez les Hmong, <strong>un</strong>e extension <strong>du</strong> groupe familial patrilinCaire, B l'Cchelle de l'ethnie tout entikre.<br />
I1 n'est nicessaire ni de se connaitre, ni d'avoir en comm<strong>un</strong> <strong>un</strong> ancetre si CloignC qu'il soit, pour se<br />
reconnaitre comme frkres. Entre a frbes B l'assistance et la coalition sont de rigueur et nous ne<br />
connaissons pas d'exemple oh la solidaritC de clan ait Ctt volontairement nCgligCe et mCconnue.<br />
Ce sentiment de solidaritk s'ttend aussi aux femmes. Sur ce plan elles participent B deux clans :<br />
leur clan d'origine dont elles sont en principe couptes, et le clan de leur mari qui est devenu le leur<br />
par alliance. Mais il subsiste toujours <strong>un</strong>e ambigu'itk qui pousse les femmes B protCger les membres<br />
de leur clan d'origine. Elles peuvent les intro<strong>du</strong>ire B la maison sous le prCtexte des devoirs B rendre<br />
B ses allits, devoirs que son tpoux se doit aussi de recoma'itre.<br />
Toute querelle, tout dCbat juridique, B quelque kchelle que ce soit, engage immkdiatement<br />
l'ensemble <strong>du</strong> clan, <strong>du</strong> moins sur le plan thtorique. En fait cet engagement se limite B la reprtsen-<br />
tation locale dans (le ou) les <strong>village</strong>s intQessCs.<br />
Le clan est encore <strong>un</strong> groupe cultuel. Les ressortissants d'<strong>un</strong> clan se reconnaissent entre eux<br />
aux particularismes rituels et aux interdits alimentaires. A Pha-Hok, par exemple, les Xyooj ne<br />
peuvent pas manger des reptiles : nab, donc en particulier des varans, nab qaa, dont les Hmong<br />
sont par ailleurs si friands. I1 leur est interdit, caiv, de laisser pCnCtrer dans la maison <strong>un</strong> oiseau<br />
que nous n'avons pas pu identifier : le noog yaas (?). Chez les Vaaj, on ne doit manger auc<strong>un</strong> fruit<br />
aci<strong>du</strong>lC avec <strong>du</strong> riz, comme pCches, tomates, < cornes de bazuf B, goyave, etc. Aux Yaaj il est interdit<br />
de manger le cceur des animaux ... Ces interdits alimentaires sont transmis de gentration en gtnkration.<br />
Nous envisageons dans l'avenir <strong>un</strong>e Ctude complkte de leur distribution.<br />
Enfin, dernier caractzre <strong>du</strong> clan, il arrive qu'il se divise en deux moitiCs exogames. I1 n'en existe<br />
point d'exemple B Pha-Hok et on nous y a dtclarC que cela n'Ctait point chez les Hmong Verts.<br />
Nous en avons trouvC pourtant <strong>un</strong> exemple dans <strong>un</strong> <strong>village</strong> voisin de Hmong B Manches Galonntes,<br />
Houay Khane Neua, oii les Xyooj se divisaient en Xyooj Poj Ciam et Xyooj et avaient conclu des<br />
mariages entre ces deux moitiCs de clan.<br />
Jusqu'B plus ample inform6 le clan <strong>hmong</strong> est donc <strong>un</strong> groupe de parent6 patrilinkaire multi-<br />
local et exogamique. Son omni-prbence en fait par contre <strong>un</strong> mode d'organisation vague, aux prCro-<br />
gatives incertaines. Au niveau <strong>du</strong> <strong>village</strong> il apparait cependant come <strong>un</strong> facteur de regroupement<br />
des maisonnCes en <strong>un</strong>it& territoriales.<br />
GROUPEMENTS TERRITORIAUX.<br />
Quand on regarde <strong>un</strong> plan de <strong>village</strong>, comme celui de Pha-Hok, par exemple (carte 5), on<br />
remarque <strong>un</strong> certain regroupement des maisons par symboles graphiques, autrement dit par clan. Ce<br />
groupement cependant n'est pas <strong>un</strong>iforme, comme si tous les membres d'<strong>un</strong> mCme clan occupaient<br />
<strong>un</strong> meme espace dans le <strong>village</strong> par opposition aux autres clans. En fait on apersoit dCjB sur la carte