78 ALIMENTATION. PLANTES CULTIV~ES. CUEILLETTE et chaude, indigeste mais dtlicieusement bienvenue par les froids de l'hiver. Une autre manitre de les accommoder consiste i?i les couper en morceaux et B les faire bouillir dans l'eau en <strong>un</strong>e sorte de brouet insipide. La viande, nqaj, tient peu de place dans l'alimentation <strong>hmong</strong>. I1 n'est que deux occasions dans l'annte oii l'on tue <strong>un</strong> cochon simplement pour manger : au ge mois, d b qu'on a pu cueillir les premiers tpis de riz nouveau, c'est le noj nplej tshab, a manger le riz nouveau B , et au moment <strong>du</strong> Trente, le noj Tsab, a manger le Tsab B, encore, chez les chamanes, ce porc est-il utilist comme psychopompe, pour emmener les gtnies auxiliaires (6). Chac<strong>un</strong>e de ces occasions est le tht8tre d'<strong>un</strong> banquet oii participent les voisins et les gens <strong>du</strong> clan. Jours de faste et &indigestions mtmorables. Comme les cochons tuts a ces occasions sont les plus gros qu'on aie, il reste toujours <strong>du</strong> lard qu'on met B stcher au grenier, pen<strong>du</strong> a <strong>un</strong> lien. La graisse surnumtraire est cuite B la poCle, B la manitre des graillons, kav roj, et le rCsi<strong>du</strong> recueilli dans des bouteilles ou des bidons de barnbou. Lorsqu'il s'agit de graisse de bceuf, on la laisse se solidifier dans <strong>un</strong>e poZle conique, puis on la suspend sous forme d'<strong>un</strong>e grande aurCole blanche avec le lard <strong>du</strong> grenier (fig. 23). Tuer <strong>un</strong> cochon, tua npua, est <strong>un</strong>e optration complexe. SitBt attrapt, on l'entrave et on le traine dans la maison par les pattes, par les oreilles et par la queue. Le museau est garotte pour tviter ses morsures, on installe la victime hurlante, sur <strong>un</strong>e planche, <strong>un</strong> des battants de la porte, ou, s'il est plus petit, sur <strong>un</strong> banc de bois qui fait office d'ttal. On l'tgorge B l'aide d'<strong>un</strong> long couteau, la lame tournte vers le <strong>haut</strong>, et partant <strong>du</strong> menton vers le bas <strong>du</strong> cou. Le sang bouillonnant est recueilli immtdiatement dans <strong>un</strong>e cuvette oii on a prtpart <strong>un</strong> peu d'eau salte pour prtcipiter la coagulation. Les Hmong, en effet, affectionnent le boudin cru, ntshaav caj, ils y mettent, outre le sel, <strong>un</strong> peu &ail Ccrast, des petits oignons <strong>vert</strong>s, qej, Ccrasts, <strong>du</strong> piment, kua txob, et <strong>un</strong>e herbe odorante, zaub tsw gab. Cette sptcialitk n'est pas sans rappeler le lap des Lao. Lorsque le cochon est assez gros, on prtpare de mCme, mais sdparkment, la cervelle. Le sang et la cervelle sont les seuls aliments que les Hmong mangent crus, toute viande est toujours cuite. Le cochon mort est tten<strong>du</strong> sur des feuilles de bananiers ou bien suspen<strong>du</strong> par les pattes 21 la grande poutre transversale qui dtlimite la cuisine et la salle de stjour. On a mis B bouillir de l'eau dans la grande poCle <strong>du</strong> fourneau, on en puise de larges louches qu'on dkverse sur le poi1 <strong>du</strong> cochon. I1 suffit alors de le rdcler et il vient sans difficult& Une fois nettoyt de ses soies, on lui ouvre le ventre d'ob s'tchappe d'<strong>un</strong>e facon spectaculaire l'tnorme appareil digestif. Les tripes, hnyuv, tombent dans <strong>un</strong>e cuvette, on les emporte au bord d'<strong>un</strong> ruisseau ou d'<strong>un</strong>e source pour les y nettoyer soigneusement. Ayant mis B part les visctres qui seront prtparts sptcialement, on dtcoupe la bCte en larges quartiers, les cuisses, les cbtes, les Cpaules, qui seront accrochCes B <strong>un</strong> croc, tus nqai lauj. A part quelques morceaux de filet, que les femmes, les enfants ou les vieillards se font r8tir au feu, ci, serrks dans la fente d'<strong>un</strong> bdtonnet de bambou, la viande qu'on met B cuire est invariablement coupCe en petits morceaux, et bouillie, hau, tout ensemble dans la gfande poCle de fonte sur le fourneau. Ce pot-au-feu peut <strong>du</strong>rer deux ou trois jours, ncu, et fait ainsi, si la viande est abondante, plusieurs repas. Exceptionnellement pour les fetes de fin d'annk, et, sans doute parce que le cochon est cette fois extrGmement gras, on fait des graillons, kav roj, qu'on ressert plus tard, mitonnts dans la soupe. Les tripes et les visctres tmincts, hlais, sont fricassts A la poele, kib, sur le foyer, accommodts d'ail, d'oignons et de fines herbes. Dans les banquets, on les sert avec de l'alcool de riz comme a amuse-gueule B. Lorsque les mtnagtres ont <strong>du</strong> goiit pour la cuisine, elles prtlkent <strong>un</strong> morceau de viande maigre qu'elles hdchent menu et font bouillir dans <strong>un</strong> peu d'eau salte avec <strong>un</strong>e tige de a citron- nelle % (Cymbopogon citratus). C'est encore le meilleur plat de viande des Hmong, fort rare malheu- (6) NOUS traiterons <strong>du</strong> chamamisme avec les reprksentations religieuses B Pha-Hok dans le second tome de cette monographic. On trouvera dans MOU~CHAND, Le chamamisme des Hmong, op. cit., <strong>un</strong> texte que nous avons enregistrk dans le <strong>village</strong> Hmong B Manches Galonnks de Houay Khane Neua, et transcrit dans Ie vilIage catholique de Ban Houay Sek: le Renvoi des Gdnies Auxiliaires pendant les fgtes de fin d'annke.
a) lub yas la poele b) lub lauj kaub (ch. lao kouo) la marmite (type chinois) fe YE7 e) lub taig c) lub lauj kaub la marmite d) lubphab la cuvette le bol (type occidental) 0 10 20 30 cm f) lub phaaj le plateau L 1 j) tus qws tuav hov txob le pilon <strong>du</strong> mortier vhzv fl g) lub tshob lalouche la cuiller i) lub tais hov txob le mortier k) raab rag couteau 0) lub laug cam le billot (II---> rn) raj ntsev I) raab dluav la spatule p) lub plhuab taub k') couteau q) lub teeb la gourde autres types la lampe B pbtrole ou lub taub nqaa dlej Fig. 11. - Equipement dnager. n) raj dlej le bidon d'eau
- Page 2 and 3:
UN VILLAGE HMONG VERT DU HAUT LAOS
- Page 4 and 5:
ECOLE PRATIQUE DES HAUTES ETUDES VI
- Page 6 and 7:
A ma femme, Annie, dont l'inlassabl
- Page 8 and 9:
En Europe, l'Asie orientale est sur
- Page 10 and 11:
AVERTISSEMENT AU LECTEUR Dans le co
- Page 12:
16 LES HMONG. LA LANGUE ET L'~CRITU
- Page 15:
LES HMONG. LA LANGUE ET L'~CRITURE
- Page 18 and 19:
d dh hl 1 r rh nr nrh s z ts tsh nt
- Page 20 and 21:
de la for& entre Nan et Saiyaboury
- Page 22 and 23:
Carte ethnolinguistique (d'apn's la
- Page 24:
Ban Houei Sai (2), Phouan dans la p
- Page 27 and 28:
LE MILIEU G~OGRAPHIQUE ET HUMAIN SC
- Page 29 and 30:
1.3. DEFINITION ET CONSTITUTION DU
- Page 31 and 32: Cependant si l'on regarde dans le p
- Page 33 and 34: DorCnavant le village enregistre un
- Page 35 and 36: E OlOZQ304030rn L V . . . J Echelle
- Page 38: globale ktait de 690 habitants, se
- Page 41 and 42: Diagramme 4. - Nombre de dads par t
- Page 43 and 44: lobe de l'oreille, pouvant s'ttendr
- Page 46: nord de Louang Phrabang. Peu aprks
- Page 49 and 50: 11. - LA CULTURE MATERIELLE Au Laos
- Page 51 and 52: CYCLE AGRAIRE ET TECHNIQUES AGRICOL
- Page 53 and 54: CYCLE AGRAIRE ET TECHNIQUES AGRICOL
- Page 55 and 56: CYCLE AGRAIRE ET TECHNIQUES AGRICOL
- Page 57 and 58: Phot 4. - Rays sur terrrg roupes. ,
- Page 59 and 60: CYCLE AGRAIRE ET TECHNIQUES AGRICOL
- Page 61 and 62: CYCLE AGRAIRE ET TECHNIQUES AGRICOL
- Page 63 and 64: CYCLE AGRAIRE ET TECHNIQUES AGRICOL
- Page 65 and 66: CYCLE AGRAIRE ET TECHNIQUES AGRICOL
- Page 67 and 68: mot. 8. - La moisson. On peut voir,
- Page 69 and 70: CYCLE AGRAIRE ET TECHNIQUES AGRICOL
- Page 71 and 72: CYCLE AGRAIRE ET TECHNIQUES AGRICOL
- Page 73 and 74: CYCLE AGRAIRE ET TECHNIQUES AGRICOL
- Page 75 and 76: Si l'klevage des poulets et des coc
- Page 77: moqueurs et les tcureuils. La puiss
- Page 80 and 81: 1 / / / / d) tus caav cug C) ntbg c
- Page 84 and 85: eusement. Certaines font des salais
- Page 86 and 87: Les tpices hmong comprennent outre
- Page 88 and 89: soja taum pauv taro (coriandrum sat
- Page 90 and 91: Nom vernaculaire txwv kuj yenz txwv
- Page 92: sous le vocable nam sa : des Lao. A
- Page 95 and 96: quelque peu. Cultivk pour des raiso
- Page 97 and 98: plate, plag dleg. Lorsque le petit
- Page 99 and 100: --------- a) lub tsu b) lub suab ci
- Page 101 and 102: I1 est de bon ton pour l'invitt de
- Page 103 and 104: Phot. 14. - Prcparatlon des galette
- Page 105 and 106: Les formes de l'invite se complique
- Page 107 and 108: e Cet endroit, celui qui a beaucoup
- Page 109 and 110: Fig. 17. - Dbtail du toit. -- - - -
- Page 111 and 112: Fig. 19. - Un auvent en tuiles de b
- Page 113 and 114: des Lao ou des Khmou qu'on rencontr
- Page 115 and 116: \ A '.- I / ---- - - - - -- -- - .'
- Page 117 and 118: qhov rooj laag type A. Fig. 24. - L
- Page 120 and 121: Phot. 23. - Jeune femme en train de
- Page 122 and 123: Les voyageurs qui les ont approchts
- Page 124 and 125: contraire, est bouffant, le fond tr
- Page 127 and 128: Ceinture et tablier se nouent dans
- Page 129 and 130: se servent uniquement de leurs doig
- Page 131 and 132: as, seront coupes lorsque la jupe a
- Page 133 and 134:
fixe deux ou plusieurs chaines d'ar
- Page 135 and 136:
- b) raab rag (V.) rab txhaim ( €
- Page 137 and 138:
Fig. 33. - Le rnoulin. a) les deux
- Page 139 and 140:
ht. 36. - La forge.
- Page 141 and 142:
comme les ttuveurs et surtout les s
- Page 143 and 144:
A vrai dire, si le matCriel de trav
- Page 145 and 146:
VOIES DE COMMUNICATION ET TRANSPORT
- Page 147 and 148:
VOIES DE COMMUNICATION ET TRANSPORT
- Page 149 and 150:
A travers les techniques de l'agric
- Page 151 and 152:
il gagne sa vie, ua noj ua haus (a:
- Page 153 and 154:
Certains cas prockdent de plusieurs
- Page 155 and 156:
En ajoutant les 9 familles conjugal
- Page 157 and 158:
il Ctait haut, siab, comme un homme
- Page 159 and 160:
de corrections de Lusk et Epstein l
- Page 161 and 162:
seulement. I1 ajoute : a j'en achkt
- Page 163 and 164:
maisonnte. Cependant, il est un dom
- Page 165 and 166:
CHANGES COMMERCIAUX ET CAPITAL 153
- Page 167 and 168:
CHANGES COMMERCIAUX ET CAPITAL tus
- Page 169 and 170:
BCHANGES COMMERClAUX ET CAPITAL 157
- Page 171 and 172:
exerck par Z., agent de Y., et de X
- Page 173 and 174:
exactement B ses a frkres de clan w
- Page 175 and 176:
gratuite de la richesse, les Hmong
- Page 177 and 178:
iz et celle des cochons ils arriven
- Page 179 and 180:
L'HORIZON FAMILIAL 167 naturellemen
- Page 181 and 182:
L'HORIZON FAMILIAL 169 maison s7eff
- Page 183 and 184:
L'HORIZON FAMILIAL 171 Ces annkes f
- Page 185:
L'HORIZON FAMILIAL 173 Ces sauts de
- Page 189 and 190:
L'HORIZON FAMILIAL 177 Puj : (Pog e
- Page 192 and 193:
Xeeb Ntxwv Xeeb Ntxwv Schhma du mar
- Page 194 and 195:
182 L'HORIZON FAMILIAL maison il y
- Page 196 and 197:
CLANS ET LIGNAGES 3.4. CLANS ET LIG
- Page 198 and 199:
186 CLANS ET LIGNAGES pourvu aupara
- Page 200 and 201:
188 CLANS ET LIGNAGES L'importance
- Page 202 and 203:
190 CLANS ET LIGNAGES D'aprks Neej
- Page 204 and 205:
192 CLANS ET LIGNAGES s'isoler au p
- Page 206 and 207:
194 CONCLUSION d'Ccriture, par aill
- Page 208 and 209:
196 2) Tableau des voyelles : 3) Ta
- Page 210 and 211:
198 LES LANGUES MIAO B. Mhu. Parler
- Page 212 and 213:
200 LES LANGUES MIA0 Tons 1 e eu en
- Page 214 and 215:
- txwj qhov tsus : a jusqu'aux pect
- Page 216 and 217:
BIBLIOGRAPHIE ABADIE Maurice. - Les
- Page 218 and 219:
BIBLIOGRAPHIE 207 IZIKOWITZ K. G. -
- Page 220 and 221:
che chan ( swn saab ) fen ( feeb 1
- Page 222 and 223:
INDEX DES MOTS CHINOIS tsiao ( tsaw
- Page 224 and 225:
214 TABLE DES ILLUSTRATIONS 10 -- L
- Page 226 and 227:
TABLE DES MATIERES I . LE VILLAGE .
- Page 228:
La nomenclature de la parent6 .....