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un village hmong vert du haut laos

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Trts souvent, le bouillon de haricots sans sel se prend comme boisson de table. On retire les<br />

haricots <strong>un</strong> B <strong>un</strong> et on les mange, soit nature soit trempts dans le mortier B sel et ii piment.<br />

En l'absence de ltgume <strong>vert</strong>, la courge cireuse, toob ('), Benincasia hispida ou Benincasia<br />

cetifera Savi ou bien le potiron, taub, les remplacent pour le bouillon clair. La courge cireuse peut ttre<br />

aussi sautte B la pdle, kib, mais le potiron qui a <strong>un</strong>e saveur Itg2rement sucrte est pratiquement<br />

toujours consommt nature dans son bouillon qui sert de breuvage chaud ou froid.<br />

Le choux chinois connait deux prtparations particulitres : la premitre est <strong>un</strong>e esptce de chou-<br />

crofite, zaub qaub, obtenue en laissant le ltgume cuit fermenter pendant deux trois jours jusqu'i ce<br />

qu'il prenne <strong>un</strong>e saveur aigrelette, la seconde est <strong>un</strong>e mise en conserve, zaub qhua. On fait cuire Ie<br />

choux puis on le met B stcher au soleil accrocht aux bambous sur lesquels on fait ordinairement stcher<br />

le linge. Quand il est bien sec, on l'entrepose au-dessus <strong>du</strong> foyer, c'est-&dire dans <strong>un</strong> endroit sec, ainsi<br />

prtsemt, il peut se conserver <strong>un</strong> an. Quand on veut en manger, il suffit de le mettre B tremper <strong>un</strong>e<br />

dizaine de minutes dans l'eau pour qu'il retrouve sa forme premitre.<br />

A Pha-Hok, on fait encore <strong>du</strong> tofou avec les haricots de soja. I1 n'est pas aussi rtussi que la crtme<br />

gtlatineuse des Chinois et des Japonais. Les haricots de soja cuits sont pressts dans le moulin B main,<br />

tandis qu'on recueille le lait de soja qui servira de base B la crtme. Malheureusement, ils n'en font, en<br />

dtfinitive qu'<strong>un</strong>e soupe fade assez pauvre.<br />

En dehors des repas, les Hmong mangent souvent des concombres de Chine, dlib, plus volumineux<br />

que les nbtres et dont la peau et l'inttrieur se teintent en mfirissant de ja<strong>un</strong>e safran, et des melons<br />

lisses de forme oblongue, dlib paag. Une autre varittt de dlib, le dlib ab (<strong>hmong</strong> blanc : dib iab,<br />

a momordica charantia B) ou a concombre amer B se mange souvent cuit, sous forme d'<strong>un</strong>e soupe<br />

amtre trts apprtcite, ou bien saut6 B la graisse. L'aubergine, lwg, est mise B cuire la plupart <strong>du</strong> temps<br />

dans la cendre chaude <strong>du</strong> foyer. Dtpouillte de sa robe, on la pile dans le mortier avec <strong>du</strong> sel et <strong>du</strong><br />

piment, l'utilisant ainsi comme condiment au cours <strong>du</strong> repas.<br />

Lorsque les autres Itgumes viennent B manquer, on a recours aux qos, nom gtntrique sous lequel<br />

se rangent : les taros, qos tsw haa, qos nplooj, l'igname, qos zeg, les patates, qos lab a patate rouge B, et<br />

qos taw dlais a en pieds d'ours B, de forme ramasste comme <strong>un</strong>e rave, le manioc, qos ntoo ntug, et le<br />

dolique bulbeux, qos lauj pwm. Ce dernier seul, se mange crii, les autres sont cuits dans la cendre ou<br />

coupts en tranches pour faire <strong>un</strong>e soupe toujours tr2s ficulente et plutbt insipide. C'est souvent la<br />

nourriture des travaux de ray. Les petits enfants re~oivent en gourmandise les patates douces, longues<br />

ou rondes, qu'ils font cuire dans la cendre chaude. Au contact des colons fran~ais, dans les rtgions<br />

voisine de Xieng-Khouang, ou de Louang Phrabang, ou bien sous l'impulsion de la station provinciale<br />

d'agriculture, voire de l'U.S.A.1.D. comme B Saiyaboury, les Hmong se sont essayts B planter des<br />

pommes-de-terre, qos yaaj ywm, (chinois : yang yu); celles-ci s'adaptent ma1 8 l'anarchie qui rtgne dans<br />

les rays, enfin on ne trouve gutre de march6 pour les vendre, sinon en Thailande et au voisinage d'<strong>un</strong>e<br />

assez forte colonie occidentale, come B Vientiane ou B Louang Phrabang. Quant 2 la consommation<br />

locale, les Hmong n'aiment gutre tout ce qui se range dans la cattgorie des qos.<br />

Encore le manioc et les patates douces ont-ils <strong>un</strong>e saveur propre qui permet de les consommer<br />

sans prtparation ! Ce n'est pas le cas de la pomme-de-terre, insipide au nature], qui ne trouve saveur<br />

qu'allite 8 d'autres ingrtdients. J'ai essayt, pour ma part de dtfendre la cause de la pomme-de-terre<br />

comme nourriture pour les cochons en appoint au mays, jamais suffisant. Malheureusement, il faudrait<br />

pour que fiit possible <strong>un</strong>e d6monstration7 binificier d'<strong>un</strong>e quantitt de pommes-de-terre, jamais<br />

rencontrte jusqu'8 prtsent en pays <strong>hmong</strong> !<br />

(7) Ce nom peut avoir kt6 empr<strong>un</strong>tk soit au chinois tong koua, littkralement a courge d'hiver D, mais il ne<br />

serait rest6 que tong e hiver D pour dksigner la courge, soit au lao t6n de 'mak t6n a courge cueuse D.<br />

(8) L'United States Agency for International Development entretient <strong>un</strong>e kquipe B Saiyaboury et a entrepris<br />

<strong>un</strong> programme de dkveloppement rural dans la plaine de Muang Phieng.

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