un village hmong vert du haut laos
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VOIES DE COMMUNICATION ET TRANSPORTS 133<br />
Pendant la saison des pluies, les ronces et les arbustes envahissent la piste jusqu7B la rendre inextricable.<br />
Comme ces rays sont en jachbre, les Nyouan n'entendent pas perdre leur temps B dtbroussailler <strong>un</strong>e<br />
piste que seuls les Hmong empr<strong>un</strong>tent rtgulibrement. Les Hmong, de leur c8t6, estiment B juste titre<br />
que cette partie de la piste est en dehors <strong>du</strong> territoire de leur <strong>village</strong>. Querelle Cpineuse et fort inop-<br />
port<strong>un</strong>e pour les voyageurs !<br />
Dernibrement, en novembre-dCcembre 1966, <strong>un</strong> nouveau et je<strong>un</strong>e directeur des Travaux Publics<br />
B Saiyaboury eut l'idk de modifier le tract de la route Saiyaboury-Thadeua. En effet le tracC actuel,<br />
pour satisfaisant qu'il soit, n'amgne la route qu'a Thadeua. Or les Travaux Publics de la province<br />
de Louang ~hraban~ ont penst relier la capitale royale a Saiyaboury en passant par Muang Nan.<br />
Cependant, pour <strong>un</strong>e raison mysttrieuse, ils ne dtsirent pas la pousser plus loin qu'<strong>un</strong> certain point en<br />
amont de Thadeua, B charge pour 16s Travaux Publics de Saiyaboury de faire la jonction par leurs<br />
propres moyens. Or, tracer <strong>un</strong>e route en amont en partant de Thadeua consiste a ouvrir <strong>un</strong>e brbche<br />
dans <strong>un</strong> monticule sacrt en bor<strong>du</strong>re <strong>du</strong> Mbkhong, le Phou Tat Chao que les cartes confondent avec<br />
le Phou Hong dont il n'est que le pied. Outre les difficult& inhtrentes B l'entreprise, l'ingtnieur des<br />
Travaux Publics s'est heurtk B l'hostilitC des <strong>village</strong>ois alentour, protestant contre le sacrilkge, et il<br />
lui est apparu qu'il ne trouverait pas assez d'ouvriers et de coolies pour mener B bien ce travail, sans<br />
parler de la pression publique contre ce projet. I1 conGut <strong>un</strong>e route de rechange qui empr<strong>un</strong>terait la<br />
vallte <strong>du</strong> Houay Khai. Ce projet, abandonnt depuis, eut pour effet de faire amtnager toutes les pistes<br />
par les <strong>village</strong>ois et jamais l'abord de Pha-Hok n'aura ttt si facile qu'en ces semaines d'expectative<br />
routibre ... Les pistes faites par les Hmong (tracer <strong>un</strong>e piste se dit : tho kev), B l'instar de toutes les pistes<br />
de montagne au Laos, suivent autant que possible les lignes de crEte. On aborde les montagnes par<br />
les flancs et diagonalement si celB s'accorde avec la direction gCntrale <strong>du</strong> parcours, de face et directement<br />
si c'est nkcessaire. Ces montagnards ignorent l'art de faire des lacets et la piste monte tout droit<br />
quelle que soit l'inclinaison de la pente. I1 arrive que des biicherons maladroits fassent tomber <strong>un</strong><br />
arbre en travers de la piste, les gens n'en continuent pas moins B passer, se glissant B quatre pattes<br />
sous l'tnorme tronc, l'escaladant s'il ne reste pas d'espace. Comme <strong>un</strong>e telle voie devient impraticable<br />
aux chevaux, on leur fait faire <strong>un</strong> dCtour qu'eux seuls empr<strong>un</strong>tent. Souvent la piste se confond avec le lit<br />
d'<strong>un</strong> ruisseau. B&tes et gens s'y engagent sans souci de patauger jusqu'aux chevilles.<br />
Les cours d'eau comme le Houay Khai ou le Houay Phai se passent B gut. Les hommes se con-<br />
tentent de se dkchausser, s'il y a lieu, et de relever les jambes bouffantes de leur pantalon. Le passage<br />
d'<strong>un</strong> cours d'eau est <strong>un</strong>e occasion pour se dtsaltirer, mais surtout pour se laver. Le bain est toujours<br />
occasionnel chez les Hmong, meme si, comme B Houay Khi Khang, on vit A proximitt d'<strong>un</strong>e rivibre. Il<br />
faut que la rivibre se prQente en travers <strong>du</strong> chemin, quand on se rend au ray ou B la ville, pour qu'on<br />
songe enfin B se laver. Les femmes se baignent pudiquement les jambes jusqu'i mi-cuisse, les bras et la<br />
figure. En deux ans de vagabondage autour des cours d'eau, nous n'avons jamais surpris <strong>un</strong>e baigneuse<br />
<strong>hmong</strong>, et nous ne pensons pas qu'il y en ait eu. Certains informateurs m'ont assurt que leurs femmes<br />
et leurs fiiles proctdaient B <strong>un</strong>e toilette intime B la nuit tombte.<br />
Au bain, les hommes sont plus spontanCs, ils tombent vestes et pantalon, et couvrant leur sexe<br />
de la main (ou le serrant entre les cuisses) ils vont se tremper en eau <strong>un</strong> peu profonde.<br />
Lorsque la piste rencontre <strong>un</strong> fosst assez profond, traverst ou non par <strong>un</strong> ruisseau, on y fait,<br />
tuam, <strong>un</strong> pont tus choj. Ces ponts sont de plusieurs types selon les difficultts B surmonter et la fantaisie<br />
de chac<strong>un</strong>. Le plus simple se prtsente comme <strong>un</strong> tronc jet6 en travers <strong>du</strong> fosd, on a enlev6 B la hache<br />
quelques kcailles de l'tcorce oii les pieds pourront se poser en tquilibre prkcaire. Ou bien deux ou trois<br />
bambous, c8te B chte, constituent <strong>un</strong>e branlante passerelle, on se retiendra en s'accrochant B <strong>un</strong> autre<br />
bambou dispost en rampe. Enfin, les ponts plus ClaborCs sont faits de troncs c8te B cete, imobilisCs<br />
par des pieux et parfois soutenus par des piles.<br />
Le voyageur en pays <strong>hmong</strong> remarquera sans doute qu'aprzs avoir quittC <strong>un</strong> <strong>village</strong>, on ne man-<br />
quait pas de rencontrer en chemin <strong>un</strong>e barrike, laj kaab, fermte par <strong>un</strong>e porte. Si elle n'est point trop