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un village hmong vert du haut laos

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CYCLE AGRAIRE ET TECHNIQUES AGRICOLES 57<br />

toutes ses forces disponibles, hormi les je<strong>un</strong>es enfants. Tandis que les hommes font office de bbcherons,<br />

les femmes et les je<strong>un</strong>es filles attaquent les taillis et les bosquets de bambou B la serpe.<br />

La prtparation <strong>du</strong> ray est <strong>un</strong>e entreprise indivi<strong>du</strong>elle pour laquelle, hors de la maisonnke,<br />

I'entr'aide ne se manifeste pas. Ceci est dB sans doute B la ntcessitt pour tous de faire leur ray au<br />

meme moment, mais peut-etre aussi au caractkre possessif <strong>du</strong> dtfrichage. Parmi les derniers rtfugits<br />

de Naj Neeb, certains ttaient arrivts aprh la mise B feu des rays. Personne, parmi leurs a frkres de<br />

clan B ne les aida B se faire <strong>un</strong> ray. Ces malheureux passkrent I'annCe famkliques. Cependant il<br />

arrive qu'<strong>un</strong>e main-d'cleuvre itintrante vienne s'offrir B couper les arbres, comme ce fut le cas en 1966<br />

pour Neej Huas. Un vieux Khmou <strong>du</strong> <strong>village</strong> de Pa Khom, sur la route de Thadeua, est venu lui<br />

louer les bras de ses den fils. Neej Huas a pu se dispenser de faire lui-m6me son ray, il a envoy6<br />

les deux Khmou sous la con<strong>du</strong>ite de son fils aint, accompsgnt de sa bru et de sa tante.<br />

Les Hmong et les Khmou pratiquent la coupe B retardement. On attaque <strong>un</strong> arbre B la hache<br />

khmou ou B la cognte <strong>hmong</strong> (voir dessin, fig. 1) en laissant l'arbre encore debout mais prCt B tomber<br />

a la premihre pousste. Quand on a ainsi prtpark quatre ou cinq de ces gtants, on fait tomber le plus<br />

<strong>haut</strong> plact qui entraine les autres dans sa chute, Ccrasant les bambous et les arbustes sur tout le<br />

ptrimhtre de chute.<br />

Cette fa~on de faire, constitue <strong>un</strong>e tconomie de travail et de temps, mais pro<strong>du</strong>it frtquemment<br />

des accidents et il ne se passe pas d'annte oh quelques biicherons ne se soient fait tcraser sous <strong>un</strong><br />

arbre. Tous n'en meurent pas heureusement.<br />

c) Superficie des rays.<br />

La surface d'<strong>un</strong> ray depend de la main-d'aeuvre disponible, et correspond gtnkalement ii<br />

I'envergure de chaque maisonnte. A la manihre de l'ancienne France agricole, on calcule cette superficie<br />

en journaux, ib leeg puav, c'est-a-dire la surface dtfrichte par <strong>un</strong>e personne en <strong>un</strong> jour. Un ray<br />

moyen comptera dans les 80 journaux, <strong>un</strong> ray trks petit dans les 20, <strong>un</strong> ray de grande maisonnee<br />

pourra atteindre 200 journaux. Malheureusement le journal <strong>hmong</strong> est <strong>un</strong>e mesure trks instable, variant<br />

avec la difficult6 <strong>du</strong> terrain, de 9 m2 B 32 mZ. 100 journaux pourront signifier de 0,09 ha B 0,36 ha.<br />

Ces chiffres ont probablement ttt diminu6 par les informateurs. Par enqu6t.e directe (cf. note 9) nous<br />

avons-pu Cvaluer la superficie moyenne des rays B 0,6 ha.<br />

d) La mise d feu <strong>du</strong> ray, hlawv teb.<br />

Lorsque la surface <strong>du</strong> ray a Ctt complktement degagte on attend que le soleil brBlant de la saison<br />

skche vienne corrompre cette tclatante ver<strong>du</strong>re. Mise B feu telle quelle, elle ne brQlerait pas. La<br />

prtparation d'<strong>un</strong> ray peut <strong>du</strong>rer <strong>un</strong> mois.<br />

Dans <strong>un</strong> ray de 2' ou 3e annte, il suffit de couper les chaumes de riz ou les tiges skches <strong>du</strong> ma'is,<br />

les herbes et les arbustes intermtdiaires, et de disperser le tout equitablement pour qu'il soit bien sec.<br />

On n'htsite pas B retourner les herbes et les chaumes plusieurs fois, comme chez nous, on fane le foin.<br />

Quand tout est prCt on dtlimite <strong>un</strong>e aire de feu en prenant soin de garantir la maison de ray, dont on a<br />

enlevk au prkalable le toit en paillotes. Le danger est, en effet, augment6 par le fait que les brBlis<br />

dtgageant <strong>un</strong>e forte chaleur, dtstquilibrent la pression atmosphtrique aistment dans ce paysage de<br />

vallkes en quinconces, dtchainant de brusques coups de vent (6).<br />

Mais tout le monde veille, dans la fumte 2cre qui brBle les paupikres, la serpe d'<strong>un</strong>e main, <strong>un</strong><br />

bidon d'eau dans l'autre, pret intervenir oii le feu menace d'outrepasser les limites fixtes.<br />

(9 L'incendie se pro<strong>du</strong>it parfois. Au cours d'<strong>un</strong> voyage chez les Lahou, dans la province <strong>du</strong> Haut Mtkhong,<br />

on nous a rapport6 qu'<strong>un</strong> <strong>village</strong> Akkha voisin avait 6t6 wmplttement incendit lors de la rnise B feu des rays,<br />

quelques mois avant notre passage.

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